Alors que la situation diplomatique s’enlise entre Américains et Iraniens on est en droit de se demander si la présence massive de l’US Navy dans la région a vraiment la moindre utilité. Le porte-avions USS Abraham Lincoln n’a nullement fait baisser la tension, au contraire il aurait même eu tendance à l’inverse. Et dans le même temps ses avions embarqués volent de moins en moins, et n’opèrent plus aux abords des côtes de la république islamique. Le navire de guerre ne devrait t-il pas rentrer à sa base comme cela avait été un temps avancé ?
Car l’efficacité de ce déploiement aéronaval reste largement à prouver. Certes la marine américaine a démontré qu’elle savait encore déployer un groupe aérien embarqué complet au plus près des côtes d’un pays jugé hostile, mais finalement pour rien. Car ne nous y trompons pas l’Iran de 2019 n’a rien à voir avec l’Irak de 2003, ou encore le khalifat de l’autoproclamé État Islamique en 2014. C’est un pays souverain fort, avec une constitution, et des forces de défense bien formées. Et face à cela la force brute du porte-avions USS Abraham Lincoln ne sert pas à grand chose. D’autant que la république islamique a le droit international de son côté, et ça les conseillers de Donald Trump le savent pertinemment.
Alors en attendant les avions embarqués à bord du bâtiment de guerre américain ont fait le show aérien. Les Boeing F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler ont brûlé leur carburant au-dessus des eaux de la mer d’Arabie tandis que les Northrop-Grumman E-2D Hawkeye ont scruté les abords du détroit d’Ormuz. Mais au final pour quel résultat ? La perte d’un drone de reconnaissance stratégique abattu par la DCA iranienne dans des conditions qui risquent de demeurer longtemps troubles.
Bien sûr outre-Atlantique on insiste sur le fait que les «méchants» Iraniens ont pris en otage le commerce international. Comprenez qu’en fait ils ont surtout jouer au même jeu que les Américains mais avec les outils à leur portée : la capture et la rétention provisoire de super-tankers occidentaux. Ce qui ne plait guère à l’actuel locataire de la Maison Blanche qui peine par ailleurs à mettre en place sa force internationale devant en théorie assurer la police maritime dans la région.
Au final on est en droit de se demander si l’USS Abraham Lincoln a encore la moindre légitimité à se trouver dans la région, si tant est que celle ci ait jamais existé. Ses avions embarqués ne seraient t-ils pas plus efficaces ailleurs sur le globe ? En tous cas ils ne le seraient pas moins.
Photo © US Navy.
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6 Responses
Le porte-avions USS Abraham Lincoln, c’est 88 000 tonnes de diplomatie avant d’être une arme de guerre.
Le participe passé c’est pourtant pas compliqué bordel.. et ća fait pas « baiser » ma tension!
Merci pour nous avoir signalé cette malencontreuse faute de frappe, cette coquille. Le mot « bordel » lui était sans doute de trop dans votre prose monsieur Santerre.
‘Baiser’ est une fonction agréable pratiquée par tous les êtres vivant sur Terre, non ? Passé, présent ou à venir il faut participer ……Personnellement participer au passé ne m’intéresse plus guère sauf pour les souvenirs hi hi hi !
Le temps où ce genre de démonstration de force suffisait à faire peur aux adversaires commence à être révolu même s’il reste vrai que la puissance militaire américaine fait toujours peur. Un ras-le-bol qui se généralise.
Excellent article. Encore une fois les Américains passent pour des idiots qui aiment le show… Voilà comment la perte d’un drone entraine des dépenses inutiles en déploiement militaire et en carburant. Et pire pour eux : ça n’a fait que montrer que finalement l’Iran fait bien de résister dans son droit.
Petit à petit au fil des générations c’est avec des situations comme ça qu’une grande puissance montre ses limites. Leur technique de dissuasion on s’y habitue et ce n’est pas bon pour la crainte qu’ils veulent inspirer.