L’information a été révélée ce jeudi 26 novembre 2020 par l’Ifremer, l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer. Le navire d’exploration océanique «Pourquoi Pas ?» a découvert ce vendredi 20 novembre 2020 en Méditerranée l’épave d’un avion de chasse monoréacteur Sud-Est SE.203 Aquilon disparu en juin 1960. Il n’est pas encore question de la renflouer, elle gît par un peu plus de 2450 mètres de profondeur. C’est une découverte majeure en matière d’archéologie aéronautique.
Le Sud-Est SE.203 Aquilon numéro 83 appartenant à la Flottille 11F était en effet porté disparu depuis le lundi 13 juin 1960. Cette copie française du De Havilland D.H.112 Sea Venom était alors piloté par le maître Jean Legouhy âgé de 27 ans. Le pilote fut déclaré décédé suite à l’accident. L’officier marinier s’exerçait aux procédures d’appontage sur le porte-avions britannique HMS Ark Royal qui croisait au large des côtes varoises.
La navire océanographique «Pourquoi Pas ?» réalisait des travaux scientifiques dans la zone au large des îles d’Hyères (aussi connues comme îles de Porquerolles) quand ses senseurs ont découvert l’épave. Son robot sous-marin téléguidé Victor 6000 a alors formellement identifié l’épave. Malgré 60 ans dans l’eau de mer et une profondeur de 2457 mètres l’ancien avion de chasse nocturne est étonnamment bien conservé. Voilure, fuselage, et empennages sembles quasi intactes et la livrée de l’avion demeure reconnaissable au premier coup d’œil.
On ignore cependant actuellement si la dépouille du pilote se trouve encore dans le poste de pilotage de l’avion.
C’est une découverte très importante pour cette discipline de recherche que beaucoup appellent désormais l’archéologie aéronautique et qui consiste à retrouver des avions disparus. Les eaux qui bordent les côtes varoises sont connues pour abriter d’autres épaves d’aéronefs, en raison de la présence de bases aéronavales (encore ouvertes ou fermées) dans les villes de Fréjus, Hyères, Saint Mandrier, et Saint Raphaël.
C’est surtout la fin d’un mystère de soixante ans autour de cet Aquilon numéro 83. On sait désormais où il se trouve.
Photos © Ifremer.
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7 Responses
Fascinant. Une sorte de time capsule. On est juste un peu frustré de ne pas avoir plus d’images…
Pour le coup la grande profondeur est plutôt favorable à la conservation des épaves (moins de brassage, faible taux d’oxygène).
Bonjour Vincent, ce sont actuellement les deux seules photos disponibles auprès de l’IFREMER. Mais promis si cela venait à évoluer un nouveau sujet avec de nouvelles images ferait son apparition sur le site. 🙂
J’ai vu ça en effet en fouillant un peu.
Travaillant moi-même sur des navires d’exploration, je connais l’émotion de trouver une épave mais celle-ci est particulièrement intéressante.
Et aussi du fait qu’il est fabriqué essentiellement en aluminium, qui resiste beaucoup mieux à la corrosion que l’acier classique.
C’est a croire que l’avion s’est crashé tout en douceur, les ailes semblent parfaitement attachés au fuselage et le double empennage ne semble pas abîmé. Même les dérives ont encore le même angle.
Nous avons que des photos de l’arrière de l’appareil. Peut-être que l’IFREMER possède des photos de l’avant mais ne veut pas les dévoiler aux grand public à cause d’une découverte macabre ?
C’est sympa d’avoir appelé un navire océanographique Pourquoi pas. Ca rappelle le bon temps du Commandant Charcot.
N’étant arrivé à la 59S puis à la 11F qu’un an après, je n »ai pas connu Legouhy dont la réputation était exceptionelle. Mais cette qualification chez es Anglais a laissé de belles photos sur le cahier de marche.