La projection au sein de la Royal Air Force poursuit son évolution. Et celle-ci passe par un retrait communément jugé comme prématuré des avions de transport tactique Lockheed-Martin Hercules C4/C5 de facture américaine au profit des Airbus Defence & Space Atlas C1 de construction européenne. Le résultat est le fait que les quatorze avions retirés entre l’année prochaine et 2024 seront proposés à la vente sur le marché de seconde main. D’ores et déjà certains pays se sont positionnés pour espérer reprendre ces quadrimoteurs à turbopropulseurs.
Initialement le livre blanc de la défense britannique du 16 mars 2021 prévoyait que les treize Hercules C4 et l’unique Hercules C5 encore en dotation après la première phase de retrait du service soient tous envoyés à la retraite fin 2023. C’était compté sans la fragilité institutionnelle qu’a subi le Royaume-Uni depuis l’application du Brexit et dont il connaît encore les effets : quatre premiers ministres successifs depuis le 23 juin 2016 et la décision du peuple souverain de sortir de l’Union Européenne. Juin 2016 à octobre 2022 cela fait six ans. C’est généralement le mandat moyen d’un premier ministre, pas de quatre !
De ce fait donc la Royal Air Force est aujourd’hui incapable de suivre les règles édictées en mars 2021. Elle a obtenu un délai supplémentaire d’un an pour se séparer de ses quatorze avions. Le premier qui quittera le service sera l’unique Hercules C5, C-130J dans la nomenclature du constructeur. Il aura lieu aux alentours de début 2023. Les Hercules C4 à fuselages longs, connus comme C-130J-30, le suivront jusqu’à Noël 2024. Ce qui fait en gros deux ans pour retirer du service ces deux modèles.
Ces avions disposant encore d’un bon potentiel d’heures de vol leur revente sur le marché d’occasion ne posera sans doute aucun souci. Déjà les Hercules C5 précédemment retirés du service ont retrouvé un emploi sous la cocarde bangladaise et plus surprenant sous celle des États-Unis. Et actuellement deux pays se sont déjà positionnés afin d’envisager une reprise d’une partie des avions britanniques. Il s’agit de l’Arabie Saoudite où le maintien en condition des actuels Lockheed C-130H Hercules pose de sérieux problèmes financiers et ; du Chili. Ce second pays s’est modernisé depuis quelques mois grâce aux avions militaires retirés du service au sein de la RAF. La Fuerza Aérea del Chile pourrait reprendre deux Hercules C4 à fuselage long afin de remplacer ses actuels C-130B hors d’âge.
Selon plusieurs médias britanniques la RAF s’orienterait également vers un contractor américain spécialisé dans la lutte anti-incendie ainsi qu’en direction de plusieurs pays africains.
Affaire donc à suivre.
Photo © UK Ministry of Defence.
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4 Responses
Dommage que l’AAE ne se soient pas portée candidate pour remplacer ses C130H et ainsi moderniser et unifier sa flotte
Les C130H de l’armée de l’air sont en cours de modernisation et doivent rester en service jusqu’en 2035/2040.
Oui, mais les modèles mis en vente son des Super Hercules et non des
C 130 H ou H 30 que possède l’AA.
Nos appareils sont à bout de souffle et même modernisés, les cellules sont fatiguées, ainsi que les moteurs.
On aurait pu poser une option sur 2 appareils pour compléter les 4 existants à Évreux. Et nous aurions été à égalité avec les Allemands.
On a plus de Transall, des vieux Hercules, on a pas voulu des KC 390 brésiliens et ont fait des Opex partout.
Les A 400 M arrivent au compte goutte ( on devait en avoir 25 selon la LPM fin 2025) et maintenant on attends une nouvelle mouture de LPM jusqu’en 2030.!!!!!!!!
C’est a n’y rien comprendre. Il doit y avoir de sacrées batailles entre l’EMAa, Bercy, le parlement, etc etc
En attendant, nos aviateurs font ce qu’ils peuvent…
La question en fait ne se pose pas puisque la France n’achète jamais d’avion de transport tactique de seconde main. Si elle devait investir dans de nouveaux Super Hercules elle passerait directement par Lockheed-Martin. Les avions de la Luftwaffe lui éviteront cependant ce genre de dépense, actuellement inutile.