Le dernier né des porte-aéronefs américains continue sa mue progressive en porte-avions léger. Alors que le monde a les yeux tournés vers l’Ukraine opprimée par la Russie l’US Navy poursuit son petit bonhomme de chemin en matière de projection d’avions de combat dans la zone Asie Pacifique. L’USS Tripoli assure actuellement une mission de patrouille durant laquelle ses chasseurs Lockheed-Martin F-35B Lightning II décollent et appontent quotidiennement. Le concept de Lightning Carrier est donc bel et bien une réalité palpable.
L’US Navy persiste donc à employer son USS Tripoli non pas comme porte-aéronefs de soutien à la guerre amphibie mais comme porte-avions léger. De ce fait tous les aéronefs propres à sa mission originelle sont absents du bord. On ne trouve pas le moindre convertiplane de transport Bell-Boeing MV-22B Osprey, pas non plus d’hélicoptères de transport lourd Sikorsky CH-53E Super Stallion, d’hélicoptères d’attaque Bell AH-1Z Viper, et d’hélicoptères d’appui Bell UH-1Y Venom. En lieu et place il embarque des hélicoptères de soutien logistique Sikorsky MH-60S Knighthawk et de protection anti-sous-marine MH-60R Seahawk. Mais surtout le cœur de sa mission ce sont la quinzaine de chasseurs furtifs de 5e génération Lockheed-Martin F-35B Lightning II !
La révolution Lightning Carrier est donc en marche.
Et actuellement c’est l’escadrille VMFA-121 Green Knights qui assure le déploiement à bord. Cette unité de l’US Marines Corps est habituellement stationnée à MCAS Iwakuni au Japon et particulièrement adaptée aux missions en zone Asie Pacifique. Les pilotes de ses F-35B Lightning II ajoutent donc ici une corde à leur arc : la patrouille océanique sur porte-avions léger.
En fait le rôle premier de l’USS Tripoli et de sa quinzaine de chasseur furtifs embarquée est de pouvoir répondre dans l’urgence à toute situation de crise dans laquelle les intérêts américains ou alliés des États-Unis seraient mis en péril. Et à ce petit jeu là le F-35B Lightning II est un véritable atout par rapport à son prédécesseur : le McDonnell-Douglas AV-8B Harrier II. C’est un véritable chasseur multi-rôle pensé ab initio comme tel et non un avion d’attaque optimisé pour la défense aérienne. Autre grosse différence avec ce qui existait auparavant : le nombre d’avions disponibles. Une quinzaine de chasseurs F-35B Lightning II contre six en moyenne sur les navires de projection amphibie c’est un argument de poids contre les ennemis de l’Amérique dans la région. Ils peuvent représenter un adversaire compliqué pour les pilotes des Shenyang J-15 Flanker-D+ chinois et dans une moindre mesure des Sukhoi Su-35 Flanker-E russes.
Un porte-avions léger comme l’USS Tripoli avec sa quinzaine de chasseurs furtifs à son bord en maraude dans le Pacifique est donc, vous l’aurez compris, un vrai piège pour l’expansionnisme chinois. Et ça le Pentagone l’a visiblement bien compris.
Photos © US Navy
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4 Responses
On peux se demander si c’est pas un démonstrateur… démonstrateur avec en ligne de mire les marines ne pouvant disposer d’un PA CATOBAR ? démonstrateur pour l’US NAVY ? seule option PA pour le marines corps ?
Question peut-être naïve : sur la photo je ne vois pas de tremplin. N »est-ce pas requis pour un décollage avec un maximum de charge utile ?
Les Américains n’ont pas adopté de tremplin sur leurs PA, je suppose que leurs avions prennent plus d’élan que leurs homologues UK
il perde aussi en charge utile. mais l’idée n’est pas de faire un porte avion d’escadres (le coeur du dispositif) comme les anglais mais de fournir une protection aerienne a un groupe naval sans porte avion nucleaire (typiquement une flotte d’intervention amphibie) . Il doit aussi pouvoir faire de l’appui rappoché sur les plage et pour defendre la tete de pont dans les jours qui suivrais un debarquement. Donc ils peuvent decoller avec uniquement des missiles air-air ou des air-air + quelque bombe et peu de carburant
Se type de porte avion n’aurais pas la capacité (awacs, ravitailleur) de faire de la frappe en profondeur qui elle demande une forte charge utile.