Cette fois le programme est officiellement lancé. Le gouvernement colombien consacre une enveloppe budgétaire d’un milliard de dollars US, soit plus ou moins 900 millions d’euros, afin d’acquérir un nouvel avion de combat. Trois avions actuellement sont en lice, tous de facture occidentale puisque Bogota a fermé la porte aux avionneurs chinois et russes. Les Colombiens espèrent une décision prise l’année prochaine pour une entrée en service opérationnel à l’horizon 2025.
Sur le papier la Fuerza Aérea Colombiana doit remplacer les vingt exemplaires encore en état de vol de l’I.A.I. Kfir. Ces avions furent achetés entre les années 1980 et 1990 et assurent aujourd’hui 100% de la défense aérienne du pays. Chasseurs multi-rôles ils sont également capables de réaliser des frappes tactiques ou encore des missions de reconnaissance.
Les Kfir colombiens ont fréquemment été modernisés avec l’aide d’Israël et des États-Unis.
Seulement voilà l’émergence au Venezuela d’une aviation de combat disposant d’une vingtaine de Sukhoi Su-30 Flanker-C a radicalement changé la donne. D’autant que les relations diplomatiques sont très mauvaises entre les deux pays, les Colombiens accusant régulièrement les Vénézuéliens de violer leur espace aérien souverain et vice-versa. Autre sujet d’inquiétude pour Bogota : la présence régulière d’avions militaires russes chez ce voisin de plus en plus encombrant. Depuis l’interception à l’automne 2013 d’un bombardier stratégique russe Tupolev Tu-160 évoluant au-dessus du territoire colombien et participant alors à une manœuvre aérienne avec l’aviation vénézuélienne la chasse colombienne est en alerte permanente. Or désormais les Kfir colombiens accusent leur retard technologique face au Su-30.
Et pour les aviateurs colombiens la solution passe à priori par l’acquisition de l’un des trois avions suivants : Eurofighter EF-2000 Typhoon, Lockheed-Martin F-21 Viper, ou encore Saab JAS 39E/F Gripen. Par contre des machines comme les Boeing F/A-18E/F Super Hornet, Dassault Aviation Rafale E/D, et Lockheed-Martin F-35A Lightning II semblent en être exclus, officiellement pour des raisons de prix.
Le Rafale et le Super Hornet seraient donc trop onéreux pour les cordons de la bourse colombienne mais pas le Typhoon, étrange non ?
En fait dans le cas l’avion européen les pourparlers sont directement menés entre Bogota et Madrid. L’Espagne a encore une relation diplomatique privilégiée avec son ancienne colonie sud-américaine. Et de ce fait ce sont ces deux pays qui négocient ce contrat qui pourrait déboucher sur la commande de dix-huit avions au standard Tranche 3. Ce dernier prévoit notamment que les Typhoon soient quasi omnirôles grâce à un radar à antenne active Captor de facteur européenne et à un arsenal haut niveau comprenant les missiles air-air Meteor et air-sol Brimstone et Storm Shadow. Ce dernier est un missile de croisière a charge conventionnelle.
Beaucoup avance outre-Atlantique que le nouveau F-21 Viper américain aurait lui-aussi toutes ses chances. Lockheed-Martin serait prêt à envisager des baisses de tarif à condition d’une commande rapide. Mais il n’est pas le seul monoréacteur en compétition puisque le Saab JAS 39E/F, la version la plus moderne du Gripen participe aussi.
Pour des raisons diplomatiques et militaires évidentes, liées aux alliances avec les États-Unis et l’Europe, les avionneurs chinois et russes n’ont pas été invité à participer. Les Colombiens leur ont même officiellement signifié qu’ils n’étaient pas les bienvenus dans cette compétition.
Alors est-ce qu’en 2019 la Colombie a encore besoin d’un monoréacteur ou peut-elle envisager de passer au biréacteur. Toute la question est là. Mais face aux Su-30 vénézuéliens le Typhoon semble être la solution idéale, d’autant qu’elle permettrait à la Colombie de disposer alors de l’un des plus évolués avions de combat du sous-continent sud américain.
Photos © Fuerza Aérea Colombiana.
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9 Responses
Pourquoi ne prennent ils pas des f16 d’occasion israélien. Ils en auraient pour bien moins cher Avec autant d’efficacite Que des f16 neuf. Cela serait la suite logique de la succession des kfir colombiens.
Sauf que les avions d’occasion sont bien souvent des pis-aller, des aéronefs pour du moyen terme. Pas forcément ce que veulent les généraux colombiens.
Pas si simple les f16 ex israélien. Les US exigent que ceux-ci soit remis au standard et que tout les equipements israélien soit démonté avant toute vente. Cf le marché f16 Barrack en Croatie qui a été annulé en début d’année …
Ok mais bon les lifts ont été pris d’occasion et depuis 30 ans donc cela se rapproche plus du long terme
Kfirs
Un bon créneau pour le Saab JAS 39E/F
Articles incomplet, IAI a proposé aussi le Kfir NG a la colombier pour l’appel d’offre. Avec une nouvelle motorisation F414 et un redessin de l’arrière du fuselage pour emporter le doubles de fuel.
Sources : AFM
Tout d’abord merci pour votre appréciation. Un commentaire qui débute par « Articles incomplet », forcément ça fait chaud au cœur. Ensuite sachez que le Kfir NG n’est pas dans la compétition puisqu’il a d’ores et déjà été rejeté par les militaires colombiens. 🙂
J’ai en effet manqué de tact, l’idée n’étais vraiment pas de formuler une attaque, mais d’informer une imprécision. Je m’en excuse.
Je suis étonné de votre réponse a propos du Kfir NG, proposé au Bourget, et apparu dans presse que dernièrement ( Juin pour Jane’s et Juillet pour AFM ). j’ai cherché en vain une confirmation du rejet de l’offre.
Sans aucun mépris, je vous en assure, je suis curieux de savoir d’où vient l’information du rejet colombiens.
Bien à vous,
Tanguy