Un Boeing RC-135S Cobra Ball officiellement déployé dans le Golfe.

S’agit-il d’une réponse américaine à la décision iranienne de reprendre l’enrichissement de son uranium au-delà des seuils autorisés par le communauté internationale ? Toujours est-il que le Pentagone vient de reconnaître à demi-mot la présence d’un avion de reconnaissance stratégique Boeing RC-135S Cobra Ball dans la zone arabo-persique. Pour mémoire cet avion, encore en service à hauteur de trois exemplaires dans l’US Air Force, est spécialisé dans le repérage et la traque des tirs balistiques. L’information avait fuité dans la journée depuis plusieurs médias spécialisés outre-Atlantique.

Véritable reliquat de la guerre froide ce lourd avion-espion quadriréacteur est capable de demeurer en plein ciel pendant plus de dix heures d’affilés, grâce au ravitaillement en vol. Le Boeing RC-135S Cobra Ball a été conçu pour voler au plus près des frontières ennemies et ainsi permettre de repérer les missiles sol-sol sur leurs rampes de tirs. Un tel déploiement indiquerait que l’Amérique aurait des informations concernant une future (ou hypothétique) attaque de la part de la république islamique contre ses intérêts et ceux de ses alliés.

Cependant après la perte récente d’un drone-espion MQ-4C Triton abattu au-dessus des eaux territoriales iraniennes on peut se demander jusqu’où il est raisonnable de déployer un avion aussi peu maniable que le RC-135S Cobra Ball. Outre les trois membres d’équipage destinés au pilotage de l’avion le quadriréacteur accueille une petite vingtaine de spécialistes en tous genres. Pour certaines missions de longue durée l’équipage de pilotage peut-être doublé, l’avion disposant même de couchettes spécifiquement destinées à ces militaires.
La perte d’un tel avion au-dessus de l’Iran ou de ses frontière serait dramatique à plus d’un sens. Déjà elle légitimerait une action offensive américaine contre la république islamique mais surtout elle ne laisserait aucune chance de survie aux femmes et aux hommes se trouvant à bord du quadriréacteur.

Les réacteurs Pratt & Whitney TF33 trahissent l’âge avancé du Boeing RC-135S Cobra Ball.

L’avion déployé par Washington appartient donc au 55th Wing de l’US Air Force et porte le numéro 61-2662. Cependant on ignore où il est actuellement stationné, certainement aux Émirats Arabes Unis ou bien en Irak.

Photos © US Department of Defense.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 Responses

  1. Certes les américains ont les moyens, mais ils ont aussi des stratégies offensives, et mettent en œuvre ce qu’il faut et en particulier en guerre électronique, afin d’avoir avoir la capacité d’entrée en premier sur un territoire ennemi, c’est à dire de pouvoir pénétrer les espaces contestés.

    Or, les moyens mis en œuvre actuellement par les forces aériennes françaises en matière de SEAD (Suppression des défenses aériennes ennemies) seront insuffisantes. Il semblerait toutefois que l’armée de l’Air entend remédier à son déficit capacitaire dans ce domaine.
    En effet, ce n’est pas parce que l’on mettra un conteneur contre-mesure sur un rafale que l’on résoudra le problème.

    Malheureusement une note de réflexion du Centre Français de Recherche sur le Renseignement :Cf2R, démontre le préoccupant retard français dans le domaine
    Je cite une partie de la note de réflexion n°23 de novembre 2017:

    « Alors, pourquoi les armées françaises ne semblent-elles pas s’intéresser outre mesure à la guerre électronique ?
    Et pour quelles raisons personne, dans les états-majors, ne semble prendre conscience de l’importance de ce domaine ?
    Au moins trois facteurs sont à considérer :

