Lors d’exercices Red Flag, l’étoile rouge arborée par les agresseurs pourchassés par les pilotes de l’USAF laisse planer peu de doutes sur les principaux ennemis simulés: Chine et Russie. Il ne s’agit toutefois pas de véritables avions ennemis, ni de chasseurs de l’USAF, mais plutôt des nouveaux appareils de l’entreprise québécoise Top Aces.
Popularisé en 1986 avec le film culte Top Gun qui mettait en scène la fameuse école de perfectionnement des pilotes de l’aéronavale américaine fondée en 1969, ces combats aériens simulés se déroulent non seulement sous la houlette de l’US Navy, mais aussi de l’USAF. En fait, l’école de perfectionnement des pilotes de chasse de l’USAF pré-date celle de la marine puisque mise sur pied en 1949.
Alors que Top Gun: Maverick fracasse des records dans les salles de cinéma, on constate les progrès technologiques accomplis depuis 1986. De nouvelles générations d’aéronefs munis d’une avionique de pointe en constante évolution ont vu le jour. Apparue au début des années 2000, l’externalisation vers le privé d’une partie de ces formations militaires est aussi un phénomène qui gagne du terrain.
En 2019, l’USAF annonçait la sélection de six entreprises afin de dispenser des services de perfectionnement pour ses pilotes de chasse. Parmi celles sélectionnées, la société canadienne Top Aces a entrepris d’augmenter sa flotte d’avions pour faire face adéquatement aux F-22 Raptor et F-35 Lightning II de l’USAF. Ainsi, Top Aces signait en 2021 un contrat d’achat d’une trentaine d’appareils F-16 A/B israéliens, tout en recrutant un nombre accru d’anciens pilotes militaires férus aux techniques de combat.
Depuis, Top Aces s’affaire à modifier ces avions en les équipant d’un système maison baptisé Advanced Aggressor Mission System (AAMS). Selon les besoins, l’architecture ouverte de l’AAMS permet de simuler les systèmes d’attaque de divers ennemis. Le premier vol d’essai d’un F-16 équipé de l’AMMS fut effectué avec succès en janvier 2022. La modernisation de l’avionique des F-16 ex-israéliens avec l’AAMS intègre notamment un nouveau radar actif à balayage électronique, un nouvel écran multifonction, un système de repérage monté sur casque Thales Visionix Gen III Scorpion et une capacité de liaison de données Link-16. Top Aces prévoit avoir complété la transformation d’une douzaine de ses F-16 en Advanced Aggressor Fighter (AAF) d’ici la fin de l’année. Ces avions modernisés ont conservé leur livrée israélienne qui sied bien aux déserts du sud-ouest américain entourant les installations de Top Aces en Arizona. L’étoile de David fait toutefois place à l’étoile rouge.
Si certains s’inquiètent de la réactivation récente du 65th Aggressor Squadron de l’USAF dorénavant doté d’appareils F-35, il n’en est rien chez Top Aces puisque leurs rôles seront complémentaires. Top Aces entrevoit l’avenir avec optimisme avec ses nouveaux F-16 AAF puisque le Canada négocie actuellement le contrat d’acquisition d’avions F-35 pour remplacer ses vénérables CF-188 Hornet. Assurant déjà des services d’agresseurs auprès de l’Aviation royale canadienne grâce à sa flotte d’appareils Alpha Jet, le passage au F-35 va nécessiter des adversaires plus coriaces. Top Aces vise également à accroître ses activités en Europe. Déjà doté de la plus grande flotte privée d’avions F-16, Top Aces est certainement à l’affût pour en acquérir d’autres. Top Aces vise aussi d’autres marchés, notamment avec l’acquisition en mars dernier de l’entreprise Blue Air Training spécialisée dans la formation en appui aérien rapproché. Basée à Las Vegas, cette entreprise dispose d’une flotte d’appareils OV-10 Bronco, A-90 Raider, PC-9 Pilatus et BAC-167 Strikemaster.
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