On la disait volontiers poussiéreuse, dépassée, ringarde ; mais ça c’était avant ! La composante aéroportée de l’alliance Atlantique est totalement revenue sur le devant de la scène depuis ce jeudi 24 février 2022 et la décision du dictateur Vladimir Poutine d’envoyer ses forces attaquer et envahir l’Ukraine. Désormais les avions de surveillance et les drones de reconnaissance frappés des sigles NATO-OTAN sont en vol quasiment 24 heures sur 24 afin de renseigner les forces alliées des mouvements russes. Une manière aussi de relancer le débat sur l’avenir de ses AWACS.
Jusque à cette fin février 2022 les Boeing E-3A Sentry de l’OTAN faisaient plus sourire par leur allure quasi anachronique avec leurs réacteurs TF33 d’ancienne génération et leur cruel manque d’antennes de guerre électronique qu’autre chose. C’était des AWACS un peu old school pour une OTAN parfois jugée en «mort cérébrale». L’arrivée en service il y a deux ans des drones stratégiques Northrop-Grumman RQ-4D Global Hawk avait à peine remonter le niveau pour les médias tant leur utilisation demeurait archi limitée.
En gros AWACS et drones se limitaient à surveiller les mouvements de manœuvres de forces russes qui se savaient surveillées par un adversaire ne disposant d’aucun armement en son nom propre. Un jeu de dupes qui devaient sans doute bien faire se marrer les spécialistes dans les couloirs du Kremlin. À l’OTAN on collectait des données et on les transmettait à qui de droit, c’est à dire aux principaux services de renseignement des pays membres. CIA, DGSE, et MI6 étaient donc servis en premiers.
Et patatrac tout s’est écroulé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. D’un seul coup les forces aériennes russes ont mis une chape de plomb sur le ciel ukrainien interdisant la zone a quiconque voulait s’en approcher, d’autant plus s’il portait les marquages de l’alliance Atlantique. Ça tombe bien ils n’empruntait déjà pas l’espace aérien de Kiev, l’Ukraine n’étant pas membre de l’OTAN. Ses voisins hongrois, polonais, roumains, et slovaques étant eux par contre atlantistes les E-3A Sentry et RQ-4D Global Hawk peuvent survoler leur territoire, et surtout leurs frontières communes avec l’Ukraine.
Pourquoi survoler ces frontières ?
Dans le cas des RQ-4D Global Hawk cela permet, comme le long des eaux territoriales ukrainiennes, de voir les mouvements de troupes de la Russie en temps réel. Dans celui des E-3A Sentry il s’agit d’assurer une forme de contrôle aérien avancé. Sachant que les chasseurs et avions d’attaque russes proviennent de leur territoire ou de celui de leur vassal biélorusse et que ceux de la force aérienne ukrainienne décollent de l’ouest du pays les radaristes de l’alliance peuvent parfaitement se faire une idée en temps réel de l’activité aérienne, et donc des frappes réalisées par la chasse russe contre les positions civiles et militaires ukrainiennes. Russes et Ukrainiens étant en situation de guerre leurs avions volent avec les transpondeurs éteints. Bon en même temps ça ne change pas grand-chose dans le cas des forces aériennes russes.
L’emploi désormais quasi permanent de ces vieux Boeing E-3A Sentry relance le débat sur l’urgence de leur remplacement. Ils vieillissent encore plus vite. La balle est désormais dans le camps des décideurs politiques et financiers de l’OTAN. C’est Boeing qui va pouvoir s’en frotter les mains.
Photos © Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
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4 Responses
Coucou
A cet instant les LAGR230 (KC135) et JAKE11 (RC135) patrouillent ………
Pour les autres aéronefs de guerre, pas de transpondeur actif, top secret !
Quelle est l’intention pour la suite? Les remplacer par le même type de plateformes ou envoyer des avions plus petits pour le faire et en plus grand nombre? Ce qui importe c’est une couverture à 360 degré ou une multitude de capteurs couvrant 120 degrés? Parce que les missiles à longue portée existent bel et bien eux.
L’USAF a commencé à lancé des études pour la succession de l’E-3, Le candidat le plus plausible est celui ci en service en Turquie et commandé par le Royaume Uni : https://fr.wikipedia.org/wiki/Boeing_737_AEW%26C
Situation bien résumée Arnaud.
On a intérêt à être réactif sur le coup et à s’équiper rapidement.
Même si c’est du matériel US, peu importe.
Il faut que l’Otan mette le paquet et la main à la poche.
Nous devons tirer les leçons de cette tragédie, ne pas se disputer entre Européens, oublier nos egos.
Il va falloir surveiller les Russes comme le lait sur le feu, de plus en plus.
Le dictateur doit bien avoir encore dans son crâne des idées macabres.