Allié le plus servile de la Russie contemporaine la Biélorussie joue depuis plusieurs semaines à un jeu dangereux avec l’Union Européenne sous la forme d’un chantage sur la vie de réfugiés. Et depuis le début de cette crise l’aviation militaire biélorusse est mise à contribution sous la forme d’hélicoptères en patrouille. La chasse biélorusse par contre est tenue à bonne distance de la frontière polonaise, grâce notamment à la présence à proximité d’avions de combat des forces de l’OTAN. Pendant ce temps là Moscou observe et attend.
Sur le papier la Biélorussie, qui demeure une des dernières dictatures de notre vieux continent, possède 1209 kilomètres de frontières avec l’Union Européenne. La moitié, soit 605 kilomètres, est partagée avec la Pologne. Et c’est là que la Biélorussie tente depuis plusieurs semaines un coup de force en se servant de la détresse et de la misère de milliers de réfugiés venus d’Afrique sub-saharienne et du Proche-Orient. Pris en tenaille entre l’armée biélorusse qui leur promet l’Éden en Europe et les gardes-frontières polonais qui refusent d’avoir à gérer cette voie de migration totalement incongrue les réfugiés meurent littéralement de faim et de froid. Des dizaines d’entre eux, dont des enfants, ont déjà péri.
Or depuis le début de la crise l’armée biélorusse a sorti son aviation militaire, sous la forme d’hélicoptères Mil Mi-8 Hip d’assaut et Mi-24 Hind d’attaque et d’appui. Drôle de manière de gérer une crise humanitaire…
Au début de la crise plusieurs observateurs internationaux, dont des journalistes américains et européens, ont fait état de la présence d’avions de chasse en maraude au-dessus du territoire biélorusse. Ils étaient aperçus, ou simplement entendus, depuis le territoire polonais. Beaucoup y voyaient alors une manœuvre d’intimidation du régime autocratique biélorusse vis-à-vis de la Pologne. Une technique, reconnaissons-le, assez datée et à l’effet souvent nul. D’autant que la réaction alliée ne s’est pas faite attendre.
Car intimider les forces polonaises à leur frontière c’est intimider un membre de l’OTAN. Et face à une chasse biélorusse dotée de quelques Mikoyan MiG-29 Fulcrum et Sukhoi Su-30 Flanker-C (représenté en photo ci-dessus) ainsi que d’avions d’attaque Sukhoi Su-25 Frogfoot l’alliance Atlantique a du répondant ! Entre les chasseurs polonais et ceux de l’opération Baltic Air Policing la chasse biélorusse risque de mal tomber. Il faut dire qu’elle partage 502 kilomètres de frontières avec la Lituanie et 102 avec la Lettonie, justifiant ainsi la présence des chasseurs étrangers de l’OTAN. Ces derniers tiennent désormais la chasse ennemie à bonne distance des réfugiés et des gardes-frontières polonais.
Vous l’aurez compris l’alliance Atlantique tente à sa manière de désamorcer la situation explosive qui existe entre Biélorusses et Polonais. Et au milieu des femmes, des hommes, et des enfants meurent de froid dans la plus totale indifférence.
Photo © OTAN
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4 Responses
petite remarque: « Et face à une chasse russe dotée de quelques Mikoyan MiG-29 Fulcrum et Sukhoi Su-30 Flanker-C (représenté en photo ci-dessus) ainsi que d’avions d’attaque Sukhoi Su-25 Frogfoot… »
Ne vouliez-vous pas écrire « biélorusse » plutôt?
Je lis vos articles (quasi) quotidiennement. Bonne continuation
Bonsoir, exact c’est une coquille. Merci, elle est rectifiée.
« Drôle » de situation… Toujours des peuples pris en étau dans un échiquier politique qui n’a aucun sens.
Je ne comprends pas le jeu de la Biélorussie ni véritablement ce qu’elle a à gagner de cette machination funeste.
Merci pour l’article !
Elle n’a rien a gagner mais tout a perdre. Si la Biélorussie se rapprochait de l’union européenne ou pire de l’OTAN, la Russie lui réserverait la même chose qu’à l’Ukraine c’est a dire annexion et guerre civile.