    – Premièrement, il n’existe pas, en France, sauf à de rares exceptions, d’officiers spécialistes de la guerre électronique. Quelques officiers issus du corps des sous-officiers ont des compétences en la matière mais leur cursus ne leur permet pas d’atteindre des niveaux de responsabilités suffisants. Aujourd’hui, selon leur cursus et leur spécialité, les officiers n’abordent la guerre électronique qu’au travers des thèmes plus larges (lutte au-dessus de la surface, autoprotection, renseignement, etc.). A titre d’exemple, le cas du GEOINT (GEOgraphique INTelligence ou renseignement géoréférencé) est présenté comme un axe majeur pour la défense, il fait appel à plusieurs domaines techniques (dont la guerre électronique) mais n’est qu’une interface de présentation des informations. Tel qu’il est présenté, il apparait comme un domaine indépendant, faisant faussement croire que les moyens et la présentation ne font qu’un (pour présenter quelque chose encore faut-il avoir quelque chose à présenter). La guerre électronique est un sujet très technique où les contraintes physiques et technologiques sont importantes et donc relativement complexes à appréhender. Or, cette complexité est difficilement compatible avec le temps d’affectation des officiers qui est souvent limité à deux ans. Fait aggravant, les officiers en charge de ce domaine n’ont que rarement la guerre électronique comme seule responsabilité. C’est aussi une discipline « temps long » (recueil du renseignement nécessaire, analyse, réalisation des équipements, etc.) où les décisions et les actions prises demandent plusieurs années pour produire leurs effets. C’est donc un secteur qui apparaît assez peu porteur pour l’avancement des officiers, ce qui ne favorise pas leur intérêt pour cette discipline. Comparativement, le cyber apparaît bien plus gratifiant et porteur pour ceux qui sont intéressés par les spécialités techniques.

    – Deuxièmement – et c’est aussi la conséquence du premier point -, il y a une absence totale de réflexion stratégique sur le sujet. La réflexion est concentrée entre les mains d’une poignée de spécialistes au niveau de certains organismes étatiques (DGA principalement) et chez des industriels, mais elle principalement orientée vers des considérations technologiques, sans objectif ni direction précis. Elle est au demeurant déconnectée des contraintes et des besoins opérationnels. En conséquence, la guerre électronique n’est pas portée à haut niveau. La preuve en est qu’il n’y a aucune production de réflexion sur le domaine de la part des officiers généraux. A ma connaissance, le seul ouvrage sur le sujet est le livre du général Jean-Paul Siffre, La Guerre électronique : maître des ondes, maître du monde (2002). Ce livre a le mérite de, présenter les contours du domaine de la guerre électronique tel qu’il est vu en France mais ce livre n’en offre qu’une vue limitée et il était déjà un peu dépassé au moment de sa parution,.

    – Troisièmement, les technologies liées à l’armement se diversifient et se complexifient, augmentant d’autant le nombre de sujets de recherche et de réflexion (robotique, intelligence artificielle, cyber défense, big data, hypervélocité, furtivité, etc.). Ni la réflexion, ni les transformations nécessaires à chaque domaine ne peuvent être menées de front dans un contexte où les ressources financières et humaines sont de plus en plus limitées. Face à cet afflux de sujets, les armées, par manque de ressource humaine et de compétence technique, ne semblent plus être en position de prendre le recul nécessaire pour définir des priorités et suivent les effets de modes du moment. Le champ de la guerre électronique se retrouve ainsi noyé dans un flot de branches scientifiques qu’il serait nécessaire de traiter et de prioriser, un peu à l’image d’un « Livre blanc » des technologies, pour concentrer les ressources sur les secteurs les plus structurants.

    Le fait que la France ne dispose pas, aujourd’hui, de compétences en matière de guerre électronique offensive, au-delà du manque capacitaire que cela implique, signifie aussi qu’elle est peu à même de se protéger efficacement contre une attaque de ce type. En effet, pour construire une cuirasse efficace, encore faut-il savoir à quoi elle va devoir résister. Or, à l’heure de l’hyper connectivité et des armements guidés, la maîtrise du spectre électromagnétique est un élément dimensionnant pour l’efficacité des forces ; il ne faut donc pas le négliger. »

    1. J’ai modéré la réponse de Dutertre car sur la forme il était inqualifiable de bêtise mais sur le fond je ne peux que lui donner raison. Votre prose Richard est à la limite du hors-sujet. En outre vous référer au CF2R qui est un centre dirigé par un politologue souvent plus critique que constructif sur les politiques de défense menées depuis 2012 est très orienté de votre part, je parles idéologiquement. Votre raisonnement aurait gagné en clarté et en honnêteté intellectuelle si vous aviez donné des exemples ou des contre-exemples venant d’autre organismes similaires mais avec une lecture politicienne différente des approches de la défense et du renseignement.
      Et dernier point nous sommes un site aéronautique, hors votre prose est très généraliste et pas vraiment spécialisée donc inutile en commentaire ici. 🙂

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