C’est une histoire pour le moins originale qui nous vient directement de la province du Saskatchewan. En octobre 2020 un groupe d’amis a retrouvé dans un terrain en friches les restes d’un bimoteur d’entraînement Avro Anson. Après des démarches ils ont réussi il y a quelques jours à s’en porter acquéreur et doivent prochainement l’exposer dans leur petite ville d’Estevan près de la frontière américano-canadienne. On ignore s’ils comptent également le remettre en état d’exposition voire de vol, même s’il est très dégradé.
En fait un Avro Anson dans un champ près de la ville canadienne d’Estevan cela n’a rien de très surprenant. En effet entre avril 1942 et février 1944 la petite base aérienne contigüe à la ville accueillait de tels avions au sein de la N°38 Service Flying Training School. Cette école de pilotage militaire dépendait de la Royal Air Force bien que située sur le sol souverain du Canada. Elle relevait donc du fameux British Commonwealth Air Training Plan. Les avions en dotation étaient des Anson Mk-II de facture locale.
Durant leur période de présence dans la région au moins neuf de ces avions ont été perdus dans différents accidents, souvent à l’approche de la base-école.
À priori l’avion avait été acheté pour une bouchée de pains juste après la guerre, en dessous du prix de la ferraille à la tonne. On parle de cinquante dollars canadiens de l’époque. Les héritiers de l’acheteur ont essayé de revendre l’hélice de l’avion à un collectionneur du coin. Après être venu avec des amis il a décidé de racheter le bimoteur, ou plutôt ce qu’il en reste.
Les négociations ont duré plusieurs mois, un prix a été trouvé, du matériel de levage loué, et enfin l’Anson a quitté sa friche pour rejoindre la propriété de l’acheteur.
Il semble qu’entre 1945 et 2020 ce vieux serviteur ait servi à beaucoup de choses, mais surement pas à former des pilotes. Il n’a d’ailleurs jamais revolé après-guerre. Stock de pièces détachés, de bois de chauffage, abri pour des poules, l’épave de l’Avro Anson a connu tous les outrages du temps. Sa structure métallique est grandement attaquée par la corrosion. Par contre un des deux moteurs à sept cylindres en étoile Jacobs R-915 d’origine semble en bon état général, et ça ce n’est pas rien.
Même si l’avion n’est pas reconstruit son épave sera sans doute bien mieux traitée par son actuel propriétaire que par les anciens. Peu de chance cependant de le voir voler de sitôt.
Pour mémoire l’Anson a formé la majorité des pilotes et équipages d’avions de transport et de bombardiers du Commonwealth durant la Seconde Guerre mondiale.
Photos © CTV News.
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