La future commande de Rafale M ou de Super Hornet par l’Inde ne portera pas sur 57 avions.

C’est un véritable coup de Jarnac que l’Indian Navy a porté à Boeing et Dassault Aviation. Par la voix de son numéro 2 la marine indienne a fait savoir que le programme MRCBF qui voit actuellement s’opposer les Boeing F/A-18E/F Super Hornet et Dassault Aviation Rafale M sera réduit plus que de moitié. Le futur vainqueur ne sera alors plus qu’un chasseur de transition en attendant le futur TEDBF en développement chez HAL. La compétition doit se terminer d’ici la fin de l’année, on connaîtra alors l’avion sélectionné.

MRCBF, TEDBF, on remarquera que les Indiens n’ont vraiment rien à envier aux Américains et aux Européens en matière d’abréviations et de sigles. Pour mémoire le premier désigne le Twin Engine Deck Based Fighter tandis que le second le Multi-Role Carrier-Borne Fighter.
C’est justement celui-ci qui intéresse au plus haut point l’industrie aéronautique tricolore puisqu’il pourrait bien s’agir de la seule possibilité d’exportation pour le Rafale M.

Jusque là on pensait que le programme MRCBF tournait autour de 57 avions de série destinés à remplacer les 45 Mikoyan MiG-29K/KUB Fulcrum-D d’origine russe. On avait tort. L’information nous est parvenue suite à un point-presse du vice-amiral Satishkumar Namdeo Ghormade. L’actuel numéro 2 de l’Indian Navy a confirmé que désormais l’avion en question n’était plus perçu que comme un chasseur de transition entre le MiG-29K/KUB et le futur HAL TEDBF. De ce fait la future commande a été amputé drastiquement. «Seulement» 26 exemplaires seront commandés quand le vainqueur sera connu aux alentours de l’automne prochain.

Une déclaration qui a immédiatement fait réagir nombre de spécialistes de la question. Et si le Dassault Aviation Rafale M revenait jusque-là de plus en plus comme avion idéal pour l’Indian Navy l’annonce du vice-amiral Ghormade a rebattu les cartes. En effet qui dit avion de transition dit carrière relativement courte ; le TEDBF étant espéré en unité pour l’horizon 2032-2033. Ce qui voudra dire que d’ici 2037-2040 l’aéronavale indienne aura sur les bras des chasseurs dont elle voudra se débarrasser sur le marché de seconde main. Et là le Boeing F/A-18E/F Super Hornet serait alors privilégier pouvant être plus facilement revendable que la version embarquée du chasseur français. Des Super Hornet terrestres existent déjà en Australie et au Koweït. Le Rafale M n’existe que dans la Marine Nationale.

C’est donc bel et bien désormais une partie de billard à trois bandes et non plus à deux bandes qui se joue entre les deux avionneurs. La question est de savoir aujourd’hui jusqu’où les décideurs de Boeing et de Dassault Aviation étaient au courant de la réduction importante de la future commande. Pour autant ce programme reste prestigieux car ce n’est pas tous les jours qu’un constructeur vend un chasseur embarqué.
Affaire donc à suivre.

Photo © Marine Nationale


En savoir plus sur avionslegendaires.net

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Image de Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

30 Responses

  1. D’accord avec vous Arnaud que le SH est avantagé par rapport au Rafale comme avion de transition mais pas pour la même raison.
    Je dirais plutôt que le fait que la chaîne de production du SH est moins pérenne que celle du Rafale n’est plus un point négatif pour le chasseur US.
    En export, le SH terrestre existe car c’est la seule version disponible contrairement au Rafale dont la version Air est choisie pour une utilisation terrestre, environ 600kg de charge utile de gagner tout de même
    Les Américains l’ont bien compris dans le programme F-35 avec les versions A et C, ce qu’ils n’avaient pas fait avec les F-4, F-14, F-18

    1. Concernant ce besoin d’un avion de transition, étant donné que les programmes indiens d’avion de combat traînent souvent les pieds dans le passé, l’exemple type étant le programme LCA qui a donné naissance au Tejas a débuté dans les années 1990, je pense que la durée d’utilisation de ce chasseur de transition dépassera largement celle prévue par les militaires indiennes et donc qu’ils auront besoin que ce chasseur soit mis à jour pour être bien paré aux menaces.
      Cet argument sera utilisé sûrement utilisé par l’équipe de Dassault-Aviation

      1. Tout-à-fait d’accord. Il leur a fallu plus de 30 ans pour développer le Tejas, avion correct mais pas exceptionnel. Et là, ils sont censés développer un biréacteur embarqué que de surcroît ils ne pourront au mieux fabriquer qu’à quelques dizaines d’exemplaires car, en dehors de l’Inde, qui pourrait l’acheter? Pas la France qui a le sien, ni les Etats-Unis, ni la Chine, ni la Russie et la GB, l’Espagne, l’Italie, la Corée du Sud vont prendre du F35B pour avoir des aéronefs sans catapultes… Cela ne semble absolument pas rentable pour l’Inde mais bon….

