On le sait désormais l’Italie est le pays européen le plus touché par le coronavirus Covid19 venu de Chine. Et cette épidémie provoque un ralentissement de l’activité économique et industrielle, particulièrement dans le domaine aéronautique. L’un des sites les plus touchés est celui de Cameri dans le Piedmont, où se concentre une grande partie de cette industrie. Les vols d’essais notamment sont tous supprimés jusqu’à nouvel ordre.
Ce n’est pas que les ateliers et usines fonctionnent au ralenti, c’est surtout que depuis ce lundi 9 mars 2020 il n’y a plus d’activité industrielle dans l’aéronautique. Même les bureaux d’études sont fermés, les ingénieurs et designers italiens œuvrent désormais en télétravail. Et forcément c’est le groupe Leonardo qui est le plus impacté par cette drastique baisse d’activité. Ensuite vient le consortium européen ATR spécialisé dans les bimoteurs à turbopropulseurs.
C’est à Pomigliano d’Arco, en Campanie, non loin de Naples que sont installées les usines du groupe ATR. Y sont construits le fuselages et empennages, ainsi qu’une partie des postes de pilotage des ATR-42 et ATR-72. Ensuite ils sont convoyés jusqu’à Toulouse où ils sont assemblés avec les éléments fabriqués en France. Un puzzle qui n’est pas sans rappeler la technique qui a fait le succès d’Airbus.
Des structures industrielles plus petites et moins connues sont également impactées. Avio par exemple, sous-traitante des motoristes CFM Internationale ou encore Pratt & Whitney, est quasiment à l’arrêt depuis le milieu de la semaine dernière. Le spécialiste des aménagements intérieurs d’avions de ligne Aviointeriors S.p.A. qui travaille aussi bien en sous-traitance pour Airbus que pour Boeing est quant à elle en chômage partiel.
Le chômage partiel concerne également les avionneurs Piaggio Aerospace et Vulcanair.
Mais de loin l’entreprise la plus touchée est le géant Leonardo. Toute son activité industrielle est au point zéro, plus aucun aéronef ne sort de ses ateliers depuis la fin de la semaine dernière et les vols d’essais et de pré-réception sont suspendus. Le programme du jet d’entraînement M-345 est particulièrement touché. À Cameri dans le Piedmont les installations de feue Agusta-Westland n’assemble plus le moindre hélicoptère, les chaînes étant tout bonnement stoppées par le confinement à domicile des ouvriers et ingénieurs.
C’est dans cette même ville que Lockheed-Martin dispose de sa fameuse FACO assurant l’assemblage finale des F-35A Lightning II destinés aux aviation italiennes et néerlandaises. Depuis mercredi dernier il n’y a plus aucun mouvement sur ces avions furtifs.
Et désormais selon monsieur Roberto Gualtieri, actuel ministre italien de l’économie et des finances, la crise sanitaire du Covid19 pourrait mettre en péril l’équilibre de l’industrie aéronautique du pays. Des entreprises pourraient bien ne pas s’en relever, et mettre la clef sous la porte. Verrons-nous à l’issu de cette épidémie la disparition de constructeurs ? Seul l’avenir nous le dira.
Photos © Leonardo.
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2 Responses
Aujourd’hui en Italie demain en France pensez vous que ce sera la mort de l’aéronautique française ?? un moment de calme, de réflexion cela ne fait pas de mal
Vous remarquerez que c’est un ministre italien qui s’inquiète du coronavirus quant à l’avenir de l’industrie aéronautique italienne. Nous, nous ne faisons que relever qu’elle est désormais temporairement quasi à l’arrêt.