C’est une mission militaire européenne assez mal connue en France. Depuis le début du mois de mars 2020 la Marine Nationale participe aux opérations de sécurisation du trafic maritime dans le détroit d’Ormuz. Pour cela un avion de patrouille maritime Dassault-Breguet Atlantique 2 patrouille ces eaux très fréquentées. Il soutient en cela deux frégates, l’une française et l’autre néerlandaise.
Mise sur pied autant pour protéger les intérêts économiques européens que pour ramener un peu de stabilité dans la région après la guerre des nerfs américano-iranienne cette mission européenne se nomme EMASoH, pour European-led Maritime Awarness Straight of Hormuz.
Et dès le début des opérations un avion de patrouille maritime français Dassault-Breguet Atlantique 2 a été mis à profit. Il appartient à la Marine Nationale et dépend de la Flottille 23F stationnée sur la BAN Lann-Bihoué. Comme d’autres avant lui le gros bimoteur à turbopropulseurs a quitté l’art de vivre à la Bretonne pour rejoindre le climat sec de la Base Aérienne 104 d’Al Dhafra aux Émirats Arabes Unis.
C’est depuis ses installations que l’avion français assure la surveillance maritime du détroit d’Ormuz. En dessous de lui il peut compter actuellement sur deux puissants navires de guerre européens : les frégates françaises Forbin et néerlandaises De Ruyter. Toutes deux emportent un vaste arsenal surface-air et surface-surface en faisant des armes redoutables contre les aéronefs autant que contre les navires. Bien entendu tout cet armement est purement dissuasif, l’Union Européenne n’ayant pas l’intention de déclencher une guerre dans la région. Car si c’est la France qui a le commandement de cette mission elle est bel et bien placé sous l’égide de la défense européenne. C’est l’UE qui a mis sur pied EMASoH.
Particularité notable ces deux frégates embarquent le même modèle d’hélicoptère de combat naval : le NHIndustries NH-90NFH Caïman européen.
L’avantage de l’Atlantique 2 dans cette mission est de pouvoir voler longtemps, de jour comme de nuit, et observer de près les navires traversant le détroit dans un sens ou dans l’autre. Pour mémoire rappelons que 18 à 20% du pétrole à destination de notre pays transite par Ormuz, et que ce pourcentage grimpe encore si on le considère globalement au niveau européen. En effet environ 30 à 35% du brut destiné aux pays de l’UE passe par là. C’est donc une question économique primordiale.
Le fait que l’avion français puisse évoluer très bas, en frôlant les navires de commerce et les super tanker à quelques centaines de mètres seulement est un avantage absolu. Son équipage peut ainsi répertorier l’intégralité du trafic marchand dans la région et proposer une cartographie détaillée de la situation. L’Atlantique 2 revient donc à l’essence même de sa mission : le renseignement aéronavale.
Photos © Marine Nationale.
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3 Responses
Je ne pige pas bien quel est le but de la mission… lutter contre le piratage ? s’interposer entre d’éventuels protagonistes ?
Vous n’avez pas suivi nos articles précédents sur la tension qui existe actuellement dans la région entre les pouvoirs américains et iraniens ?
La mission est essentiellement d’éviter les actes de sabotages sur les navires marchands (comme il y en a eu avec des mines il y a quelques mois) ou leur interception par les forces iraniennes en dehors de leurs eaux territoriales.
En gros, assurer la liberté de navigation dans les eaux internationales du détroits d’Ormuz.
En revanche, je ne pense pas qu’ils iront se mettre entre les flottes US et iraniennes si les tensions devaient encore monter. Ce n’est pas une force d’interposition.
Arnaud pourra confirmer ou rectifier ma description de cette mission.