Objectivement dans un pays comme les États-Unis le risque de faire un bide était tout de même assez mince. Le Pentagone a reconnu que l’accueil du public sur l’opération America Strong l’a surpris, tant les réactions sont positives. Surtout c’est l’US Navy encore plus que l’US Air Force que les Américains remercient pour leur action dans cette crise. Vu d’Europe pourtant ces représentations peuvent choquer.
Il y a trois semaines nous vous annoncions la mise en place de cette opération America Strong décidée par l’US Department of Defense afin de rendre hommage aux soignants des hôpitaux en lutte contre l’épidémie de Covid19. Les survols de grandes villes américaines par les jets des Blue Angels et des Thunderbirds étaient censés montrer que l’Amérique toute entière soutenait ses médecins et personnels paramédicaux.
Alors effectivement les passionnés d’aviation que nous sommes ne pouvaient que s’enthousiasmer pour une telle initiative. Pouvoir admirer au-dessus de zones urbanisées les célèbres General Dynamics F-16 Fighting Falcon et McDonnell-Douglas F/A-18 Hornet de représentation a quelque chose de fabuleux.
Cependant America Strong pouvait aussi montrer très rapidement ses limites. Pour nous autres Européens qui avons appris depuis quelques semaines à respecter les gestes barrières afin de faire reculer cette saleté de coronavirus l’idée que des badauds puisse s’amasser dans les rues pour admirer des avions dans le ciel peut être choquante. Comment être sûr alors que la distanciation sociale soit respectée ? Impossible. Et en fait nous aurions eu tort. Car une fois encore les Américains ne sont pas des Européens qui vivent de l’autre côté de l’Atlantique nord.
Aux États-Unis où les gestes barrières ne sont vraiment pas une priorité, pas plus que le port du masque dans la rue ou les lieux publics, les gens se sont bien massés dans les avenues et boulevards pendant quelques minutes à chaque fois afin d’admirer les survols. Après est-ce que cela a aidé le virus ? Il est encore trop tôt pour le savoir.
Mais le public était bien là. Et fait particulièrement observé les Blue Angels attiraient bien plus que les Thunderbirds. Au point même que l’US Navy a demandé au Pentagone de pouvoir poursuivre l’opération au-delà de la mi-mai jusqu’à début avril.
Jouant à la fois sur le chauvinisme particulièrement exacerbé aux États-Unis et sur la carte de la nouveauté l’opération America Strong avait tout pour réussir. On ne peut donc pas dire que le Pentagone ait pris là un trop gros risque.
Reste à savoir désormais si elle a vraiment eu une quelconque utilité auprès des soignants et non uniquement des Américains lambdas, et si surtout elle n’a pas aidé à la propagation virale lors des attroupements. Si réponse on aura, ce ne sera pas avant plusieurs semaines.
Photos © US Navy.
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3 Responses
Bonjour,
Sait-on pourquoi les Blue Angels n’ont pas de combinaison anti G (C’est ce qu’on lit ici ou là mais je n’arrive pas à trouver la raison). Je ne les ais jamais vu en démonstration mais je suppose que ça doit limiter les évolutions ?
Les pilotes des Blue Angels ne portent pas de combinaison anti-
G. Celle-ci entrave trop les pilotes. Je me souviens que cette caractéristique avait été mentionnée à la presse lors de leurs visites au Spectacle aérien international de Québec en 2006 et 2008.
Je ne comprend pas comment elle peux les entraver. Ils ne ne se mettent pas sur l’aile de leurs avions en plein vol 🙂 pour revenir ensuite dans le cockpit… 😀