Une fois encore les armées françaises démontrent leur très grande souplesse d’emploi et de réactivité. Ce samedi 3 octobre 2020 la ministres des Armées, madame Florence Parly, a décidé de mettre en alerte des moyens militaires en renfort des services de secours engagés sur les crues meurtrières dans les Alpes-Maritimes. Quatre hélicoptères de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre sont ainsi venus prêtés main-forte aux appareils de la Sécurité Civile et de la Gendarmerie Nationale. Leurs missions sont multiples, et concernent notamment le ravitaillement des villages et hameaux isolés.
Pour celles et ceux qui l’ignoreraient, notamment notre lectorat belge ou canadien, la sud-est de la France a été frappé ce vendredi 2 octobre 2020 au soir par la tempête Alex. Celle-ci a fait gonfler trois cours d’eau suite à des pluies diluviennes. S’en sont suivis des glissements de terrains et des crues rarement vues jusque là. De quoi rappeler celles de l’Argens en 2010 ou de l’Ouvèze en 1992. Cette année ce sont les rivières Tinée et Vésubie et le fleuve côtier franco-italien Roya qui sont très largement sortis de leur lit et ont littéralement dévasté leurs vallées.
Par chance Météo France ayant placé la zone en alerte rouge plusieurs heures auparavant des unités de secours avait été prépositionnés donc plusieurs hélicoptères Eurocopter EC145 de la Sécurité Civile venus en renfort de tout le grand sud. Il s’agissait de soutenir l’action de Dragon 06, la machine locale basée à Nice. Deux EC145 et un EC135 de gendarmerie les ont rejoints dès la connaissance du péril de crue.
Au sol plus de 900 sapeurs-pompiers du département et de toute la région, assistés d’un détachement de marins-pompiers marseillais et de sapeurs-secouristes de la Sécurité Civile, étaient eux-aussi fin près. Et le déluge est arrivé, avec par endroit plus de 500mm de pluie au mètre carré. C’est à dire l’équivalent de six mois de précipitation en quelques heures seulement. De quoi raviner les sols et interdire à plusieurs hélicoptères de prendre les airs. En plus le vent soufflait particulièrement fort au-dessus des trois cours d’eau. Pour autant les équipages de la Sécurité Civile ont pu dès que le vent est légèrement retombé décoller et aller faire leur job : sauver des vies au mépris du danger !
Les femmes et les hommes dans leurs hélicos jaunes et rouges auraient pu faire leur la devise des pompiers de Paris : «Sauver ou périr». À l’instar des personnels au sol leur abnégation fut totale durant toute la journée de ce samedi 3 octobre 2020.
Dans la matinée, arrivés de leur base du Luc dans le département voisin du Var, quatre hélicoptères biturbines de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre sont venus les renforcer. Deux Aérospatiale SA.330B Puma et deux NHIndustries NH-90 Caïman TTH avec leurs équipages sont venus apporter leur puissance et leur polyvalence. Ils ont eux-aussi pu réaliser des hélitreuillages et des évacuations de personnes en péril ou très isolés mais surtout leurs capacités cargos ont été particulièrement appréciées pour débuter les ravitaillements en vivres, médicaments, groupes électrogènes, et tout ce qui va permettre aux sinistrés de survivre en attendant que les services d’Enedis ne puissent venir rétablir le courant électrique.
Ce court article pour saluer l’engagement sans faille des équipes de secours, des forces de l’ordre, des forces armées, des services de l’État et des collectivités locales qui au sol comme dans les airs œuvrent sans relâche depuis maintenant près de 48 heures. Parmi la dizaine de personnes pour lesquelles ces services sont sans nouvelle on compte deux sapeurs-pompiers engagés par le SDIS 06 dans la mission : leur véhicule a été emporté par les flots.
La météo qui s’était calmée risque de redevenir problématique pour les hélicos dès ce dimanche 4 octobre 2020 en après-midi puisqu’une nouvelle dépression venue de la mer va s’abattre sur la zone. Elle est cependant annoncée de moindre ampleur.
Photo © ministère des armées.
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Une réponse
Un des NH 90 a d’ailleurs eu un soucis avec une cargaison sous élingues et à du la larguer en vol dans une zone sur pour éviter un accident plus grave.