Cet exercice s’est déroulé entre ce mardi 9 et ce jeudi 11 février 2021 dans la région de Leningrad. Une vingtaine d’hélicoptères de combat appartenant aux forces russes a mené une série de tirs de roquettes et de missiles antichars contre des véhicules blindés. Il s’agissait visiblement d’une réponse à la présence grandissante de forces atlantistes aux frontières de la fédération de Russie. Les appareils en question appartenaient à trois types de machines différentes.
Bien entendu comme du temps de l’Union Soviétique ce type d’exercice s’est déroulé dans un cadre très strict, régi par le secret le plus complet. Complet mais pas total car la Russie de 2021 sait pertinemment qu’elle a besoin de communiquer sur ses exercices, ne serait-ce que pour qu’ils soient pris au sérieux par ses adversaires. Car au final une vingtaine d’hélicoptères tirant chacun roquettes et missiles antichars ça n’a rien d’extraordinaire !
Sauf que les hélicoptères en question sont mythiques. Des appareils de transport et d’appui Mil Mi-8 et Mil Mi-171 mais également des machines plus guerrières comme les Mil Mi-24 et Mil Mi-28. C’est principalement ce dernier modèle qui a eu en charge les tirs de missiles, les trois autres se concentrant sur l’emploi des roquettes S-5 de calibre 55mm et des roquettes S-8 de calibre 80mm. Bien que des Mi-24V soient apparus avec des points d’emports pour missiles AT-6 Spiral il ne semble pas qu’ils les aient employé en tirs réels.
Les canons mitrailleurs des Mi-24 et Mi-28 semblent par contre avoir eux aussi été mis à contributions.
Cette série d’exercices s’est déroulée sur deux jours dans un environnement hivernal avec une couverture neigeuse totale. Les hélicoptères ont opéré seuls ou en patrouilles et attaqués leurs cibles en plein jour. Les objectifs étaient bien entendu des blindés réformés mais simulant des engins de l’alliance Atlantique. La Russie critique en effet depuis plusieurs mois maintenant la présence récurrente de chars américains et/ou européens sur les territoires des trois états baltes. Pour mémoire Moscou revendique toujours qu’ils dépendent de sa sphère d’influence alors même que ces états souverains sont membres à la fois de l’OTAN et de l’Union Européenne.
Les tirs se sont donc concentrés sur l’usage de la roquette air-sol non guidée. Cette arme peut paraître aujourd’hui démodé quand on sait que l’OTAN a recours fréquemment à des missiles antichars et des roquettes guidées. Pourtant une salve de quelques-unes de ces munitions d’origine soviétique a un pouvoir de destruction terrifiant. Les populations civiles syriennes en ont fait l’amère expérience quand les Mi-8 et Mi-24 du régime El-Assad s’en sont servis contre elles. Et les pilotes russes ont une spécialité de l’emploi de ces munitions afin de détruire les blindés et notamment les chars ennemis. Le nombre remplaçant ainsi la complexité pour au final un résultat assez probant.
Plus que jamais donc l’aviation russe démontre qu’elle a encore des capacités de nuisance très importantes, et dans son cas la possibilité de se défendre contre toute agressions venant du sol. Bien entendu l’option d’une intrusion massive de blindés de l’OTAN en territoire russe est hautement improbable…
Photos © ministère russe de la défense.
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