La décision est finalement tombée en cette fin septembre 2021. La Royal Saudi Air Force continuera de faire voler ses trente-trois Lockheed C-130H Hercules acquis dans les années 1980 et particulièrement usés. Les prospections réalisées afin de leur trouver un ou deux modèles de remplacement n’ont rien donné malgré de bons contacts avec Lockheed-Martin. Désormais il est envisagé que ces avions de transport tactique demeure en service jusqu’à la prochaine décennie.
En Arabie Saoudite les trente-trois Lockheed C-130H Hercules, dont six sont en fait des L-100-30 civils militarisés sur place, sont les véritables bonnes à tout faire du transport aérien militaire. Ces avions assurent aussi bien les vols du quotidien afin de desservir les deux millions cent cinquante milles kilomètres carrés du pays, couverts à plus de 85% par un des déserts les plus arides de la planète, que des missions plus spécifiques comme les recherches et sauvetages en mer. Cette dernière est réalisée le long des littoraux du Golfe et de la Mer Rouge par cinq C-130H disposant en permanence d’une chaîne SAR.
Les Hercules assurent 80% du transport aérien militaire saoudien, les 20% restant se répartissant entre les dix Beechcraft Super King Air 350 de transport léger, les six Airbus DS KC-30A de transport stratégique et de ravitaillement en vol, et enfin les sept Lockheed KC-130H Hercules de transport tactique et de ravitaillement en vol. Autant dire qu’ils sont omniprésents.
La décision de trouver un successeur à ces quadrimoteurs à turbopropulseurs remonte à l’été 2014, soit plus de sept ans. Quand l’année suivante une décision fut prise de commander deux purs ravitailleurs en vol KC-130J Super Hercules il semblait évident que la messe était dite et que le contrat échouerait à Lockheed-Martin. Sauf que malgré des essais en vol réalisés aux États-Unis mais aussi en Arabie Saoudite aucune commande n’est venue pour le C-130J Super Hercules.
En 2016 quand le ministère saoudien de la défense passa commande pour six Antonov An-132 on pensa alors que la RSAF se tournait vers une flotte mixte : un transport tactique moyen tonnage et un transport tactique plus lourd. L’abandon du programme par l’avionneur ukrainien en avril 2019 doucha les espoirs de beaucoup. Le mystère demeurait entier.
Et c’est donc très discrètement, comme souvent en Arabie Saoudite quand il s’agit de programmes militaires, que l’information est tombée : les C-130H et KC-130H Hercules devraient rester en service encore au moins jusqu’en 2029-2030.
Pourquoi une telle décision quand on sait que l’on parle d’une des premières économies parmi les états membres de l’organisation des pays exportateurs de pétrole, et en plus un pays qui nourrit sa défense à hauteur de 4% de son produit intérieur brut ? Simplement parce que comme d’autres dans la région l’Arabie Saoudite préfère axer ses dépenses militaires aéronautiques sur les avions d’armes et de reconnaissance que sur ceux de soutien opérationnel. La RSAF joue avec le feu, car une flotte d’avions-cargos vieillissante devient bien vite dangereuse et difficile à entretenir.
Photo © Sam Wise.
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4 Responses
Ah , je ne savais pas que l’ AN-132 était abandonné, en cherchant il semblerait que vous n’aviez pas fait d’article dessus. On sait pourquoi il a était annuler?
Effectivement nous n’avions pas couvert l’arrêt du programme An-132. Nous sommes une rédaction bénévole, nous avons toutes et tous une activité professionnelle et sociale en dehors du site, nous ne pouvons donc pas couvrir toute l’actualité aéronautique.
Ensuite pour répondre à votre question l’avionneur ukrainien avait fait été de problèmes financiers majeurs ayant conduit à la décision d’abord de suspendre le développement de cet avion avant finalement de l’abandonner.
Une solution de type A400M qui a désormais des preuves de son efficacité opérationnelle a apporter n’a jamais été envisagée ?
Les Saoudiens actuellement sont bien plus dans l’optique d’acheter des C-130J Super Hercules que des A400M Atlas.