On avait presque oublié qu’ils existaient, tant d’autres qu’eux font la une des médias. En cette fin de mois d’octobre 2019 les porte-avions USS Gerald R Ford et USS John Fitzgerald Kennedy (ou respectivement CVN 78 et CVN 79) font de nouveau parler d’eux. Le premier a repris ses essais à la mer tandis que le second a officielle été lancé au sein de la marine des États-Unis. Pour autant ils sont assez loin encore de recevoir à leur bord leur premier aéronef.
Car même si ces deux navires représentent l’avenir de l’aéronavale embarquée américaine le moins qu’on puisse dire c’est que leur mise au point n’est pas des plus simples. Il faut dire que ce sont véritablement des nouveautés pour la marine américaine. Ils ne sont pas directement issus de l’USS Nimitz, à la différence des USS Ronald Reagan et USS Georges H.W. Bush pourtant entrés en service depuis le début de ce siècle. L’USS Gerald R. Ford sera donc bien le premier de sa classe, à tous les niveaux. Il aurait théoriquement du entrer en service actif l’an dernier, mais suite à diverses avaries cela n’interviendra pas avant le second semestre de l’année prochaine. Et c’est donc dans ce sens que cette nouvelle campagne d’essais à la mer a débuté ce vendredi 25 octobre 2019.
C’est accompagné de remorqueurs de hautes mer et de pousseurs que l’USS Gerald R. Ford a quitté son quai des chantiers navals de Newport News en Virginie avant de pénétrer dans la rivière James avant évidemment de déboucher dans la baie de Chesapeake. Là seuls les deux remorqueurs l’ont encore accompagnés avant qu’il ne pénètre enfin dans l’Atlantique nord.
Et durant ces quelques jours le porte-avions doit subir divers tests qui vont aussi bien de simulation d’incendies (avec extinction via l’emploi de mousses) autant que de manœuvres d’évitement d’un submersible ennemi ou encore d’opérations face au vent.
Le réalisme de ces manœuvres est cependant limité par l’absence d’aéronefs à bord du bâtiment.
Pour mémoire les navires de la classe Gerald R. Ford ont été conçu autour de plusieurs nouveautés technologiques dont la plus célèbre est sans nul doute la fameuse catapulte électromagnétique, objet de tant de fantasmes. Par ailleurs cette classe de porte-avions est la première étudiée aux États-Unis en tenant compte des aspects de furtivité via l’adoption de lignes plus épurées rendant l’action des radars ennemis plus difficile. La détection est d’ailleurs au cœur de ces navires avec les deux radars AN/SPY3 et AN/SPY4 fonctionnant respectivement en bandes X et en bandes S, soit 10 gigahertz pour le premier et entre deux et quatre gigahertz pour le second.
Mais surtout les porte-avions de classe Gerald R. Ford ont été pensé afin d’accueillir les plus récents des modèles d’aéronefs américains : les avions de combat embarqués Lockheed-Martin F-35C Lightning II et les drones de reconnaissance à voilure tournante Northrop-Grumman MQ-8B Fire Scout.
Quant au futur USS John Fitzgerald Kennedy il a officiellement été lancé par la marine américaine ce mardi 29 octobre 2019. Lui aussi était là où il est né, aux chantiers navals de Newport News en Virginie. Outre cette décision purement administrative c’est la première fois que le grand navire de guerre se frottait aux eaux saumâtres de la rivière James. Sa cale sèche a en effet été inondée, la mise en eau se faisant en quelques heures seulement sous la surveillance de dizaines de techniciens et d’ingénieurs navals américains. Pour autant le futur navire de guerre n’est pas encore près à prendre la mer, il lui reste encore de nombreux aménagements à recevoir et des tests à quais.
L’année prochaine il devra pourtant remplacer dans les rangs de la marine américaine le légendaire porte-avions USS Nimitz. Il sera suivi par au moins trois autres navires, les CVN 80, CVN 81, et CVN 82 dont les entrées en service devront s’étaler de 2027 à 2034. Seul e CVN 80 a d’ores et déjà été baptisé : il s’appellera USS Enterprise.
À son retour de sa campagne en Atlantique nord l’USS Gerald R. Ford ne devrait pas rejoindre, sauf en cas de grosse avarie survenue durant les essais, les chantiers navals de Newport News. En lieu et place un quai sécurisé l’attend sur la base navale de Norfolk. La marine américaines espère réaliser la première campagne d’appontage à la mer avant les fêtes de fin d’année, autant pour les avions que les hélicoptères.
Photos © US Navy.
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Une réponse
Nous sommes loin de la seconde guerre mondiale où des porte-avions d’eau douce (freshwater aircraft carrier) assumaient une partie de l’entrainement des pilotes de l’aéronavale! A lire ou relire, l’article de Marcel sur avions légendaires https://www.avionslegendaires.net/dossier/histoire-de-laeronavale/les-porte-avions-d-eau-douce-lac-michigan/