La situation pourrait devenir très rapidement problématique pour la république islamique. Depuis plusieurs mois Téhéran négocie avec Pékin l’acquisition d’une trentaine de chasseurs multi-rôles Chengdu J-10 Firebird. Ces avions auraient pour rôle premier d’assurer le remplacement de vieux avions hérités à la fois de l’ère du shah mais également de la fuite des pilotes irakiens en 1990-1991. Sauf que Washington pourrait désormais mettre son nez dans tout cela et empêcher la vente d’avoir lieu.
Même si aucun chiffre n’a été clairement annoncé on parle d’un programme à un peu plus de deux milliards de dollars US entre Chinois et Iraniens. Le prix de vente annoncé par Pékin pour ses chasseurs Chengdu J-10CE Firebird est de 65 millions d’euros l’unité. Et il est question de l’acquisition de trente-six exemplaires.
La république islamique d’Iran deviendrait alors le premier client export de l’avion chinois.
Pour l’aviation iranienne trouver un nouveau chasseur est devenu une priorité. Certains de ses avions sont totalement dépassés à l’image des Dassault Mirage F1-EQ, Grumman F-14A Tomcat, ou encore McDonnell-Douglas F-4D/E Phantom II. Surtout les mécanos iraniens peinent à entretenir et à maintenir ces avions dans un état satisfaisant en nombre suffisant.
Selon certaines sources seuls quatre ou cinq Tomcat, à peine plus de Phantom II, et moins de dix Mirage F1 sont encore réellement en état de vol. Les autres leur serviraient de stocks de pièces détachées. Pour ce qui est des avions de facture chinoise ou russe ça ne semble guère mieux. La majorité des Mikoyan MiG-29A Fulcrum ex-irakiens et des Chengdu F-7M Fishcan ne voleraient pas plus.
La situation semble donc idyllique pour l’avionneur Chengdu dont le J-10CE Firebird est l’avion désiré par les Iraniens. Sauf que la diplomatie entre désormais en jeu. Et Pékin ne veut pas froisser à outrance les États-Unis et Israël mais également plusieurs monarchies du Golfe comme l’Arabie Saoudite ou encore les Émirats Arabes Unis. Avec la première de ces puissances, la plus importante sur l’échiquier mondial, Pékin encourt le risque de se retrouver sur la liste des pays fournissant de l’armement aux nations soutenant le terrorisme international. Et ça ne servirait vraiment pas les intérêts chinois, même si les relations entre Chinois et Américains sont tendues actuellement. Inutile de les aggraver.
Et ça un pays l’a bien compris : la Russie. Elle pourrait entrer en jeu et proposer aux Iraniens de remplacer la Chine. Les représailles économiques américaines ne dérangent pas Moscou qui est déjà sur la liste noire de Washington. Si financièrement parlant le super chasseur Sukhoi Su-35 Flanker-E semble hors de portée des Iraniens le très efficace Su-30 Flanker-C lui l’est. La Russie étant l’allié militaire de la Syrie cela pourrait jouer en faveur de sa contre-proposition. Reste à savoir jusqu’où Téhéran acceptera de jouer le jeu. Seul l’avenir nous le dira.
En attendant ses vieux chasseurs devront continuer à faire la claque.
Photo © Keypublishing.
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7 Responses
Et moi qui pensais que l’Iran pouvait compter sur son chasseur indigène « Qaher 313 », l’un des chasseurs « les plus avancé du monde », je suis déçu.
Vous êtes taquin Dimitri aujourd’hui. 😉
Je savais que ça allait vous plaire 🙂
Ahhhhhh non !!! Vous m’avez devancé pour la vanne du Qaher !!!
En revanche si l’Iran veut partir sur un avions multi-rôles comme le Chengdu J-10CE Firebird, son équivalent russe ne serait-il pas plutôt le Mikoyan-Gurevitch MiG-35 ?
J10 : 65 millions d’euros, c’est aussi cher qu’un 2000-9 il me semble, je pensais naïvement que du fait que c’était chinois, ça serait moins cher, après il faut voir si un j10 vaut un 2000 ou un rafale ?
Oui mais les Iraniens font encore voler leurs Tomcat… Eux !
OK…–> Je sors !
S’il sont en bon état, et particulièrement leurs missiles à longue portée, ceux-ci restent des adversaire redoutables. Leur problème, c’est la quantité.