Le répit n’est pas encore de rigueur pour l’équipage du porte-aéronefs amphibie USS Boxer. Alors que jusqu’à présent il sécurisait les eaux du golfe d’Aden le bâtiment a été redéployé plus à l’est, au niveau de la mer d’Arabie. Désormais ses avions d’attaques embarqués AV-8B Harrier II assurent des missions de patrouille au-dessus de la zone où intervient également le porte-avions USS Abraham Lincoln. La présence d’un bâtiment jugée comme une provocation supplémentaire du Pentagone vis à vis de l’Iran.
Après trois intensifs mois et demi de patrouille dans l’océan indien et en mer d’Adaman l’USS Boxer n’a donc pas reçu pour ordre de rentrer à son port-base de San Diego dans le sud de la Californie. En lieu et place il assure la continuité de la mission face aux forces iraniennes alors que jusque là il patrouillait plus à l’ouest, sur le très stratégique golfe d’Aden. Et c’est très discrètement, presque sur la pointe des pieds, que le navire de 250 mètres de long est arrivé en mer d’Arabie ce vendredi 12 juillet 2019. Il y remplace l’USS Kearsarge aux côtés du porte-avions USS Abraham Lincoln et de sa cohorte d’avions de combat F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler.
Et en première ligne ce sont donc ses McDonnell-Douglas AV-8B Harrier II qui assurent les vols de patrouille. Assez étrangement il semble pourtant que ceux-ci soient limités uniquement à la journée, les vols de nuit ne semblent pas à l’ordre du jour. Il faut dire qu’en parallèle la diplomatie cherche à enclencher une désescalade en «recrutant» une coalition internationale visant à contrôler les eaux de la région. Force est de constater que ça ne marche pas tant que ça.
En attendant donc les avions d’attaque à décollages et atterrissages verticaux de l’US Marines Corps assurent leurs missions. Depuis la perte du drone MQ-4C Triton les avions américains demeurent à bonne distance des eaux (et de l’espace aérien) de la république islamique.
Dans l’optique d’une intervention américaine contre l’Iran les Harrier II embarqués sur l’USS Boxer auraient pour fonction d’assurer des attaques ciblées contre des positions lourdement armées. C’est là la spécialité des femmes et des hommes des squadrons VMA-214 et VMM-163. Mais ils n’agiraient pas seuls. Pour l’appui très rapproché ils pourraient compter sur leurs collègues qui volent sur hélicoptères armés. Les Bell AH-1Z Viper et UH-1Y Venom pourraient parfaitement assurer ce type de mission, notamment aux profits de commandos des forces spéciales américaines. Pour autant leur spécialité est avant tout l’appui aérien lors d’opérations de débarquements.
Pour autant l’hypothèse d’une telle opération semble très loin aujourd’hui, Téhéran et Washington se jouant surtout une guerre des nerfs très coûteuse en fuel et en carburéacteur.
Au Pentagone on reste très silencieux sur la période durant laquelle l’USS Boxer demeurera sur zone. Mais les nombreux vols de Vertrep réalisés depuis les navires du Military Sealift Command par les SA.330 Puma des contractors laissent entrevoir une présence encore longue. Les femmes et les hommes du bord ne sont donc sans doute pas près de revoir la douceur estivale de la Californie.
Photos © US Navy.
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6 Responses
J’aime bien: « » les vols de nuit ne sont pas à l’ordre du jour »…
Figure de style paradoxe.
En figure de style cela s’appelle un oxymore.Ex: Cette obscure clarté des étoiles ( Pierre Corneille)..En tous cas c’est amusant de l’avoir remarqué Dimitri.
Pour que ce soit un oxymore il faut que les mots en question soient accolés (ex: »un merveilleux malheur ») et non séparés, ce qui n’est pas le cas dans la phrase d’Arnaud.
Entièrement d’accord Dimitri. L’antithèse contient des mots de sens opposés dans le même énoncé et non côte à côte.Au temps pour moi. Confusion regrettable.
Je confirme « Au temps pour moi » et non « autant pour moi » qui est la faute courante.Et c’est To be or not to be that is the question Shakespeare -Hamlet.