L’effort de guerre de la Russie à faire tomber la capitale est incontestable depuis le début de son agression. Depuis maintenant 72 heures ses avions d’attaque et chasseurs multi-rôles ont redoublé d’activité contre des objectifs désormais principalement civils. Le dictateur russe Vladimir Poutine compte désormais faire tomber Kiev en la prenant en tenailles malgré une très vive résistance des forces armées et de la populations locale. Jusqu’à quand l’Ukraine pourra t-elle tenir ainsi face au rouleau compresseur de l’autocrate moscovite ?
C’est en fait mardi 8 mars 2022 que Moscou a véritablement décidé de frapper fort contre Kiev et sa population. C’est à ce moment là que le mouvement de tenaille de ses forces terrestres a débuté par le nord-est et le nord-ouest de la capitale ukrainienne. Les colonnes de chars frappés du désormais tristement célèbre Z des forces russes ont commencé leur pilonnage des positions civiles et militaires ukrainiennes.
Par contre à la stupeur générale des Américains et des Européens la doctrine d’emploi russe de l’arme blindée semble désormais exclure le renfort de fantassins au sol et d’hélicoptères de combat dans le ciel. À croire que la multiplication des missiles anti-aériens portatifs FIM-92 Stinger a refroidi l’état-major russe lui faisant craindre de trop grandes pertes à basse altitude parmi ses unités de Kamov Ka-52 Hokum-B et de Mil Mi-24 Hind. Et le résultat ne s’est pas fait attendre : les colonnes de chars russes représentent désormais des cibles de choix pour des fantassins et des paras ukrainiens très habiles dans l’emploi du missile antichar portatif FGM-148 Javelin.
Javelin et Stinger ont été massivement offerts à la résistance ukrainienne depuis le début de la guerre par les Alliés.
Dans le ciel, à moyenne altitude, c’est le domaine des avions d’attaque Sukhoi Su-24 Fencer, Su-25 Frogfoot, et Su-34 Fullback. On y retrouve aussi des chasseurs multi-rôles Sukhoi Su-30 Flanker-C et Su-35 Flanker-E. Si le rôle des trois premiers est toujours le même, à savoir frapper plus ou moins précisément les cibles civiles et militaires ukrainiennes, celui des deux autres est double. Flanker-C et Flanker-E doivent sûr eux aussi attaquer les populations civiles et les troupes ukrainiennes mais aussi assurer des missions de supériorité aérienne. La crainte de Moscou demeure la même : la chasse ukrainienne qui malgré tout ses efforts n’a pas été totalement détruite et disposent encore de quelques bases, dans l’ouest du pays.
Les villes d’Irpin, de Lyutizh, ou encore de Moshchun ont été le cible de terrifiants bombardements entre ce mardi en après-midi et ce vendredi en fin de matinée. Des rapports européens et ukrainiens ont également fait état de frappes aériennes russes dans la nuit de ce jeudi 10 à ce vendredi 11 mars, sans doutes réalisées par des équipages de Su-24 Fencer, contre le parc national de Zalissia à huit kilomètres au nord-ouest de Kiev.
Ce qui surprend le plus les nombreux correspondants de presse indépendante encore présents dans la capitale ukrainienne c’est la quasi absence d’hélicoptères ou de bruit de turbines d’hélicoptères. Comme si la Russie avait renoncé à les employer totalement dans cette bataille qui débute et qui de l’avis de beaucoup s’annonce comme une des plus meurtrières depuis le début de ce conflit.
Alors que plus personne ne croit désormais à une intervention militaire des Alliés en Ukraine les 27 sont réunis à Versailles pour engager de nouvelles représailles économiques et financières contre Moscou. Le tout, bien évidemment, en évitant de prononcer les termes de «gaz russe» et de «pétrole russe». Il ne s’agirait pas que les Européens se fâchent entre eux.
Vous l’aurez compris cette guerre menée par le dictateur russe contre ceux qu’il qualifie quotidiennement de «nazis» est loin d’être terminée. Après les écoles, les hôpitaux, ou encore les magasins alimentaires les frappes aériennes de son aviation ne vont pas s’arrêter. Le patrimoine historique de Kiev, un des plus importants en Europe orientale, sera t-il épargné ? Rien n’est moins sûr, il ne l’a pas été dans les autres villes.
Affaire (malheureusement) à suivre.
Illustration © ministère britannique de la défense.
Photos © ministère russe de la défense.
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Une réponse
Comme disait Nicolas Machiavel « On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut. »
et comme vous l’avait souligné affaire malheureusement à suivre…