C’est une des zones maritimes les plus importantes pour le commerce mondial. Durant quatre jours le porte-avions américain USS Nimitz a patrouillé les eaux du détroit de Balabac, à proximité des côtes malaisiennes et philippines. Il s’agit pour l’US Navy de maintenir une certaine pression sur son homologue chinoise omniprésente dans la région, tout autant que de prévenir les actes de piraterie. Plusieurs rotations d’avions de combat américains ont été réalisées.
Les économistes estiment qu’environ 10 à 12% du trafic commercial maritime transite chaque année par le détroit de Balabac. C’est donc une zone prioritaire à sécuriser pour les États-Unis d’autant que la marine chinoise y est de plus en plus fréquemment observée. Des navires de guerre qui ne sécurisent que leur propre pavillon, et ce de manière contraire aux règles maritimes mondiales.
Pourtant le détroit de Balabac n’est pas l’étendue d’eau la plus vaste de la planète. Au plus large entre côtes malaisiennes et philippines il n’excède pas 53 kilomètres de large pour une profondeur moyenne de 100 mètres. De ce fait les submersibles le traversent souvent en surface, mais plus généralement l’évitent.
Aussi la présence d’un navire de guerre de la taille d’un porte-avions américain ne passe pas inaperçu dans la zone. Du mardi 14 au vendredi 17 juillet 2020 inclus l’USS Nimitz a patrouillé ses eaux, sous l’escorte permanente du croiseur lance-missiles USS Princeton. Le reste des navires d’accompagnement dont le destroyer USS Ralph Johnson demeurait à bonne distance, hors du détroit. Les deux Sikorsky MH-60R Seahawk embarqués à bord de cet ange-gardien protégeait à leur manière le géant des mers tout en observant de près les navires en transit. Et bien sûr en gardant à l’idée qu’un sous-marin chinois pouvait avoir la mauvaise idée de s’approcher du porte-avions.
Durant ces quatre jours de permanence l’US Navy n’a pas ralenti sa cadence de décollages et d’appontages de ses Boeing F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler. Dans le ciel on pouvait également rencontrer un Grumman E-2C Hawkeye observant de près le trafic aérien et les menaces air-air contre l’intégrité du porte-avions. Les équipages américains recherchaient notamment les avions et hydravions militaires chinois. Fort heureusement aucun n’a tenté le diable.
Rétrospectivement on peut s’interroger sur la pertinence du déploiement d’un navire de guerre de ce tonnage pour une mission de simple sécurisation. Un destroyer et un LCS auraient sans doute largement suffit à sécuriser le détroit de Balabac. Mais cela aurait moins ressemblé à une démonstration de force ! L’USS Nimitz demeure malgré son âge désormais avancé un bâtiment de guerre très impressionnant. Ses quatre-vingt-dix avions et hélicoptères embarqués n’y sont sans doute pas étrangers.
Photos © US Navy.
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5 Responses
Bonjour,
Parfois il est nécessaire de montrer les crocs !
Bien bien ……
Sans être un pro de la Marine US, je trouve que le château avant du croiseur lance-missiles USS Princeton est bien large et haut, l’écho radar ennemi doit bien s’y réfléchir !
Au radar les croiseurs lance-missiles américains sont une abomination. Moins furtif c’est un super tanker.
C’est vrai que le design des classes Ticonderoga, qui dates des années 70, n’est pas tres furtifs… on dirait que les américains ont posé un immeuble de 8 étages sur une coque…
Par contre , la quantité d’armes embarquées est phénoménale!! Quiconque s’y attaquera aura intérêt à être sûr de son coup…
C’est une autre forme de furtivité : la tâche radar est tellement grosse qu’elle couvre celle des autres navires X)
Cette classe a été conçu a une époque où la problématique de la furtivité n’était pas la priorité. Mais il y a pire niveau design, il y a le croiseur nucléaire USS Long Beach ou les croiseurs de classe Albany.