Accepter au service un nouveau type d’arme n’est pas fréquent dans l’Armée de l’Air. Or en cette année 2020 c’est la GBU-50 Enhanced Paveway II qui fait officiellement son entrée dans l’arsenal aérien français. Et le premier avion de combat à en être doté sera le Dassault Aviation Mirage 2000D. L’apport de cette munition d’origine américaine s’inscrit dans le programme de modernisation à mi-vie du biplace français.
Cela fait un peu plus de sept ans que le Ministère des Armées (à l’époque Ministère de la Défense) travaille avec l’industriel américain Raytheon Systems afin d’intégrer la munition de précision GBU-50 Enhanced Paveway II dans l’arsenal tricolore. Déjà le 23 octobre 2013 une bombe de ce type était larguée par un Dassault Aviation Mirage 2000D de la DGA Essais en Vol. Le tir confirmait que la bombe était adapté à ce modèle d’avion. Il ne restait plus qu’à convaincre l’Armée de l’Air.
C’est aujourd’hui chose faite.
Et ce n’est plus la DGA Essais en Vol qui mène les opérations mais le Centre d’Expertise de l’Armement Embarqué et l’Escadron de Chasse et d’Expérimentation 1/30 Côte d’Argent. Donc c’est l’Armée de l’Air, et ce depuis la Base Aérienne 118 de Mont-de-Marsan.
Les aviateurs français, aux côtés des ingénieurs de Raytheon Systems, ont développés deux sous-versions de la GBU-50 : la V1 et la V2.
La GBU-50V1 est assemblée à partir d’une classique bombe américaine Mark 84 de 925 kilos. De son côté la GBU-50V2 l’est à partir d’une munition BLU-109 de 874 kilos spécialisée dans la destruction d’abri durcis. Cette dernière est d’ailleurs appelée Bunker Buster par les Américains.
La GBU-50V1 est donc qualifiée par l’Armée de l’Air de munition d’emploi général à l’instar de la GBU-12 sur Rafale tandis que la GBU-50V2 devient une bombe à capacité de pénétration. Dans les deux cas la GBU-50 est considérée comme une munition d’une tonne, grâce à son système de guidage. Ce dernier est du type mixte GPS et/ou laser, offrant ainsi une précision décimétrique.
Pour l’Armée de l’Air la GBU-50 couplé au Mirage 2000D va représenter une avancée majeure dans les frappes de précision. Et on pourrait pourquoi pas envisager son futur sous la voilure de Dassault Aviation Rafale. Rien n’est impossible en France en matière d’adaptation des armements. Les premières GBU-50 de série devraient être disponibles en unités d’ici l’année prochaine.
Photos © Ministère des Armées.
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11 Responses
C est quoi qui diffère d une munition américaine a une munition française ?
Bah le pays de fabrication et de conception. La GBU-50 est américaine quand l’A2SM est française. 🙂
L’AASM contient une bombe US Mk82 je crois pour la version 500 livres
À ma connaissance, il n’y a plus de corps de bombe FR
Oui c’est exact l’A2SM (ou AASM comme vous écrivez James) est basée sur la bombe américaine Mark 82. 🙂
Certe….mais pourquoi une munition étrangère n est pas compatible directement ?
Il faut souvent les adapter aux avions français. Les munitions américaines sont avant tout pensées pour les avions américains. Aucune standardisation n’existe actuellement à ce stade là. 🙂
Il n’y a pas de standard en ce qui concerne les bombes, donc il faut construire les interfaces pour faire comprendre les ordres
Le principe est toujours le même, on utilise un corps de bombe et on développe le kit de guidage et propulsif en fonction de l’avion. Pourquoi la DGA n’a elle pas financée l’adaptation du AASM 1000kg au Mirage 2000 ?
Une bombe est bombe
Quand on aura perdu le savoir faire ,nous seront dépendant des Américains.Merci à nos politiques.
Bonjour Mike, en quoi votre commentaire a quoi que ce soit à voir avec le sujet. Merci d’éviter à l’avenir de politiser vos réponses aux articles, sous peine de modération.
Cordialement.