C’est la fin d’un suspens d’un peu moins de cinq ans. Ce vendredi 15 janvier 2021 l’état-major de l’Australian Army a annoncé sa décision de commander un lot de vingt-neuf hélicoptères de combat AH-64E Guardian auprès du constructeur Boeing. Le contrat est estimé à un peu moins de 2.9 milliards d’euros et prévoit des livraisons entre 2025 et 2029. C’est donc la fin de l’espoir pour Bell Helicopter et Leonardo, Airbus Helicopters de son côté s’étant fait une raison depuis des mois.
Pour mémoire l’armée australienne recherchait depuis 2016 un appareil capable de remplacer nombre pour nombre les vingt-deux Eurocopter EC665 Tiger ARH. Finalement le ministère australien de la défense sera allé au-delà de son idée de base en décidant d’acheter vingt-neuf Boeing AH-64E Guardian. Il s’agit du plus gros contrat d’armement signé en Australie depuis la commande des douze sous-marins de classe Attack commandés auprès de la France.
Pour autant rien n’est encore complètement fait. Le gouvernement du très populiste premier ministre Scott Morrison doit encore passer deux étapes importantes : l’aval du Congrès américain et celui de son propre parlement. En Australie beaucoup de députés trouvent désormais que Morrison et sa ministre de la défense Linda Reynolds signent un peu beaucoup de chèques pour des matériels militaires hors de prix. Pour mémoire les AH-64E Guardian ne sont pas appelés à être de pures hélicoptères de combat mais des ARH, c’est à dire Attack & Reconnaissance Helicopters. Ça se passe de traduction. L’opposition australienne était de son côté plus en phase avec un hélicoptère moins onéreux : le Leonardo AW.129 Mangusta.
Si le contrat va jusqu’au bout l’armée australienne recevra ses premiers hélicoptères en 2025. Elle devra disposer fin 2027 d’une première tranche de quinze machines opérationnelles au niveau initial. Tous les AH-64E Guardian devront avoir été livrés en unité à l’été 2029.
Il reste un épineux dossier pour madame Reynolds : que faire des Tiger ARH ? Tenter les revendre bien entendu mais une reprise par Airbus Helicopters est inconcevable tant les liens avec l’hélicoptériste européen sont mauvais. Le marché de seconde main semble donc tout désigné, mais alors à quel prix et auprès de quel client. Globalement les Tiger ARH sont aujourd’hui considérés comme les moins polyvalents de toutes les versions du Tigre. Leur revente s’annonce donc comme un joli casse-tête.
Photo © US Department of Defense.
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6 Responses
Bonsoir, quelles sont les raisons les rendant « moins polyvalents » vis-à-vis des autres versions, merci aux experts pour leurs réponses
Bonjours.
Il s’est passé quoi avec les Tigers ce sont de mauvaises machines ou c’est un problème avec l’utilisation faite en Australie?
Car vu sur certains sites les australiens ne sont pas tendre avec…..
L’hélicoptère européen était en fait inadapté aux besoins australiens, mais comme risque à l’usage de l’être le Guardian. Les Australiens achètent des hélicoptères de combat pour en faire des machines de reconnaissance et ensuite ils se rendent compte de leur erreur, alors plutôt que de faire un mea culpa ils chargent la machine. Logiquement mais pas franchement honnête intellectuellement parlant.
Merci de l’explication,si ils veulent faire de la reco il ne devrait pas acheter des hélicos adaptés en premier a la lutte antichar en effet.
En théorie si mais en pratique ils ne le font pas. Il faut aussi voir que l’actuel gouvernement australien est profondément pro-américain, le premier ministre en poste n’ayant jamais caché son orientation politique en direction de Donald Trump. Pour lui donc acheter américain c’est acheter le parapluie des États-Unis.
Quasi 100 millions € par hélicoptère… Alors que le prix estimé est de 15 millions€ pièce pour l’AH64E
Qu’on ne me dise pas que ça ressemble pas à une sub déguisée du gouvernement US à Boeing:
-On file des ronds à un pays tier (ici l’Australie) via un accord de défense x ou y pour le développement de son armée.
-Le pays achète du Boeing facturé à un prix XXL couvert par les $$$ de l’accord de défense