C’est une étape purement symbolique mais importante. Ce jeudi 14 mai 2020 l’US Navy a réceptionné le centième exemplaire de l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon. Cet avion est désormais autant une réussite pour l’aéronavale américaine que pour son constructeur Boeing. Nonobstant il se vend encore moins bien à l’export que celui qu’il doit remplacer : le Lockheed P-3 Orion.
Que de chemin parcouru donc depuis l’entrée en service de l’avion fin novembre 2013. En six ans et demi le Boeing P-8A Poseidon s’est imposé comme la référence en matière de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine. Il a surtout très rapidement fait vieillir les avions de génération précédente, à turbopropulseurs. Les Breguet Br.1150 Atlantic, Ilyushin Il-38 « May », et autres Lockheed P-3 Orion ont d’un seul coup accusé leur âge et la vétusté de leur conception. Seuls les Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique français et Tupolev Tu-142 russes réussissent encore un peu à lui tenir la dragée haute. Mais pour combien de temps ?
Pourtant sur le papier ce n’était pas évident que les équipages de l’US Navy adoptent ce biréacteur de patmar issu d’un avion de ligne court-moyen courrier. Car pour mémoire le P-8 Poseidon est, à l’instar du C-40 Clipper, dérivé du Boeing 737NG !
Désormais les marins volants américains n’ont plus que cet avion dans le cœur. Il a totalement supplanté son prédécesseur. En comparaison l’un de l’autre il n’y a pas photo, le P-8A Poseidon est très supérieur. Son rayon d’action d’abord, mais également son plafond pratique, sa vitesse de croisière, et paramètre important de nos jours : le confort de travail. Car à la différence de l’avion de Lockheed conçu durant la guerre froide celui de Boeing prend en compte les principes d’ergonomie et de fatigue de l’équipage.
Ce centième exemplaire va donc permettre d’enrichir encore un peu plus les unités de patrouille maritime et de permettre l’envoi de plus d’Orion à Davis-Monthan AFB. À terme ce sont cent-vingt de ces Boeing 737-800 modifiés qui doivent porter les marques américaines. Même s’il ne se hisse pas encore au niveau d’un Lockheed P-3 en matière de succès à l’export le P-8 Poseidon commence à enregistrer de plus en plus de commandes étrangères. L’Australie, la Corée du Sud, l’Inde, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, ou bien encore le Royaume-Uni ont commandé et pour certains commencé à utiliser cet avion sous leurs marquages respectifs.
Sans concurrent de la part d’Airbus DS le Boeing P-8 Poseidon pourrait bientôt régner sur les océans de toute la planète. Car des puissances régionales comme le Canada, la France, ou bien encore l’Italie devront tôt ou tard se trouver un nouvel avion digne de ce nom. Et le biréacteur américain va devenir de plus en plus inéluctable. On pourrait alors dans quelques années souligner la livraison d’un deux centième avion de série.
Photo © Agence France Presse.
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Une réponse
C’est un programme qui est rapidement monté en puissance, je trouve ça assez remarquable quand même.
(quand on compare à beaucoup d’autres…)