Est-ce le signe d’un début de désescalade entre la Russie et l’OTAN ? Ce samedi 23 mai 2020 deux bombardiers stratégiques Tupolev Tu-22M3 russes ont réalisé une série de manœuvres aériennes au-dessus de la Mer Noire. Fait particulièrement inhabituelle leurs transpondeurs, ainsi que ceux des avions les accompagnant, ont fonctionné durant tout le temps où ils ont emprunter l’espace aérien international. Bien que suivie au radar par les forces atlantiste cette armada aérienne n’a pas été empêchée dans sa mission par des chasseurs occidentaux.
Les premières traces au radar de ces avions ont été signalé dans l’espace aérien souverain russe. À ce moment là les avions volaient sans transpondeur. Pas plus que lorsqu’ils ont franchi celui du territoire ukrainien de Crimée sous occupation illégale russe depuis 2014.
Par contre aussitôt qu’ils ont pénétré l’espace aérien international il a été possible de savoir à quels avions appartenaient ces traces radars : deux bombardiers stratégiques Tupolev Tu-22M Backfire et quatre chasseurs d’accompagnement Sukhoi Su-30 Flanker-C.
Plus loin, hors de leur zone, un avion de ravitaillement en vol Ilyushin Il-78 Midas orbitait.
Ce dernier était là pour soutenir l’armada aérienne russe durant l’exercice. Celui-ci a duré environ 320 minutes et a permis aux avions de combat de parcourir un total de 4500 kilomètres. À au moins deux reprises les bombardiers stratégiques sont descendus à très basse altitude au-dessus des eaux de la Mer Noire. Sans doute simulaient t-ils là une attaque anti-navire. Il faut savoir que l’un des rôles des Tupolev Tu-22M en Russie est la destruction des flottes de navires de guerre de l’OTAN, et notamment des porte-avions et porte-aéronefs.
Il est à signaler que durant tout l’exercice les avions militaires russes ont respecté un plan de vol établi et dûment fourni aux autorités de l’aviation civile internationale. À aucun moment ils ne s’en sont écartés, et ont donc toujours conservés leurs systèmes d’identification en fonction.
De ce fait aucun chasseur de l’OTAN n’est venu troubler cette manœuvre. La Mer Noire baignant les côtes de Bulgarie, de Roumanie, et de Turquie le risque était réel pour Moscou.
On peut voir dans cette volonté de transparence un nouvel axe dans la politique de défense russe. L’avenir nous dira s’il s’agissait d’un épiphénomène ou bien d’une réelle évolution dans le bon sens. On ignore par contre s’il s’agissait de Tu-22M3 classiques ou bien de Tu-22M3M plus récemment modernisés.
Photo © Keypublishing.
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8 Responses
pas si sur que ce soit une désescalade vu le point de tension qu’est la mer noire en ce moment, je pense plutôt qu’ils voulaient pas se faire emmerder dans leur exercice
« ils ont franchi celui du territoire ukrainien de Crimée sous occupation illégale russe depuis 2014. »
Point de vue occidental voire point de vue du ‘machin’ ONU (bien vu Charly)
Quoi penser de Gibraltar, Ceuta, Melilla et autres enclaves …..
D’accord vous me répondrez que ce n’est pas le sujet de l’article mais aujourd’hui je suis taquin.
Au fait, très belle la photo du Tu au décollage à l’aube ou au crépuscule.
Bonjour, désolé mais ici nous adoptons le point de vue officiel de l’Union Européenne et de l’ONU. Et non celui de l’autocratie russe. Navré que cela vous dérange mais nous n’en changerons pas : la Crimée est un territoire ukrainien sous occupation illégale par une puissance agressive nommée Russie. Peut-être que cela changera quand celle-ci reviendra à l’état de droit.
Je suis d’accord mais un jour il faudra s’y faire. Je ne connais aucun état aujourd’hui qui forcera la Russie à rendre la Crimée et cette situation deviendra normale et se pérennisera comme personne aujourd’hui demande à la Chine de redonner son indépendance au Tibet comme personne ne force Israël à rendre le plateau du Golan ou les territoires de Cisjordanie.
La Sahara occidental existe toujours sur toutes les cartes sauf les Marocaines et ceci depuis des décennies., Chypre est censé être un seul pays mais il est coupé en deux ente la « république de Chypre » et la » République turque de Chypre du Nord ». Et ceci aussi depuis des décennies.
Le Tibet est reconnu internationalement comme faisant partie de la Chine (sans pour autant qu’on ait demander leur avis aux tibétains).
Donc en géopolitique, ce n’est pas la durée de l’occupation qui compte, C’est les intérêts nationaux. nos politiques reconnaitrons la Crimée comme étant Russe si un jour c’est dans notre intérêt.
D’ailleurs riens ne dit qu’un jour Crimée et Ukraine seront réunifiés, tout comme les deux Allemagnes l’ont étés.
Donc si j’en crois votre justification Guig2000 la Pologne envahie par l’Allemagne nazie ou encore le Koweït annexé par l’Irak auraient dû rester comme tels ? OK dont acte.
Sauf que là ils ont été libérés par la force. Par sûr qu’on puisse faire pareil contre la Russie.
Pas du tout, je justifie rien, au contraire, De plus je n’ai émis aucun jugement de ce qui devait être fait ou pas ni de ce qui est bien ou pas.je ne comprends pas votre remarque, Arnaud.
Je suis même d’accords que la Russie a une attitude agressive et est devenue un Etat autocratique.
J’essayais de dire que je n’était pas d’accords avec le « il faudra bien s’y faire » de Dimitri, car d’une part le futur n’est pas écrit ( via la dernière phrase de mon précédent message); et d’autre part une occupation de fait ne signifie pas que la « communauté internationale » va reconnaitre la souveraineté de droit de la Russie sur la Crimée et ce quel que soit la durée de cette occupation (exemple de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc et de la Chypre du nord par la Turquie). Mais parfois cela peut arriver (exemple du Tibet).
Effectivement pour être plus explicite j’aurais pût citer l’exemple du Koweit, qui a conduit directement à la guerre.