Voilà bien un sujet qui dérange en Tchéquie depuis plusieurs mois. Les députés tchèques viennent de demander à la Vzdušné síly armády Ceské republiky de réduire au maximum le nombre d’heures de vols de leurs hélicoptères de combat Mil Mi-24V pour des raisons de coûts jugés prohibitifs. Dans le même temps deux hélicoptères se sont vus interdits de vol afin de permettre leur cannibalisation, permettant là encore des économies substantielles. Des mesures qui doivent permettre d’attendre leur remplacement par des hélicoptères plus modernes de facture américaine.
En effet un rapport parlementaire réalisé à Prague il y a quelques semaines établissait que le prix de l’heure de vol sur Mil Mi-24V était passé de 1.250 millions de couronnes à 1.750 millions de couronnes. Soit d’environ 49000 euros à environ 69000 euros, ce qui n’est pas négligeable pour la défense d’un pays aussi petit que la Tchéquie. En outre ces hélicoptères de combat ne sortent quasiment jamais des frontières du pays, hormis pour participer à des meetings aériens ou à des exercices de l’OTAN.
Dans un pays qui comme la Tchéquie peine à se développer économiquement face à ses puissants alliés européens comme l’Allemagne ou la France, les dépenses militaires sont souvent considérées par la rue comme un luxe. Il suffit de voir la réaction très forte qu’a suscité la commande des AH-1Z Viper et UH-1Y Venom auprès de l’opinion publique pour s’en rendre compte. Mais rassurons-nous une commande d’hélicoptères auprès d’Airbus Helicopters ou de Leonardo aurait été aussi mal accueillie.
Globalement les Tchèques sont devenus très regardants sur les acquisitions de matériels de défense.
Or le rapport parlementaire tchèque de janvier 2020 met également en lumière que pour chaque heure de vol réalisée les Mil Mi-24V restent entre 70 et 80 heures en ateliers entre les mains des mécaniciens. Et le coût des pièces détachées achetées auprès de la Russie a lui-aussi explosé. Si bien que désormais seuls quatorze des seize hélicoptères encore en dotation sont autorisés à voler, les deux autres servant de stocks de pièces de rechange. Cette cannibalisation permet ainsi de maintenir les appareils en service sans trop de dépenses.
Photos © ministère tchèque de la défense.
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2 Responses
D’aucuns vantent les hélicoptères russes soit disant réputés pour leur robustesse leur simplicité de conception et leur bas coût. J’ai plutôt l’impression qu’ils sont surtout très onéreux à utiliser et à entretenir. Encore une légende qui bat de l’aile.
C’est surtout que ce sont des hélicoptères vieillissants.