Une nouvelle unité dans l’Armée de l’Air : la 33ème ESRA.

Clairement cette fois la France semble prendre la pleine mesure des évolutions des avions sans pilote. Ce jeudi 5 septembre 2019 l’Armée de l’Air a vu naître une nouvelle escadre : la 33ème ESRA. Son rôle est désormais de mettre en œuvre les drones de renseignement mais également ceux bientôt livrés d’appui aérien rapproché et d’attaque. Elle est sise sur la Base Aérienne 709 de Cognac en Nouvelle-Aquitaine.

L’emblème de la 33ème ESRA.

Cette 33ème ESRA (pour Escadre de Surveillance, de Reconnaissance, et d’Attaque) reprend donc les traditions de feue la 33ème Escadre de Reconnaissance dissoute en Alsace à l’été 1993. Il s’agissait alors d’une des première unités françaises victimes de la fin de la guerre froide. Bien évidemment point de monoréacteur Dassault Aviation Mirage F1-CR dans les rangs de cette nouvelle escadre, ces avions ayant quitté le service actif il y a cinq ans. En lieu et place c’est le drone multirôle General Atomics MQ-9 Reaper de facture américaine qui assure désormais les missions.

Et celles-ci ne se cantonnent donc plus au simple recueil du renseignement aéroporté mais bel et bien à tout un spectre opérationnel. L’attaque au sol et l’appui aérien rapproché des troupes y prennent une place à part. Ils sont d’ailleurs le A d’ESRA. Cette lettre permet de mieux appréhender l’évolution doctrinale de la défense française dans sa vision de l’avion sans pilote. Jusque là il était hors de question pour les généraux et pour les parlementaires français d’envisager l’utilisation comme aux États-Unis ou au Royaume-Uni de drones armés. Mais les mentalités ont peu à peu évolué depuis 2015.

C’est en fait l’engagement français dans le Sahel avec nos drones MQ-9 Reaper, et avant eux feus les Harfang, qui a vraiment fait avancé les choses. Désormais les décideurs pouvaient voir cette réalité du même œil que les experts et les constructeurs. La France avait besoin de drones armés. Et rien de plus facile alors que faire évoluer les avions sans pilote sur lesquels «volaient» alors nos télé-pilotes.

La 33ème Escadre de Surveillance, de Reconnaissance, et d’Attaque pouvait maintenant naître. C’est désormais chose faite. Et c’est donc très logiquement la Base Aérienne 709 de Cognac qui a été choisi puisqu’elle accueille depuis le début de la décennie les drones français.
Cette 33ème ESRA se compose actuellement de deux formations aériennes :  l’Escadron de Drones 1/33 Belfort et l’Escadron de Transformation Opérationnelle Drones 3/33 Moselle.
Il n’est donc pas à exclure qu’un 2/33 Savoie soit un jour réactivé dans la mission drone.

Au moins un drone MQ-9 Reaper demeure en permanence basé en France.

Pour autant le gros de nos avions sans pilote Reaper restent déployés hors de France, au Niger. Ils y assurent toujours les missions au profit de la force antiterroriste Barkhane. Mais organiquement ils sont officiellement sis en Charente.

Illustrations et photos © Armée de l’Air.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 Responses

  1. Ça va faire du bien dans le Cognacais. La base va accueillir 200 militaires de plus d’ici 2024 (dixit la Charente libre d’hier). On a besoin que la ville repasse la barre des 20000 habitants, qu’elle avait perdu depuis 20 ans. Et la base aérienne de Cognac est le 1er employeur de la place avec environ 1200 personnes, devant le Cognac Hennessy qui emploi environ 1000 salariés. Donc ce n’est que du bonus, avec en prime des drônes qui ne font pas de bruit.

  2. Sacré évolution depuis les hunters israéliens du début et le feu EET06/330..
    Que de souvenir avec ses machines, ou il fallait changer les hélices en bois car les moteurs ne prenaient pas leurs tours…

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