C’est sans doute un des jets de combat les plus mythiques des cinquante dernières années, et pas uniquement grâce au film Top Gun. Il y a cinquante ans jour pour jour, le lundi 21 décembre 1970, l’avion de présérie Grumman YF-14 réalisait son premier vol. Durant deux décennies et demi le F-14 Tomcat allait s’imposer comme le meilleur chasseur de supériorité aérienne au monde et sans doute un des avions les plus attachants pour les passionnés. Aujourd’hui seule la république islamique d’Iran fait encore voler ce légendaire biréacteur.
Pour toute une génération (dont je suis un membre à part entière) le Grumman F-14 Tomcat est un avion à part. Hollywood n’y est pas pour rien. L’avion crève l’écran. Et ce que ce soit en volant aux plus près des fameux MiG-28 totalement fictifs de Top Gun, en réalité des Northrop F-5E Tiger II maquillés, ou bien en abattant deux Mitsubishi A6M menaçants un yacht la veille de l’attaque de Pearl Harbor dans Nimitz retour vers l’Enfer. Dans les années 1980 le F-14 Tomcat est connu même de celles et ceux qui ne s’intéressent pas aux machines volantes. Il faut dire que l’avion est cinégénique !
Avec sa voilure à géométrie variable, ses deux réacteurs surpuissants, ou encore ses marquages haute visibilité le Grumman F-14 Tomcat a tout pour séduire dans ces années où il fallait être vu. Pour les passionnés comme nous toutes et tous le biréacteur américain est bien plus que ça. C’est d’abord à cette époque le dernier des matous (mouillés) de Grumman à être entrer en service. On apprendra par la suite qu’il sera finalement le dernier tout court. Une lignée qui remontait à l’entre-deux-guerres au travers des Grumman FF, F2F et F3F et s’accentua avec la Seconde Guerre mondiale puis la guerre froide. Dans le Pacifique le Grumman F6F Hellcat tenait la dragée haute aux chasseurs japonais.
Le Tomcat est l’héritier de cette tradition.
Son rôle premier, bien avant d’être une star de cinéma, était de protéger les porte-avions américains de la seconde moitié des années 1970 jusqu’à la seconde moitié des années 1990. À cette époque là le McDonnell-Douglas F/A-18 Hornet s’imposa peu à peu dans ce rôle. Entré en service dans les rangs de l’aéronavale américaine en septembre 1974 le Tomcat y demeura jusqu’en septembre 2006. Trente-deux ans durant lesquels l’avion a joué sa partition sans fausse note. De l’aviation soviétique à celle de l’Irak baasiste en passant par celle du dictateur Khadafi toutes craignaient ce puissant chasseur et son célèbre missile air-air longue portée AIM-54 Phoenix.
En 2020 il n’est quasiment plus possible de voir voler des F-14 Tomcat. Hormis si vous vous baladez du côté du Golfe et que vous avez la chance d’apercevoir un des derniers avions encore en dotation dans l’aviation iranienne. Pour mémoire l’avion fut acquis du temps du shah et demeura en service après la révolution islamique. Pas si fous que ça les ayatollahs, ils n’allaient pas tourner le dos à un avion aussi puissant et efficace.
Cinquante ans après le Grumman F-14 Tomcat demeure donc une référence absolue dans le domaine de la réussite aéronautique.
Photos © US Naval Air Museum.
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4 Responses
Oui, sacré félin!
Plus agile que le F-15 malgré un rapport poussée/poids inférieur, il s’en sortait grâce à sa géométrie variable, c’était l’une des raisons pour lesquelles le Shah l’avait choisi au détriment de l’Eagle.
Il avait inauguré certains équipements: Radar multi-cibles, missile longue portée Phoenix, détection par camera TV
Sur le papier,; le Phoenix est impressionnant mais paradoxalement, il a un taux de réussite très faible sur le F-14 US, les Iraniens réussissent mieux mais les chiffres sont à vérifier
Bien mis en valeur dans le film « Nimitz retour vers l’enfer » . Je ne l’ai jamais vu « en vrai » ,au gré d’un salon aéronautique ou autre hasard dans les airs. Mais j’imagine bien le monstre que ça devait être !
Ca doit faire mal pour certains américains de savoir que le meilleur AS sur F14 est Iranien…
Sans oublier l’escadrille Wardog/Razgriz
Pas un jour depuis 2006 n’est passé sans que je me pose cette question, lancinante : la vie vaut-elle d’être vécue dans un monde sans F-14 ?