Alors que le pays est, à l’instar d’une bonne partie de l’arc méditerranéen, en proie à de violents feux de forêts les autorités locales n’avaient vraiment pas besoin d’une nouvelle source d’inquiétude. Ce samedi 16 juillet 2022 en soirée un avion cargo civil Antonov An-12 Cub d’origine soviétique s’est écrasé alors qu’il survolait la Grèce, entraînant dans la mort ses huit membres d’équipages. En provenance de Serbie et en direction du Bangladesh l’avion transportait plusieurs tonnes de munitions et d’explosifs de natures inconnues. L’ensemble de la zone du crash a été bouclée par les autorités qui craignent désormais une contamination de l’air ambiant et des sols.
Malgré de bonnes relations diplomatiques entre Belgrade et Athènes les informations relatives à la nature de la cargaison mettent du temps à arriver. Et déjà en Grèce des journalistes se demandent si cela n’indiquerait pas la présence d’armes non conventionnelles. En tous cas la situation est suffisamment sérieuse pour que les plus hautes autorités locales aient hier décidé d’interdire l’accès de la zone d’écrasement de l’avion aux équipes de secours et de lutte anti-incendie, ne laissant donc aucune chance à d’éventuels survivants à bord de l’avion.
Quelques minutes avant le drame le commandant de bord de l’Antonov An-12 Cub civil en question avait émis un message radio d’urgence demandant une piste de délestage. Un de ses moteurs avait explosé et l’avion cargo était devenu très instable. Selon son manifeste d’enregistrement le vol MEM3032 transportait un peu plus de onze tonnes de matériel militaire à destination du Bangladesh. Des escales d’avitaillement étaient prévues en Jordanie, en Arabie Saoudite, et en Inde avant d’arriver à bon port. Ce que l’avion n’a jamais fait puisqu’il s’est dérouté à peine 50 minutes après le décollage.
Alors que le vieux quadrimoteur à turbopropulseurs prenait la direction de l’aéroport grec de Kavala il a brusquement chuté et s’est écrasé dans un champ de la localité de Paleochori à seize kilomètres du seuil de piste.
Redoutant un embrasement des terres agricoles voisines un très important dispositif de lutte contre l’incendie a été déployé mais s’est vu interdire l’accès au site du crash. De violentes explosions secouaient encore les restes de l’avion plus d’une heure après l’accident. Un drone des pompiers grecs a pu cependant s’assurer qu’aucun départ d’incendie n’avait été détecté. De même il n’a pas aperçu de survivant.
Le vol MEM3032 exécuté par le transporteur privé ukrainien Meridian reposait donc sur un Antonov An-12 Cub hérité de l’ère soviétique et ayant volé de 1971 à 1992 pour le compte de la compagnie aérienne Aeroflot. Il est ensuite passé de main en main jusqu’à arrivé il y a quelques années en Ukraine où il s’est fait une spécialité des vols charter de fret sous l’immatriculation civile UR-CIC. Malgré un aspect extérieur satisfaisant c’est un avion qui accusait 51 ans de service actif et sans nul doute un entretien général en dessous des normes en vigueurs dans l’Union Européenne.
Désormais la Grèce entend savoir, aussi bien auprès du Bangladesh que de la Serbie la nature exacte de la cargaison. Et visiblement c’est ce second pays qui est le plus enclin à collaborer puisque par la voix de son ministre de la défense, monsieur Nebojsa Stefanovic, on sait désormais qu’une partie était composée de mines, d’obus de mortiers, et de fusées éclairantes. Mais près de la moitié des onze tonnes de fret n’est pas clairement identifiée.
Affaire donc à suivre.
Photo ©Keypublishing
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3 Responses
Ca sent pas un peu le transport « Barbouzeux » ?
Oui, un bon sujet de départ pour un album de Tanguy & Laverdure, team Rafale ou Buck Danny.
Ou pour un SAS.