Alors que le programme de remplacement du McDonnell-Douglas KC-10A Extender ne sera réellement lancé qu’en début d’année prochaine on connait déjà des deux compétiteurs. Lockheed-Martin a décidé de dévoilé son biréacteur gros porteur LMXT. Sauf que comme l’avionneur américain ne produit aucun avion de ce type il a été obligé de se tourner vers Airbus Defense & Space et son fameux A330 MRTT. En terme de polyvalence la version proposée à l’US Air Force dérive directement du standard Phénix de l’Armée de l’Air et de l’Espace.
Sur le papier pourtant le Lockheed-Martin LMXT sera un avion 100% américain. Entendez par là qu’il sera assemblé intégralement aux États-Unis avec des techniciens, ingénieurs, et administratifs américains. Après tout ça n’a rien de très surprenant pour Airbus Group qui propose déjà cela autour des hélicoptères UH-72A/B Lakota de l’US Army et MH-65E Dolphin de l’US Coast Guard. Sauf qu’une usine d’A330 ravitailleur en vol ça prend un peu (beaucoup) de place, et il faudra forcément en construire une.
En proposant un A330 MRTT estampillé Lockheed-Martin l’avionneur européen tente de conjurer le sort de feus les EADS/Northrop-Grumman KC-45 vainqueur du programme KC-X et finalement déboutés aux profit de Boeing et de son KC-46 Pegasus. Treize ans plus tard la pilule demeure difficile à avaler. Lockheed-Martin étant un des principaux fournisseurs de l’US Air Force il est possible que cette fois ça marche.
En fait Airbus DS et Lockheed-Martin s’appuie sur le supposé protectionnisme de l’administration démocrate de Joe Biden pour proposer ce que beaucoup estiment comme l’avion de ravitaillement en vol le plus polyvalent de moment. Le LMXT, et non l’A330 MRTT, se présente également comme un avion de transport préstratégique, et un poste de commandement aéroporté de type C2.
Ça vous rappelle quelque chose ? C’est normal c’est à peu de choses près le standard Phénix des avions frappés de notre cocarde tricolore. À un détail près en fait, puisque le LMXT ne sera pas prévu pour servir d’avion de transport prioritaire.
Et Boeing alors dans tout ça ? Car il ne faut pas l’oublier celui-là. Il ne va pas laisser le champ libre à Airbus DS et Lockheed-Martin. Dans l’état actuel des choses l’avionneur de Seattle n’aurait que le KC-46A Pegasus d’ores et déjà considéré comme trop petit pour succéder efficacement au KC-10A Extender. Sauf qu’il se murmure de plus en plus qu’il pourrait nous sortir un lapin du chapeau, un lapin ayant tout d’un avion de ligne 777-300ER doté du système de ravitaillement en vol… du Pegasus. Reste à savoir si cela suffirait à convaincre l’US Air Force de ne pas commander l’avion européen. Elle aussi a su tirer les enseignements de 2008 et ne souhaitera sans doute pas faire du programme KC-Y un fiasco similaire au KC-X.
L’année 2022 pourrait donc s’annoncer ô combien passionnante en terme d’affrontement Airbus / Boeing. Jusque là l’A330 MRTT l’a presque toujours emporté sur le KC-46 Pegasus, hormis en Israël. On parle ici d’un contrat de 160 avions pour l’US Air Force !
Illustration © Lockheed-Martin.
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6 Responses
mouais. je me ferais pas d’illusion personnellement. on les connait les américains avec leurs coups fourré malheureusement…
Bonsoir, on va essayer de demeurer dans le domaine aéronautique et de ne pas tomber dans le bête bashing anti-américain. D’avance merci.
Bonsoir,
J’ai lu quelque part que cette évolution du (très bon) A330 MRTT pourrait emmener 12Tonnes de carburant en plus.
Dans un réservoir supplémentaire en soute? comme pour l’A321XLR?
Airbus assemble aussi des avions aux USA, il me semble.
En effet, Airbus assemble des A220 et des A320 dans son usine de Mobile, dans l’Alabama.
En cas de victoire du LMXT, comment sera réparti l’enveloppe entre LM et Airbus ? 50/50 ? On peut espérer en tout cas, Boeing ayant emporté le contrat du TF-X avec Saab (Boeing-Saab T-7).