Est-ce que ce sera en 2021 ou en 2022, le mystère reste entier. Toujours est t-il que les ministres estoniens et portugais de la défense sont tombés d’accord sur le principe d’une participation de chasseurs lusitaniens à Baltic Air Policing depuis la base aérienne d’Åmari. Jusque là en quatre déploiements baltes ceux-ci étaient toujours intervenus depuis la Lituanie. Il s’agit là du fruit de négociations bilatérales entre les deux pays dans le cadre de l’OTAN.
Les General Dynamics F-16MLU Fighting Falcon portugais sont loin d’être les avions les plus fréquemment aperçus à Baltic Air Policing. C’est même le moins qu’on puisse dire. Depuis le printemps 2004 que la mission atlantiste de protection des espaces aériens baltes contre les intrusions d’avions russes existe ces chasseurs n’y ont participé qu’à quatre reprises. En novembre 2007, septembre 2014, mai 2016, et enfin mai 2018. À chaque fois les Portugais ont envoyé sur la base lituanienne de Šiauliai quatre chasseurs monoplaces. Et jamais en Estonie.
Or la semaine dernière le ministre estonien de la défense monsieur Juri Luik recevait son homologue portugais monsieur Joao Gomes Cravinho. L’occasion de renforcer les liens entre deux des pays les plus éloignés l’un de l’autre sur les cartes de l’Union Européenne autant que de l’alliance Atlantique. Les pourparlers ont été, si on en croit la presse portugaise, totalement fructueux puisque les deux dirigeants ont donné leur accord à une présence de chasseurs F-16MLU Fighting Falcon portugais à Åmari dans les prochains mois. Il ne reste désormais plus qu’à l’OTAN de régler la question et d’attribuer à la Força Aérea Portuguesa une période de déploiement des créneaux de vols d’entraînement une fois sur place.
Les deux ministres ont également abordé trois autres sujets qui tiennent à cœur des Estoniens. D’abord ce fut la cybersécurité contre les menaces d’attaque informatique par la Russie et la mission extérieure au Mali. L’armée estonienne vient en effet prêter main forte aux forces françaises engagées au Sahel dans la guerre contre le terroriste djihadiste. On sait que depuis plusieurs mois le ministre Gomes Cravinho se dit favorable à l’envoi de renfort aux troupes françaises. Et enfin, actualité oblige, le coronavirus Covid19 pour lequel le Portugal est souvent montré en exemple en Europe pour sa très bonne gestion de la crise sanitaire.
Mais le gros des négociations est demeuré sur ce futur déploiement de F-16MLU Fighting Falcon qui serait une première largement positive pour les deux pays. Comme quoi au sein de l’UE et de l’OTAN on peut être éloignés et pourtant s’entendre sur des sujets cruciaux.
Photo © Força Aérea Portuguesa.
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Une réponse
Au delà des tensions existant entre la Russie et l’otan cet article a la résonance d’une fable : le petit Portugal se permet de narguer la puissante Russie avec ses F16 qui vont sans doute intercepter dans les prochains mois les chasseurs russes « égarés » . Leçon : le gros ours moscovite ( ours mal léché ) menaça la petite morue lisbonnaise ( qui n’a peur de rien) et qui courageusement l’’obligea à retourner dans son isba. Arnaud je promets de ne parler que d’aviation la prochaine fois un peu d’humour ne peut faire de mal en ce moment