Beaucoup d’observateurs y voient une réaction aux récentes et répétées manœuvres de l’aviation russe en Europe du nord. Ce lundi 26 août 2019 trois bombardiers stratégiques Northrop B-2A Spirit appartenant à l’US Air Force ont atterri sur la base britannique de RAF Fairford. Ces avions viennent en Angleterre autant pour mener des missions de dissuasion que pour des exercices avec les aviations militaires alliées des États-Unis. Ils doivent demeurer au moins deux semaines en Grande Bretagne.
Autant le dire les trois avions américains ont atterri sur une base ultra-sécurisée. L’US Air Force ne laisse rien au hasard quand il s’agit de ses précieuses ailes volantes furtives. Et c’est de nuit que ces bombardiers stratégiques se sont posés dans le sud de l’Angleterre. Ni les Américains ni les Britanniques n’avaient communiqué sur cette arrivée et rien n’avait fuité. Même les habituels spotters qui traînent autour des bases de la Royal Air Force n’étaient au courant de rien. Du coup grosse surprise pour les quelques témoins de l’atterrissage.
Et ce n’est que ce mercredi 28 août 2019 que le Pentagone s’est officiellement fendu d’un communiqué de presse au sujet du déploiement européen de ces trois Northrop B-2A Spirit. Si on en croit les stratèges américains ces avions sont là pour participer à des exercices internationaux avec les forces aériennes alliées de l’US Air Force. Dans le même temps ils doivent mener des missions de «souveraineté» au profit des forces de l’OTAN.
Voir évoluer côte à côte des B-2A Spirit et des Mirage 2000C et Rafale de l’Armée de l’Air a tout d’un très gros kif pour n’importe quel passionné d’aviation. Il en sera de même avec les avions belges, néerlandais, ou encore espagnols si réellement ces exercices ont lieu.
En fait c’est la notion de souveraineté atlantiste qui est la plus compliquée à concevoir. Même quand comme votre serviteur on est rompu à la langue de bois politico-diplomatique il faut avouer que la lecture entre les lignes n’est pas évidente. Mon analyse c’est qu’en fait le Pentagone réagit ainsi aux fréquents survols de l’Europe du nord par les bombardiers stratégiques russes. Sauf qu’à la différence d’un Tupolev Tu-160 le Northrop B-2A Spirit est quasi totalement indétectable au radar. Et pour cause c’est sans doute l’avion le plus furtif au monde, et surtout le seul bombardier opérationnel dans cette catégorie.
Ni la Chine ni la Russie ne possède d’équivalence.
Alors la réaction de Moscou va être très attendue. Des chasseurs russes vont t-ils être rapidement déployés au plus près des frontières avec l’OTAN ou bien le pouvoir autocratique moscovite va t-il jouer la désescalade. Rien n’est moins sûr, les quelques jours qui viennent nous renseigneront.
Au moins les passionnés d’aviation vont passer du bon temps à les traquer… pacifiquement.
Photos © US Air Force.
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3 Responses
Si j’étais l’Etat-Major russe, je verrais ça comme le moment de déployer tous les moyens d’espionnage électronique à disposition pour capturer toutes les traces possibles de ces joujous. Maintenant qu’on sait où ils sont (et beaucoup plus accessibles qu’au fin-fond des USA), je ne laisserai pas passer l’occasion de surveiller de plus près ces bombardiers furtifs.
Je comprends le point que souhaite prouver le Pentagone mais je trouve que c’est une mauvaise décision. La seule protection de ces avions, c’est leur furtivité, i.e. ne pas savoir où ils sont ni quand ils volent. Mais s’ils sont à la porte de la Russie, c’est beaucoup plus facile à surveiller…
Rien de plus efficace que ces 3 B2A pour faire activer, et donc analyser, les moyens de guerre électronique des russes. Cela fait un moment que ceux-ci ne sont pas trop (ou pas assez…) actifs dans la région. A part ceux parcimonieusement activés dans la région de l’Ukraine.
F22 deja la depuis juin, maintenant b2… Les su35 Russes en syrie detecteront ils ceux la ???