Outre-Atlantique désormais il est question de la survie à moyen-terme du géant aéronautique. Ce mercredi 27 mai 2020 les dirigeants de Boeing ont annoncé la reprise des assemblages de l’avion de ligne 737 Max. Pour autant le mono-couloir vedette n’ayant toujours pas reçu l’autorisation de reprendre ses vols commerciaux ces nouveaux avions vont venir gonfler les stocks de l’avionneur. Dans le même temps l’avionneur a licencié plus de 6700 de ses employés.
C’est donc avant-tout un bol d’air frais pour les ouvriers de Boeing. Enfin pour ceux qui ne prennent pas la porte. Car en ces temps de grave crise économique les annulations de commandes ont conduit le constructeur à se séparer de 6770 de ses collaborateurs. Le tout dans un pays qui considère encore les aides au retour à l’emploi comme des privilèges, et refuse très largement de verser une allocation aux demandeurs d’emplois. Et les compagnies aériennes du monde entier persistent à réduire leurs commandes passées il y a plusieurs mois. Ainsi il y a quelques semaines c’était Air Canada qui révélait renoncer à une partie de ses 737 Max. Désormais ce sont les banqueroutes en cascade de compagnies aériennes qui font craindre le pire à Seattle. En dehors de petits transporteurs ce sont aussi des géants (aux pieds d’argile) qui disparaissent aujourd’hui. Le nom le plus récent est LATAM au Chili.
Sur un plan purement industriel et non humain cette reprise de la production va faire gonfler encore un peu plus les stocks sur les parkings de l’avionneur. Car oui Boeing relance la production des 737 Max 7, Max 8, et Max 9. Pour autant ces avions ne sont pas encore autorisés à reprendre leur activité commerciale. Et cela n’a rien à voir avec le Covid19 et tout à voir avec le logiciel MCAS et la détérioration des relations entre l’avionneur et l’administration fédérale de l’aviation civile américaine. Tant que la FAA ne délivrera pas de nouvelle certification à cette série d’avions ils resteront clouer au sol.
Dans les faits à partir de juin ce sont trente-et-un Boeing 737 Max qui doivent sortir des chaînes d’assemblage chaque mois. On est bien loin du rythme «normal» prévu initialement pour l’année 2020 et qui prévoyait soixante-trois avions assemblés durant une même période de trente jours. Des mono-couloirs qui rejoindront ensuite, une fois la reprise des vols autorisée, les compagnies aériennes qui les ont commandé.
Par contre il faut savoir que le tout nouveau 737 Max 10 n’est pas concerné par cette reprise car l’avion n’a pas encore réalisé son premier vol. Il demeure aujourd’hui encore à l’état de prototype, sa production en série n’étant pas autorisée pour le moment par l’administration fédérale.
C’est donc un pas important dans un retour vers la normalité mais réalisé dans la douleur. Aujourd’hui plusieurs experts économiques américains de premier plan n’excluent plus le risque de banqueroute de l’avionneur, sous quelques mois si la crise venait à perdurer aux États-Unis. Ce qui serait une catastrophe industrielle, y compris en Europe.
Photo © Boeing.
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Une réponse
eh ben, avec tout les scandales que ça a provoqué pourtant….
ils doivent pas se rendre compte que c’est l’avion complet qui est à refaire ou en refaire un vrai nouvel avion et pas un énième lifting d’une cellule vieille de 53 ans