Voilà des anniversaires que l’on préférerait ne pas avoir à commémorer. Le 1er septembre 1939 l’armée et l’aviation allemandes enclenchaient la Blitzkrieg contre la Pologne, plongeant le monde dans un deuxième conflit planétaire. Seize jours plus tard c’est son allié soviétique qui attaquait à son tour les Polonais. Une guerre dans laquelle l’aviation militaire allait prendre une place de premier rang.
Blitzkrieg, la guerre éclair dans la langue de Beaumarchais et de Molière, un mot qui lui seul résume parfaitement l’engagement allemand contre la Pologne. Lorsqu’au petit matin de ce vendredi 1er septembre 1939 les forces armées et aériennes du régime hitlérien pénètrent le territoire polonais, aucune déclaration de guerre n’a eu lieu entre les deux pays. Jusqu’au bout tout le monde a cru à la possibilité d’un règlement diplomatique de la crise de Dantzig. le dictateur allemand en a décidé autrement, il veut sa guerre.
Dans le ciel polonais les bombardiers allemands Junkers Ju 86 bimoteurs et Ju 87 monomoteurs fondent littéralement sur les forces polonaises qui sont dépassées très rapidement. Dès qu’un chasseur polonais tente de prendre les airs il est rapidement abattu par les chasseurs allemands Messerschmitt Bf 109 monomoteurs et Bf 110 bimoteurs. Ces deux modèles sont alors parmi les plus modernes au monde, ils sont surtout largement supérieurs aux avions polonais. En fait la Pologne ne possède au matin de ce 1er septembre 1939 aucun avion capable de tenir tête à la puissante Luftwaffe.
Même s’il en avait eu un avant-goût amer durant la guerre d’Espagne le monde découvre avec effroi la redoutable précision des bombardiers en piqué de l’aviation allemande. Bien que les plus représentés parmi les Sturzkampfflugzeug les Ju 87 ne sont alors pas les seuls. Les biplans Henschel Hs 123 furent également redoutables, notamment contre les régiments de cavalerie (montée) et d’infanterie légère de l’armée polonaise.
Mais c’est véritablement au-dessus de la Pologne que le Junkers Ju 87 gagna sa sinistre réputation. La sirène montée sur la jambe de son train d’atterrissage gauche, surnommée la trompette de Jericho eut un impact croissant sur les populations civiles autant que sur les forces armées. Le Stuka était tout autant un bombardier d’une redoutable précision qu’une pure arme psychologique.
Malgré l’entrée en guerre de la France et du Royaume-Uni personne ne put sauver la Pologne. Le coup de grâce fut porté le dimanche 17 septembre quand Moscou ordonna à ses forces d’envahir la partie orientale de la Pologne. Là encore aucune déclaration de guerre n’avait eu lieu au préalable. Nazis et Soviétiques se partageaient alors le pays, avec dans une moindre mesure les Slovaques également alliés de l’Allemagne hitlérienne.
Quatre-vingts ans après ce triste 1er septembre 1939 on ne peut qu’être effaré de se dire que désormais les Alliés savaient. Pourtant cela n’empêcha pas les Allemands de réitérer leur Blitzkrieg contre les Pays-Bas, la Belgique, puis la France quelques mois plus tard. Il fallut réellement attendre la fin 1941 et l’arrivée dans le conflit des États-Unis aux côtés du Royaume-Uni pour inverser la situation et redonner l’avantage aux Alliés jusqu’à la victoire finale contre le nazisme au printemps 1945. Entre temps Hitler avait décidé de retourner ses forces contre celles de son ex-allié Staline. Mais ça, c’est une autre histoire !
Photo © Royal Air Force Museum.
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