Il est l’un des symboles de la barbarie russe en Ukraine. À Moscou le ministère russe de la défense a confirmé ce jeudi 7 juillet 2022 la livraison des premiers Sukhoi Su-34M Fullback, la version profondément modernisée de l’avion d’attaque biréacteur. Les améliorations ne sont globalement pas visibles de l’extérieur car c’est principalement l’avionique et l’ergonomie de l’avion qui ont été modifiées. À terme c’est toute la flotte qui devrait être passée à ce standard.
Quand il y a deux ans l’avionneur Sukhoi a annoncé qu’il travaillait sur une modernisation du Su-34 Fullback beaucoup y ont vu un retour d’expérience de son engagement au combat en Syrie. Nous en faisions parties. À l’époque pourtant nous n’avions pas assez d’éléments sur celui qui était encore appelé Su-34NVO pour en faire un article. L’avionneur russe gardait jalousement et on comprend aujourd’hui pourquoi les données relatives à ce chantier. Surtout aux vues des données désormais accessibles on se dit que la Russie va enfin disposer d’un avion d’attaque digne de ce nom.
Pour autant le programme Su-34NVO devenu Su-34M a pris un certain retard du fait des discussions autour de la fusion Mikoyan-Sukhoi.
Car la raison première du Su-34M est d’assurer le remplacement définitif du Sukhoi Su-24 Fencer dans les rangs de l’aviation russe. Pour mémoire cet avion à géométrie variable date de l’époque soviétique. Selon plusieurs estimations celui-ci devrait quitter le service actif entre fin 2023 et début 2024.
Extérieurement donc hormis une antenne qui semble avoir fait son apparition c’est la présence désormais avérée du missile air-air de nouvelle génération K-77M dérivé du célèbre R-77, ou AA-12 Adder dans la nomenclature de l’OTAN, qui confirme que l’avion aura de sérieuses capacités d’autodéfense. Le Su-34 Fullback étant tout sauf un chasseur un tel missile ne peut être présent que pour renforcer la capacité de protection du biplace biréacteur d’attaque. L’armement air-sol est également amélioré avec la généralisation de bombes guidées RBK-250/RBK-500 en remplacement des bombes lisses encore très utilisés pour les frappes au-dessus de l’Ukraine. La bombe planante PBK-500U fait également son apparition dans l’arsenal du Su-34M Fullback ainsi que la KAB-1500S-E. Celle-ci est la dernière évolution de la fameuse KAB-1500 à guidage TV en dotation depuis la guerre soviétique d’Afghanistan, et développée à l’époque pour le Su-24 Fencer.
L’ergonomie générale du poste de pilotage est également au cœur du chantier avec un nouveau glass cockpit vraiment numérique dans sa totalité. Le manche ainsi que les sièges éjectables ont aussi été revu et corrigé afin de renforcer le confort des membres d’équipages lors des missions longues distances.
Mais le plus important dans le programme Su-34M c’est l’avionique avec comme base centrale l’interface UKR-RT/UKR-OE couplant le radar de nacelle avec une caméra thermique et un équipement de détection infrarouge. Un tel équipement va permettre à l’avion de mener des raids aériens dans les conditions les plus dégradées possibles, à basse et très basse altitude tout en bénéficiant de son nouvel armement. Un radar à ouverture synthétique M402 et suite de renseignement et de surveillance électronique L700 sont également adaptés, chacun dans sa propre nacelle de voilure. Selon plusieurs sources un nouveau radar, appelé Kopyo DL a fait son apparition afin de couvrir l’arrière de l’appareil.
Avec ce Sukhoi Su-34M Moscou compte bien se hisser au niveau d’un Dassault Aviation Rafale F3-R ou d’un Eurofighter Typhoon FGR.4 en matière d’attaque au sol, c’est à dire le nec plus ultra de la génération 4.5. Son équipement électronique pourrait en faire un des meilleurs avions de reconnaissance tactique au monde. On pourra sans doute vérifier tout cela sur pièce, une fois les premiers avions engagés au feu contre la résistance ukrainienne. Un premier lot de 76 machines neuves doit être livré sous cinq ans, à la suite de quoi l’ensemble des machines sera renvoyé en ateliers et modifié.
Des rumeurs font état que ce Su-34M aurait été baptisé Fullback-B par l’OTAN mais sans que celle-ci n’ait confirmé cette nouvelle désignation.
Il faut savoir que les machines commandées l’an dernier par l’Algérie le sont au standard Su-34ME similaire au Su-34M. Maintenant que la Russie a touché ses premiers avions son premier client export devrait pouvoir en faire autant. Sukhoi d’ailleurs a annoncé il y a quelques semaines que des Su-34ME étaient déjà partiellement assemblés.
Photo © ministère russe de la défense
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Une réponse
Déjà un (RF-95890) au tapis …
Apparemment, ses capacités d’autodéfense n’incluaient pas la possibilité de subir un tir ami dès sa première mission. Ceci étant dit, les sièges éjectables sont parfaitement au point puisque l’équipage semble s’en être sorti …