Taïwan investit dans quatre exemplaires de la version navale du MQ-9 Reaper.

Peu de suspens existait quand à la décision du gouvernement fédéral américain vis à vis de ce marché. Le Congrès et la DSCA ont validé la commande quatre drones de reconnaissance et de surveillance maritime General Atomics MQ-9B Sea Guardian par Taïwan. Le rôle de ces avions sans pilote sera de contrôler le trafic maritime dans le très stratégique détroit de Formose. D’ores et déjà le régime chinois a annoncé son opposition à cet achat.

Depuis plusieurs mois Américains et Taïwanais négociaient ce contrat qui est annoncé par l’US Department of State pour un montant de 600 millions de dollars US. Initialement connu comme Mariner cette version navale du célèbre General Atomics MQ-9 Reaper est finalement baptisé Sea Guardian par son constructeur. Comme lui il conserve des qualités de mission à moyenne altitude longue endurance de haut niveau. Et c’est cela qui a séduit la Republic Of China Navy.

À l’horizon 2023-2025 ces quatre drones permettront à l’aéronavale taïwanaise de gagner en capacité de surveillance du trafic maritime dans le détroit de Formose. D’une longueur d’à peine 180 kilomètres entre les côtes chinoises et taïwanaises on estime que plus de 30% du commerce maritime mondiale emprunte cette autoroute à navires. Mais c’est surtout l’activité militaire de son encombrant voisin chinois que Taïwan veut observer le plus discrètement possible grâce aux quatre MQ-9B Sea Guardian commandés aux Américains. Chaque jour plusieurs navires de la marine chinoise traverse le détroit, parfois au plus près des côtes taïwanaises.

Ces quatre MQ-9B Sea Guardian permettront grâce à leur capacité de largage de bouées-sonars la traque des sous-marins ennemis. Ce que ne permettent pas les capacités limités de la grosse vingtaine de drones Chung Shyang II de facture indigène actuellement en dotation dans la Republic Of China Navy. Surtout par rapport à ces derniers les drones construits aux États-Unis permettront un gain d’endurance en mission d’environ 200% avec une possibilité de voler plus haut, donc d’être plus discrets.
La grande inconnue demeure cependant l’armement. Alors que le MQ-9B Sea Guardian est en théorie apte à l’emport de torpilles et/ou de missiles AGM-114 Hellfire on ignore si les Taïwanais ont eu l’autorisation par la Defense Security Cooperation Agency de sélectionner cette option. L’avenir nous le dira sans doute.

Le choix taïwanais fait en tous cas déjà une réaction diplomatique : la colère de Pékin pour qui tout contrat d’armement par l’état insulaire est inacceptable. Après on en attendait pas moins des Chinois.

Photo © General Atomics


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

    1. Apparemment vous ne jureriez que pour des missiles sol/sol.
      Attention, les missiles ne peuvent pas être utilisés en cas de guerre froide ou localisée, les 2 Chines ne sont pas (encore) en guerre donc quand la « Grande » s’aventure proche de la 2nde, on envoie des missiles?

      1. On parle bien évidemment de missiles à charge conventionnelle.
        Comme ceux qui ont été utilisés par l’Iran le 8 janvier 2020 à al-Asad et Erbil. Et ceux utilisés par les Houthis (ou par l’Iran) le 14 septembre 2019 contre les installations de traitement de pétrole Saudi Aramco à Abqaïq et Khurais.

        Sachant que, comme le rappelle Uzi Rubin, un spécialiste de la défense anti-missiles, avec la révolution numérique, les missiles peuvent avoir une grande précision.

        On est loin aujourd’hui des missiles Scud B qui avaient une précision de 1000 m.

        1. Bonjour Luc, désolé mais vous tombez désormais dans le hors sujet. Si vous persistez dans cette voie je serais obligé de modérer vos commentaires.
          Cordialement.

  1. Bonjour Luc vous écrivez ” la Chine a 2700 missiles balistiques et missiles de croisière, selon le Pentagone.
    La Chine, en cas de conflit, n’aura aucun problème pour neutraliser au sol toute l’aviation de Taïwan ” d’où ma question : après l’ attaque chinoise ( ou avant car il ne faut jurer de rien) il va y avoir la riposte de Taïwan et dans ce cas vous estimez à combien le nombre de bases chinoises rayées de la carte ? Le jeu en vaut vraiment la chandelle ? Noter aussi que les MQ9 Reaper avec la couverture radar US vont poser un gros problème à Pékin vous ne croyez pas ?

    1. Bonjour Elyo, j’ai expliqué plus tôt que les hors sujet étaient terminés sur cet article, cela compte aussi pour vous. On en reste là avec les commentaires sur les missiles balistiques chinois. Un récent commentaire du dénommé Luc a d’ailleurs déjà été modéré.
      Merci d’avance pour votre compréhension.

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