Les années se suivent… et se ressemblent un peu en zone nord du Pacifique. Ce lundi 9 mars 2020 deux avions de reconnaissance stratégique Tupolev Tu-142 appartenant à l’aviation russe ont été intercepté alors qu’il s’approchaient dangereusement des côtes américaines. La mission d’identification a été menée par des chasseurs appartenant à l’Aviation Royale Canadienne et à l’US Air Force. Les deux quadrimoteurs à turbopropulseurs volaient avec leurs transpondeurs éteints, rendant toute identification impossible.
C’est le NORAD, le commandement unifié de la défense aérienne nord-américaine qui a identifié sur ses radars deux avions volant transpondeurs éteints. Les échos radars survolaient alors la mer de Beaufort et se rapprochaient des côtes de l’Alaska. Il a été immédiatement demandé à l’Aviation Royale Canadienne et à l’US Air Force de faire décoller des intercepteurs. Dans le même temps les États-Unis déployaient à proximité un avion de veille radar Boeing E-3C Sentry. L’AWACS avait pour rôle de coordonner les opérations aériennes. Chacun se doutait alors qu’il s’agissait d’avions militaires russes.
Lors les deux McDonnell-Douglas CF-188 Hornet canadiens et les deux Lockheed-Martin F-22A Raptor américains sont arrivés à proximité des échos radars suspects ils ont immédiatement identifiés deux avions russes de reconnaissance stratégique. Il s’agissait de Tupolev Tu-142, directement dérivés du vieux bombardier Tu-95 Bear de la guerre froide.
Ces deux Tu-142 étaient d’une version optimisée pour la patrouille maritime et la lutte anti-sous-marine. Lors de leur interception ils évoluaient dans l’espace aérien international mais avaient pénétré la zone d’identification des États-Unis, permettant ainsi de justifier la présence des chasses américaines et canadiennes.
Afin de permettre d’accroitre l’autonomie des chasseurs deux ravitailleurs en vol Boeing KC-135R Stratotanker ont été envoyés sur zone par l’US Air Force. Ils ont ainsi pu recharger en carburéacteur les Hornet et Raptor. Il faut dire que la mission a duré quatre heures durant lesquelles les six avions sont demeurés à distance de sécurité les uns des autres. À aucun moment les pilotes américains et canadiens ne se sont montrés hostiles vis à vis des équipages russes. Et comme par miracle une fois la mission de ces avions stratégiques visiblement terminée les deux transpondeurs se sont rallumés. Les avions avaient repris le chemin de la Russie.
Cette interception américano-canadienne intervient deux jours seulement après celle de deux avions similaires par des chasseurs britanniques et norvégiens. Mais là c’était en Atlantique nord. La répétition de ces missions d’identification tendrait à prouver que la Russie a repris ses vols de reconnaissance stratégique au plus près des espaces aériens souverains des pays de l’OTAN.
Photos © US Air Force.
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3 Responses
Étonnant de voir que en 2020, à l’ère des très matures missiles à guidage radar moyenne, longue et très longue portée, le TU-142 et TU-95 en général est encore équipé de mitrailleuses de queue ou plutôt canon. Les 2×2 GSh-23 de 23mm.
Si je puis me permettre, on utilise plus la formule « écho radar », mais piste radar.
Pour faire simple, dans la chaîne de traitement réception radar, les échos issus de la vidéo brute sont filtrés et traités avant d’être pris en compte par la chaîne de traitement de vidéo synthétique. Si le déplacement est cohérent, l’avion est visualisé sur l’écran sous la forme d’un plot radar( rond, croix carré… ). Dans le même temps, le calculateur de poursuite et de synthèse élabore un vecteur vitesse . Ce dernier est proportionnel à la vitesse de déplacement de l’aéronef et indique la route suivie. Donc même sans transpondeur, l’avion est vu.
Je sais mais le terme écho radar est plus facile à comprendre par nos lecteurs néophytes. AvionsLégendaires s’adresse au plus grand nombre, nous devons donc vulgariser les termes. 🙂