La suspension des missions de ces drones avait été décidée suite à la crise sanitaire du Covid19, c’est désormais terminé. En ce début de mois de juin 2020 les deux premiers Northrop-Grumman RQ-4D Phoenix ont réalisé des vols dits de familiarisation au-dessus des espaces aériens des pays membres de l’Alliance Ground Surveillance. Il s’agit également de vérifier que ces drones stratégiques peuvent survoler ces territoires sans risquer de déclencher l’alerte des chasses de ces mêmes pays. Pour mémoire ces monoréacteurs sont stationnés en Sicile.
Après avoir décollés de leur base de Sigonella les deux drones ont au cours de leurs missions respectives débuté leurs survols des états européens membres du programme AGS : Allemagne, Bulgarie, Danemark, Estonie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, et Tchéquie. Cependant certains vols ont nécessité quelques détours puisque trois puissance européennes de l’OTAN refusent toujours que ces engins n’emprunte leur espace aérien : l’Espagne, la France, et le Royaume-Uni. L’Autriche et la Suisse n’étant pas membre de l’organisation atlantiste le survol de leurs territoires respectif est également impossible.
Autant le dire immédiatement ces vols deviennent très vite un énorme casse-tête dès lors que les Northrop-Grumman RQ-4 Phoenix doivent rejoindre l’Allemagne depuis l’Italie. Car entre les deux pays il n’y en a que deux : l’Autriche et la Suisse. Un passage par la France est en outre donc inenvisageable. Après ce n’est pas un vrai souci technique pour l’Alliance Ground Surveillance car ce drone a une allonge phénoménale. Les détours ne lui font pas peur.
Il convient également durant cette phase de familiarisation de vérifier que les avions sans pilote peuvent atterrir ou redécoller depuis des bases aériennes souveraines des états membres de l’AGS.
Les missions de familiarisation ne concernent pas exclusivement les domaines du vol mais également les systèmes de reconnaissance et d’observation de ces engins. C’est à dire leur raison même d’exister. C’est en premier lieux le radar MP-RTIP (pour Multi-Platform Radar Technology Insertion Program) également connu sous sa désignation américaine d’AN/ZPY-2. Il s’agit d’un radar à antenne active fonctionnant en bande X et couplé à un radar à synthèse d’ouverture. Grâce au MP-RTIP les drones-espions de l’OTAN peuvent avoir une restitution d’image des plus fidèles, c’est à dire tridimensionnelle.
Les futurs champs d’actions des RQ-4D Phoenix seront bien entendu la surveillance des frontières septentrionales, orientales, et méridionales de l’alliance. C’est à dire la Russie et le Moyen-Orient. Une Russie qui d’ores et déjà s’inquiète de l’existence de ces drones capables d’évoluer à très haute altitude et de récupérer des renseignements sur des zones vastes.
On ignore actuellement à partir de quand les missions à proprement parler stratégiques pourront débuter, sans doute dans le courant de l’été.
Photo © OTAN.
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3 Responses
Surtout qu’il n’y a que 50 km d’Autriche entre l’Italie et l’Allemagne.
Quel est la raison du refus de la France, de l’Espace et du Royaume-Uni du survol de ses engins ?
Pour l’Espagne j’avoue que les raisons sont assez floues. Pour la France et le Royaume-Uni elles viennent du fait que primo ces deux pays disposent déjà de leurs propres moyens de reconnaissance stratégique, et que deuxio ils ont toujours considéré le programme AGS comme trop intrusif vis à vis de la défense des pays membres.