        1. Les gars, vous êtes pénibles là avec vos avis « oui, mais peut-être qu’ils ne vont pas réussir ».Ce n’est pas une bataille d’opinion sur un blog qui se joue ici, mais une compétition dans l’océan Indien à 10 000 kms d’ici !Avoir raison sur un blog est toujours si facile ; pourtant au vu de l’actualité aéronautique récente, certains souvent à côté de la plaque devraient faire profil bas avec un peu plus d’humilité ! Les Indiens ne sont pas des idiots, ils savent y faire en matière de technologique et ils apprennent tous les jours ! Notamment grâce aux transferts technologiques qui font partie du programme initiale du Rafale indien, faut-il le rappeler ?

        2. Bon eh bien, faire des commentaires sans donner son avis, ça va être coton…
          Si « Monsieur » dit que les indiens vont récupérer des technos du Rafale pour réussir alors je ne peux que m’incliner car « Monsieur » doit être dans les secrets des Dieux pour estimer que ces technos doivent suffire.

        3. La vente des Rafale s’est fait sur base d’un transfert de technologie, c’est de notoriété publique. Et comme ce gendre de contrat se négocie à la virgule prêt,soyez sûr que les indiens ont eu ce qu’ils voulaient, très précisément. Ils savent y faire pour faire monter les enchères, vous savez.. Et comme Dassault voulait absolument le contrat….
          De même ici, le gagnant du futur marine Indien sera celui qui donnera le plus !
          Revoyez donc la photo du TEDBF, dites moi donc à quel autre avion, il vous fait donc penser ? Tout ceci est très évident, il n’y a que vous qui ne voulez pas le voir !
          N’oubliez pas que l’Inde est un partenaire de premier ordre….Mrtt etc…

        4. Bonjour Dannydan merci de ne pas oublier que vous n’êtes pas sur un forum de discussion mais sur un site ouvrant ses articles à commentaire.

  2. Énervant quand même ces indiens à changer toujours de pieds……un jour, ils s’en mordront les doigts

    1. Là n’est pas la question, le TEDBF fera l’objet d’un article d’ici quelques semaines, il sera alors temps de disserter dessus et sur le fait qu’il soit ou non pour certain une copie de l’avion français.

  3. Il ne faut pas oublier que le rafale M porte 90 % de communautés avec les rafales de l’air force indiens et que Dassault a mis en place une chaîne logistique de maintenance ce qui n’est pas le cas pour le super hornet ( seulement le moteur).
    La réduction d’exemplaires bénéficie largement Dassault en termes de maîtrise de coûts.

  4. Je ne déteste pas l’esprit de ce blog même si je suis souvent en désaccord avec les analyses qui y sont faites, ce qui est le cas ici : en réduisant la commande passée (ce qui était assez prévisible au regard des multiples programmes de défense annoncés par ce pays), l’Inde renforce à mon avis les raisons d’acheter des Rafales Marine pour profiter de toutes les infrastructures et formations déjà en place dans le pays pour le Rafale Air. Acheter des F18 en plus dans un pays dont on juge l’inventaire aéronautique déjà dépareillé soulevait des commentaires. À 26 avions, l’interrogation devrait être encore plus forte.
    Quant aux programme local de TEDBF, les ambitions affichées par l’Inde sont souvent excessives et leur calendrier plus encore. La transition pourrait durer et donner lieu à de nouvelles commandes. Si jamais le calendrier était tenu, il me semblerait tout simplement beaucoup plus simple de reverser les Rafale M dans l’armée de l’air, malgré les différences et pénalités de poids avec le Rafale standard. Le F18 pour sa part, d’ici 2035-40 (ou plus), risque d’être considéré comme encore plus en fin de carrière qu’aujourd’hui et ne serait pas si facile à recaser ou resterait une micro flotte en Inde.
    Si finalement l’Inde achète le F18 en 26 exemplaires, la perte sera d’autant moins grande pour Dassault et risque de renforcer l’image aléatoire du marché indien, ce qui amortira l’aspect prestige. Quant à d’éventuelles commandes supplémentaires, la chaîne du F18 finira bien par fermer.

    1. Votre commentaire aurait pu être intéressant s’il ne transpirait pas autant le chauvinisme bien franchouillard. Du coup il en devient pénible à lire et au final tout sauf pertinent.

  5. Même en avion de transition, rien n’empêche les Rafale M de servir autre que sur un PA…et rien n’empêchera de les modifier surtout sibune chaîne d’assemblage sort en Inde…

  6. Euh ….. je ne veux pas etre mauvaise langue ….. mais sur un autre site ….. ils disent exactement le contraire ….. et egalement pour d’excellente raison ….. lol

  7. @Arnaud.
    – Ce n’est pas moi qui ait commencé mon article en annonças un « coup de Jarnac », alors qu’il ne s’agit que d’un des aléas habituel dans les contrats d’armement et parfaitement compréhensible de la part de l’Inde, état souverain.
    – Quant au côté « franchouillard », vous n’avancez aucun élément de fond et, de mon côté, j’ai simplement proposé des hypothèses qui n’ont rien d’impossible, même si elles contredisent votre pessimisme affiché. Mais, il est certain que dans ce pays, sous des apparences d’objectivité, l’autodestruction est un sport national .
    Rassurez-vous, je ne vous dérangerai plus à l’avenir.

