C’est une histoire débutée il y a un demi-siècle qui vient de prendre fin. Ce vendredi 30 septembre 2022 la Luftforsvaret, la force aérienne royale norvégienne, a mis à la retraite ses deux avions de guerre électronique Dassault Falcon 20ECM. Ces petits biréacteurs de facture française auront su depuis le début des années 1970 servir efficacement ce membre ô combien essentiel de l’OTAN, notamment dans ses missions face à l’URSS puis à l’actuelle Russie. Pour l’instant aucun successeur ne lui a été officiellement attribué.
Avec leur livrée deux tons de gris acier et anthracite et leurs marquages à basses visibilité les deux Dassault Falcon 20ECM étaient loin de passer inaperçus. L’important radome d’intrados de fuselage ainsi que la multitude d’antennes qui les hérissaient ne laissaient que peu de doutes sur leurs fonctions : reconnaissance électronique et brouillage des émissions ennemies. Modernisés au fur et à mesure des décennies qui passaient ces avions ont surtout su se rendre essentiels à la défense norvégienne.
De leur entrée en service à l’été 1972 à leur mise à la retraite en cette fin septembre les deux petits avions espions auront totalisé plus de 50 000 heures de vols à eux deux, un record en Norvège. Alors que le pays semblait en avoir plus que jamais besoin il a été décidé en janvier dernier qu’ils ne finiraient pas l’année 2022. La raison était simple : les cellules avaient atteint les limites acceptables d’utilisation, ces avions étant à bout de souffle. L’avionique n’était également plus en capacité de répondre aux attentes de la Luftforsvaret.
Faute de remplaçant digne de ce nom, et malgré des pistes avec des avionneurs américains et européens, les deux Falcon 20ECM vont laisser une partie de leurs missions aux cinq Boeing P-8A Poseidon de patrouille maritime. De l’avis même de l’état-major norvégien il ne peut s’agir que d’une mesure provisoire, le pays ayant besoin d’une réelle capacité de guerre électronique.
Sur la base aérienne de Gardermoen ce vendredi 30 septembre 2022 a donc été un jour maussade. Non seulement les personnels perdaient leurs emblématiques biréacteurs mais en plus le 717 Skvadron qui les mettait jusque en œuvre a été mis en sommeil pour une durée indéterminée. Pour autant l’un des deux avions devrait demeurer de longues années sur la base puisqu’il rejoindra très bientôt les collections du Forsvarets flysamling, le musée de l’aviation militaire norvégienne également sis à Gardermoen.
Avec ce retrait du service c’est la carrière du légendaire jet d’affaire français qui se rétrécit un peu plus encore. Le Falcon 20ECM est entré dans l’Histoire aéronautique désormais.
Dans l’aviation norvégienne ils étaient connus comme DA-20 Falcon Jet.
Photos © Luftforsvaret.
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Et le Saab GlobalEye ?