Voilà un contrat qui risque bien de doper les capacités de patrouille maritime de la marine philippine. Des pourparlers sont en cours entre Manille et Washington autour de la vente de deux Lockheed P-3C Orion de seconde main, des avions récemment retirés du service par l’US Navy. En fait ce contrat est assez urgent puisque l’aéronavale philippine ne possède plus d’avion de lutte anti-sous-marine depuis l’automne 2017. C’est la pression que font peser les navires chinois sur certains ilots philippins qui a accéléré cette démarche d’acquisition.
En effet depuis maintenant près de deux ans l’aéronavale philippine ne fait plus voler ses cinq bimoteurs Britten-Norman BN-2A Islander, faute de pièces de rechange. Or trois d’entre-eux étaient jusque là affectés à des missions de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine. Dans ce dernier cas ils emportaient comme armement des charges de profondeurs et des roquettes en paniers, le tout installé sous voilure.
Mais surtout c’est le fait que désormais l’US Navy propose à la vente, à des prix défiants toutes compétitivité, ses anciens Lockheed P-3C Orion qui a décidé la marine philippine. Certes son programme d’achat n’excepte pas deux avions mais ces machines permettraient de véritablement gonfler les capacités anti-sous-marine, et pourquoi pas d’octroyer à cette petite aéronavale une possibilité de lutte anti-navire. Pour mémoire l’Orion est apte à l’emport et au tir du missile AGM-84 Harpoon, véritable tueur de navires.
Bien entendu ces avions devront d’abord être modernisés par Lockheed-Martin, une fois leur sortie des stocks de Davis-Monthan AFB actée. Ils pourront ensuite rejoindre l’aéronavale philippine. Une chose est sûre : ces avions ne seront pas demeurés inactifs bien longtemps.
Si pour son aéronavale les Philippines cultivent une certaine diversité avec notamment des hélicoptères en provenance d’Europe la marine proprement dite est extrêmement dépendante des bonnes relations avec les États-Unis. Environ 75% de ses navires de guerre et de soutien ont été construits par des chantiers navals américains.
Désormais la balle est dans le camp du Congrès à Washington, seul capable de s’opposer à cette vente à l’export. Mais aux vues des agissements chinois dans la région on imagine mal comment les parlementaires américains pourraient retoquer cette cession de deux Lockheed P-3C Orion a un allié. Les Philippines deviendront ainsi le vingtième utilisateur de cet avion né à la toute fin des années 1950.
Photo © US Navy.
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