    1. Je ne me fais pas d’illusion HH, vous reviendrez sous un autre pseudonyme. Les gens comme vous sont comme ça.

  8. Peut être que la France pourrait renverser les choses en prenant au mot la Marine indienne. Proposer les Rafale M d’occasion de la flotte française permettant à notre Marine de récupérer des cellules neuves.. ..

    1. C’est là le plus sûr moyen de voir Boeing remporter le marché. Entre des Rafale M de seconde main et des Super Hornet neufs le choix serait vite fait pour l’Inde.

    2. La France pourrait peut-être, à l’inverse, proposer de reprendre à partir de 2037 les cellules Indiennes. Permettant à la Marine Nationale de récupérer des cellules avec encore du potentiel.
      En 2040 qu’elle sera le potentiel restant pour les Rafale M de la Marine Nationale ? Est ce que les cellules actuelles du Rafale M pourront accueillir les dernières évolutions prévues du standard 5 et ultérieurs
      Ou en sera le FCAS ? Et le futur porte avion ?

  9. La réduction de la commande était dans les tuyaux depuis un moment déjà (il me semble avoir vu l’info passer sur d’autres sites quelques semaines auparavant).
    Bonne ou mauvaise nouvelle, difficile à dire à mon humble avis.
    Cela dit, produire 26 cellules M pour l’Indian Navy, ça pourrait ouvrir la voie à un complément de commande pour notre marine qui serait plus à l’aise avec 6 à 10 cellules supplémentaires pour compenser l’attrition et soulager les efforts..
    Et des Rafale M sous les couleus de l’Indian Navy et sur leurs porte-avions, ça aurait une sacrée gueule.

  10. Peut être au qu’au final les indiens pourraient transférer leurs avions embarqués de ‘transition’ (F18 ou Rafales M) vers leur armée de l’air…Et là Dassault garderai toutes ces chances !?…

  11. Bonjour.

    Il me semble que cela fait longtemps que les indiens ont annoncés qu ils ne veulent que d’une poignée d avions en attendant le TEDBF, dont 4 ou 5 en location, et que cette commande sera retranchée au mmrca2.

    Aussi les indiens penchent vers le f18 pour des raisons d ascenseurs, et vers le rafale sur un mmrca2 réduit à 72 avions pour faire de la place à une commande supplémentaire de tejas.
    Bien entendu on ne parle pas ici avec 72 avions d’ une production sous licence, meme si hal pourait avoir des packages avec reliance.
    Le make in india passera par le tedbf et le tejas.

    C est sur que tout ceci n a rien d officiel, mais c est tres logique et c est des bruits qui trainent sur tous les forums, presse indienne depuis des mois.

    C est quand meme suprenant que nos industriels jouent la surprise.
    La moindre des choses serait d avoir une veille sur les blogs et sites d info des pays visés…
    Au moins ramener des infos, et faire un peu de propagande pour le rafale.

    1. Pourquoi faudrait t-il forcément faire « un peu de propagande pour le Rafale » pour reprendre vos mots ? Et l’indépendance des médias aéronautiques professionnels et amateurs vous en faites quoi Guillaume ? Nous n’avons pas à être inféodés à Dassault Aviation.

      1. Remplacez le mot propagande par influence active sur les sites etranger 🙂

        On en a besoin car les autres ne se genent pas pour le faire contre nous.

        Ceci dit en france nos medias sont quand même pas mal sous influence de Dassault.
        Il suffit de voir tous les articles anti Airbus et anti Allemands qui fleurisse à chaque negos sur le scaff…

        Tout le monde est indépendant, mais chaque journalistes, chaque blogeurs ont des avis politique, donc chaque publication a une couleur politique plus ou moins marquée qui participe au jeux d influence.

        Il suffit de voir les sites greques s etriper entre eux sur l’analyse de la meilleur frégate, avec certains journaux pro usa d autres pro fr, d autres pro damen…
        Au final ils participent tous à leur niveaux à cette lutte d infulence.

        Bonne journée

  12. L’Inde se donne les moyens en faisant de la place pour ses projets en cours, quitte à réviser ses achats s’il advenait que ces derniers rencontraient des problèmes dans leur développement. Leur décision semble cohérente, en tout cas bien plus que certains pays d’Europe que je ne nommerai pas ici…

  13. Dommage Safran n’a pas proposé une version 9 tonnes de son M88 peut-être pas assez rentable vu le nombre d’avions commandés..

Sondage

25ème anniversaire, à quelle époque remonte votre première visite d'avionslegendaires ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

Lockheed-Martin X-55

Depuis le début des années 1940 les avions de transport militaire sont construits en métal, parfois avec des alliages comme le Duralumin comme sur le

Lire la suite...