Ils peuvent désormais reprendre leur mission de police du ciel. Depuis le début de ce mois de novembre 2019 les deux derniers Dassault Aviation Mirage 2000C déployés par l’Armée de l’Air dans le cadre de l’opération Barkhane ont quitté la zone sahélo-saharienne. Durant un peu plus de quatre ans ces chasseurs monoplaces ont réalisé des missions d’appui tactique et d’attaque ciblée. Leur retour en France marque un tournant dans l’action de nos forces contre les groupes terroristes armés en Afrique sub-saharienne.
Autant le dire tout de suite : beaucoup étaient sceptiques à l’été 2015 quand le chef d’état major de l’Armée de l’Air de l’époque avait décidé le déploiement des deux premiers avions de ce type dans la région. Pourtant au fil des mois et des années le Mirage 2000C a su démontrer qu’il était capable d’être autre chose qu’un simple intercepteur et/ou chasseur de supériorité aérienne. C’est ainsi qu’accompagner en permanence d’au moins un biplace Mirage 2000D chargé des illuminations laser les Mirage 2000C ont démontré leur aptitude à réduire à néant les groupes djihadistes qui rançonnent les pays du Sahel. À l’instar du Rafale déployé en Irak et Syrie le chasseur monoplace monoréacteur a su construire au fil des mois un duo explosif avec la bombe guidée laser GBU-12 de facture américaine.
En un peu plus de quatre ans de présence, et 5000 heures de vols de mission, les pilotes des Mirage 2000C de l’Armée de l’Air ont largement su régler la mire. Mieux leur procédure d’engagement était généralement assez bien rôdé et se résumait en trois points allant crescendo. Primo le show of presence, en anglais dans le texte, qui consistait à des survols à moyenne altitude afin de montrer la présence française aux éventuels assaillant. Secundo le show of force où cette fois les pilotes descendait à basse altitude et n’hésitait pas à montrer les armes, c’était la phase la plus risquée car l’avion était exposé au risque d’un tir sol-air ennemi. Et enfin tertio l’ouverture du feu avec soit les bombes à guidage laser soit le tir au canon DEFA 554 de calibre 30mm. Le Mirage 2000C possède deux armes de ce type alimentée chacune à hauteur de 125 obus, d’une redoutable efficacité face aux forces terroristes islamistes.
Les Mirage 2000C de retour en France ont donc troqué leurs munitions air-sol pour leurs plus habituels missiles air-air. Surtout ils reprennent les missions pour lesquels ils furent conçu : défendre un espace aérien donné. La parenthèse sahélienne s’est refermée, les Mirage 2000D demeurent sur place, sans doute bientôt rejoints par les drones de la nouvelle 33ème ESRA. Le Rafale est également un avion adapté à ce gigantesque champ de bataille grand comme l’Union Européenne.
Photos © Armée de l’Air.
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8 Responses
Avec sous les ailes deux bidons de kérosène, un 2000 C, D, ou N, peut ou pouvait faire des tonneaux ?
Oui tout a fait, déjà vu en vidéo un 2000-5 avec trois bidon faire un tonneau a moyenne altitude. Mais le tonneau bien que réalisé rapidement ressemblait plus à un ovale qu’à un joli cercle.
En meeting aérien, que j’ai vu, ça jamais été le cas.
Merci Dimitri. Par exemple, à l’époque, les 2000N d’Istre, avec la patrouille Delta Ramex n’ent fesait jamais. Ça m’a mis le doute.
Avec les Super R530 retirés du service, les 2000C font quoi comme défense aérienne : Police du ciel pour inspecter les pannes de transpondeur et les ULM perdus ?
Ils ont encore des Matra R550 Magic 2? Ou ils tournent qu’avec du Mica ?
Shuw of dites-vous…
Je dirais démonstration pour ne pas tomber dans le franglais.
Et vous auriez totalement tort monsieur. Car le terme Show of est explicitement employé désormais dans le jargon militaire français.