À l’instar de la Mer de Barents ou encore de la Mer Noire il semble que la Russie la considère également comme une mer intérieure. Or la Mer d’Okhotsk est bien internationale puisque le Japon la borde également via l’île d’Hokkaidō. Ce mardi 22 décembre 2020 un avion de surveillance et de reconnaissance Lockheed OP-3C Orion a été intercepté par un chasseur Sukhoi Su-30 Flanker-C qui l’a forcé à en sortir. D’ores et déjà il est question de manœuvres agressives particulièrement rapprochées de la part du pilote de chasse russe.
Détaché de son habituelle base d’Iwakuni dans le sud du pays le Lockheed OP-3C Orion de la Kaijō Jieitai, ou Japan Maritime Self Defense Force, avait décollé de celle de Chitose justement sur l’île d’Hokkaidō. Sa mission était la surveillance des agissements russes en Mer d’Okhotsk, et plus particulièrement les mouvements des navires de guerre ennemis dans la région. Pour Tokyo c’est une véritable guerre des nerfs qui se joue depuis des années dans la région, l’empire nippon revendiquant plusieurs îles de l’archipel russe des Kouriles.
Pour mémoire l’OP-3C est une version non armée du P-3C Orion de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine. Construite à seulement dix exemplaires cette version spéciale vole encore à hauteur de cinq machines au Japon. Identifiable au premier coup d’œil à ses nombreuses antennes et radômes l’OP-3C Orion est utilisé pour la reconnaissance optique et la surveillance photo des manœuvres navales chinoises et russes.
L’avion japonais était au-dessus des eaux internationales à plus de cent kilomètres de la première côte russe quand il a été approché par un chasseur Sukhoi Su-30 Flanker-C. Ce dernier s’est d’abord contenté de faire des signes ordonnant à l’OP-3C Orion de le suivre, en battant des ailes. L’équipage japonais a clairement reconnu les marquages de nationalité de la fédération de Russie. Puis très rapidement le pilote du chasseur s’est dangereusement rapproché du quadrimoteur, volant à moins de dix mètres de lui. Il a même exhibé clairement ses missiles air-air, de manière assez menaçante.
Les manœuvres agressives et rapprochées du pilote russe ont finalement eu raison de l’équipage nippon qui a quitté la zone et rejoint sa base. L’Orion a été «accompagné» par le Flanker-C durant une dizaine de minutes. À aucun moment l’équipage japonais n’a violé l’espace aérien russe, ne s’en approchant même pas à moins de vingt kilomètres.
Le ministère japonais des affaires étrangères a clairement indiqué son mécontentement envers la Russie à son ambassade de Tokyo. Sans doute sans trop de résultats.
Photos © Keypublishing.
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5 Responses
C’est presque une habitude, presque une fois par semaine en moyenne, c’est quand même énorme.
Mais ça risque de mal finir à force leur petit jeu…
« L’empire nippon » ???
Aux dernières nouvelles le Japon est toujours un empire…
D’où tenez vous ça ?
Car il y a toujours un empereur au Japon