Voilà bien une histoire assez mal connue, que ce soit aux États-Unis autant qu’en Russie. Jusqu’au récent avènement de SpaceX, l’entreprise américaine du milliardaire Elon Musk, c’est au Kazakhstan que les astronautiques américains rejoignaient la terre ferme après leurs missions à bord de la station spatiale internationale. Et c’est donc avec leurs homologues russes qu’ils rejoignaient la civilisation à bord d’hélicoptères militaires conçus en ex-URSS. Des appareils qui au fur et à mesure du temps ont su s’adapter à leurs précieux passagers.
C’est véritablement en octobre 2005 que les États-Unis posent les premiers jalons avec la Russie d’une récupération commune des astronautes quittant la station spatiale internationale. L’Europe et le Canada rejoignent le mouvement en actant une action commune sur le territoire kazakh. Deux ans et demi auparavant l’explosion de la navette Columbia et la mort des sept membres d’équipage scelle le sort de ces astronefs voués désormais à la retraite. De premières missions tests sont mises en place entre 2007 et 2010. En juillet 2011 la mission STS-135 met fin à l’aventure après un ravitaillement de l’ISS. Désormais c’est exclusivement à bord des modules russes Soyuz que les Américains rejoindront la station spatiale américaine et la quitteront.
Revenir sur le plancher des vaches n’est jamais un exercice aisé. Ça ne l’était pas avec les navettes spatiales, ça l’est encore moins avec le confort très rudimentaire des modules Soyuz. Et quand ceux-ci frappent la Terre au Kazakhstan ils sont loin de tout. En moyenne entre 300 et 450 kilomètres de la première ville digne de ce nom. Autant le dire tout de suite il atterrissage au milieu de nul part, pour ne pas dire autre chose. Et justement ils doivent rejoindre au plus vite les équipes médicales de l’agence spatiale russe. Rien de mieux alors que l’hélicoptère. Si jusqu’à l’été 2013 il s’agissait de vulgaires Mil Mi-8 de transport de troupes appartenant aux forces terrestres russes cela a quelque peu évolué avec le temps, grâce à des capitaux américains.
Non pas que la NASA se soucie réellement du confort des femmes et des hommes qui reviennent sur Terre. Par contre leur bonne condition physique et leur santé sont très importantes pour elle. C’est pourquoi un accord fut signé en 2012 afin que six Mil Mi-17 plus modernes et disposant d’équipements adaptés soient commandés. Ces hélicoptères sont entrés en service dans une unité spéciale des forces russes, uniquement dédiée au soutien à l’agence spatiale. Américains et Russes pouvaient donc désormais voler à bord d’appareils au confort un poil moins rudimentaire. Mais bon cela demeurait tout de même des Hip !
Si extérieurement ces Hip ne se distinguaient pas des autres hélicoptères c’est à l’intérieur que cela changeait. Le confort d’abord était revu à la hausse par rapport aux standards de l’armée russe mais surtout ces hélicoptères avaient la possibilité d’être médicalisées en cas d’urgence. Des astronautes et cosmonautes pouvaient ainsi être transportés sous monitoring et assistance respiratoire.
Détail intéressant les hélicoptères en question conservaient les pylônes externes d’emport de munitions alors même qu’ils n’avaient aucune fonction offensive ou défensive. La Russie reste la Russie après tout.
Pour autant il semble bien que depuis cette année 2020 et l’arrivée de Crew Dragon, le module de SpaceX, l’aventure kazakhe et donc l’utilisation des Mil Mi-8/Mi-17 soit terminée. Désormais c’est en haute mer, comme du temps des historiques programmes Gemini et Appolo, que les modules reviennent sur Terre. Et l’entreprise d’Elon Musk ainsi que l’US Navy sont sur place pour assister ce retour au bercail. Pour la petite histoire en mars 2021 une mission sur Crew Dragon embarquera un spationaute, un certain Thomas Pesquet !
L’année prochaine verra aussi l’apparition du nouveau Boeing CST-100 Starliner.
La page Soyuz et Mi-8/Mi-17 semble bel et bien tournée. Jusqu’à quand ?
Avec ce petit focus vous en savez désormais un peu plus sur ce sujet finalement assez peu couvert par les différents médias aéronautiques, anglophones ou francophones voire même russophones. Une manière de voir différemment le légendaire hélicoptère russe.
Photos © NASA.
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2 Responses
Pour la photo des cosmonautes et astronautes dans le champ, si c’était en Amérique, ils seraient reçus sur un plateau, voire une plateforme nickel chrome, pas sur une bâche bleue ainsi! 🙂
Mais je suis d’accord qu’une telle bâche suffit largement pour accueillir tout ce beau monde
Aux États-Unis les Thunderbirds feraient le show à peine les astronautes sur le plancher des vaches. Là c’est plus rustique. 😉