Deux ans que les pilotes de chasse de l’Armée de l’Air n’avaient pas participé à la mission Baltic Air Policing. En cette fin avril 2020 le Groupe de Chasse 1/2 Cigognes pose ses valises sur la base estonienne d’Åmari afin de protéger l’espace aérien de ce pays contre les risques d’intrusions de l’aviation russe. Une occasion supplémentaire de démontrer que le monoréacteur delta français demeure un des meilleurs chasseurs de son temps. Nos pilotes y resteront jusqu’à la fin du mois d’août.
L’Armée de l’Air va donc remplacer en Estonie le détachement polonais présent depuis le tout début de l’année. Des Dassault Aviation Mirage 2000-5F en lieu et place de General Dynamics F-16C Fighting Falcon ça a du sens. Échanger les installations de la Base Aérienne 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur pour celles d’Åmari est logique, cette dernière étant aux normes atlantistes. Et dès les premières heures de mai 2020 ils pourront décoller en scramble afin d’aller identifier voire interception tout avion jugé hostile dans la zone. Ce qui partout dans le monde (ou presque) paraîtrait surréaliste fait partie du quotidien des pilotes des forces de l’OTAN dans les états baltes.
Car depuis mars 2004 qu’elle existe la mission Baltic Air Policing a réalisé des dizaines et des dizaines de décollage en alerte. Et à chaque fois il s’agissait d’aller reconnaitre des avions évoluant aux limites de l’espace aérien international de manière assez peu académique. Entendez par là que leurs transpondeurs sont systématiquement éteints et qu’ils ne répondent jamais aux appels radios. Par contre ils portent toujours les marques de nationalité de la fédération de Russie. Il arrive même parfois que de tels avions violent un espace aérien souverain sans aucune raison.
Pourtant officiellemnt l’Estonie, la Lettonie, et la Lituanie sont en paix avec Moscou.
D’où la nécessité de cette mission. Un rôle de police du ciel que les pilotes français dans leurs cockpits et les mécanos et armuriers au sol prennent très au sérieux. C’est même une des opérations extérieures les plus régulières de l’Armée de l’Air. C’est la huitième fois que nos chasseurs vont aller défendre ce petit bout d’Union Européenne.
Alors certains pourraient s’étonner que l’Armée de l’Air déploie le très prestigieux Groupe de Chasse 1/2 Cigognes et ses Mirage 2000-5F et non un escadron évoluant sur Rafale B/C plus récent. La raison est simple : le monoréacteur delta est l’avion de chasse le plus adapté à cette mission dans notre arsenal. Et surtout ses pilotes sont rompus à ce genre d’exercice. Le décollage en alerte et l’interception est leur rôle premier. Leur armement est d’ailleurs strictement air-air : missiles Mica EM et IR, en plus des deux habituels canons DEFA 554 de calibre 30mm. Excusez du peu.
Donc oui si les pilotes russes ont envie d’aller titiller la défense aérienne des états baltes ils pourraient se retrouver nez à nez avec cet impressionnant chasseur. Et même s’il est plus petit qu’un Sukhoi Su-30 ou Su-35 il n’a pas grand chose à craindre d’eux en mission de police du ciel. Il est en effet entre les mains de l’élite des pilotes français.
Nous aurons sans doute l’occasion de revenir sur ce déploiement français en Estonie.
Photos © Groupe de Chasse 1/2 Cigogne.
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Une réponse
Jeune aspirant, j’étais aux Cigognes quand les -5 sont arrivés sur la base de Dijon (après plusieurs mois de transformation à Mont-de-Marsan).
Depuis je considère que ces avions sont un peu à moi…