Ce raid aérien a autant une portée militaire que diplomatique. Ce dimanche 2 juin 2019 un groupe d’avions de combat Boeing F-15I Ra’am a mené une mission d’attaque de précision contre la base aérienne syrienne de Tiyas dans l’ouest du pays. Outre plusieurs escadrilles de la force aérienne syrienne ses installations accueillent un centre logistique de l’organisation combattante islamiste Hezbollah. Pour le gouvernement israélien c’est un message fort envoyé à l’Iran qui finance ce groupe terroriste.
On ignore encore le nombre exact de Boeing F-15I Ra’am engagés par les Israéliens dans cette opération. Les sources divergent à ce niveau. On parle de huit à douze avions. Ils auraient enfoncé les défenses anti-aériennes syriennes en pénétrant l’espace aérien de ce pays à basse altitude, avant d’atteindre rapidement la base aérienne de Tiyas. Celle-ci est mieux connue sous le code de base aérienne T4.
Elle abrite plusieurs escadrilles syriennes équipes de chasseurs de supériorité aérienne Mikoyan-Gurevitch MiG-25PD mais également des avions d’attaque et d’appui Sukhoi Su-22M et Su-24MK. Il semble qu’aucun n’ait eu le temps de prendre les airs, le temps que leurs pilotes soient alertés les bombes israéliennes pleuvaient sur le tarmac et les installations. L’aviation israélienne revendique la destruction de trois avions syriens, sans pour autant préciser de quel modèle il s’agissait.
En fait il ne s’agissait pas là des cibles des bombes guidées israéliennes. Les F-15I Ra’am avaient pour mission de détruire des installations du Hezbollah financées par le pouvoir iranien et abrité par le régime El-Assad. Selon la propagande israélienne s’y trouvaient un centre de formation, mais aussi une antenne de communication et un arsenal spécialisé dans la conception et la fabrication de roquettes sol-sol à moyenne portée.
Plusieurs médias indépendants israéliens parlent aussi d’un site lié aux drones terroristes, mais sans que cela ne soit confirmé par Tsahal ou Heyl Ha’Avir.
Le gouvernement syrien indique que le raid aérien israélien aurait causé d’importants dégâts et tué cinq soldats. Pour autant il dément que des structures du Hezbollah s’y soient trouvées. Ce qui discrédite, ou est censé le faire, le raid aérien israélien auprès des alliés de la dictature syrienne.
En fait Bachar El-Assad a toujours eu le «cul entre deux chaises» concernant la présence des forces islamistes sur ses bases. Il en a hérité de son père mais s’en méfierait, dit-on, autant que des groupes djihadistes qu’il combat avec l’aide de ses alliés russes. D’ailleurs Moscou a toujours refusé que des groupes terroristes menant la guerre contre Israël ne s’implante sur les bases où se trouvent des forces russes. Pas question que le Kremlin se mette en porte-à-faux avec Tel-Aviv.
Côté Israélien on insiste sur le fait que ce raid aérien visait clairement à envoyer un message au régime des mollahs. Au moment où l’Amérique met la pression sur l’Iran ce genre d’initiative de l’état hébreu pourrait bien mettre le feu aux poudres dans cette région du monde. D’autant que le premier ministre Netanyahu a promis d’autres frappes en cas de répliques du Hezbollah.
Photo © Heyl Ha’Avir
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
2 Responses
Si tout cela est vrai (gardons un œil vigilant sur ces communiqués de propagande), cela en dit aussi un peu plus sur les capacités réelles des SAM d’origine ex-soviétique / russes équipant les syriens à l’encontre d’appareils de 4° génération lors d’un raid bien préparé.
Dont les S-300.
Les médias ne savent peut-être pas quelle est la véritable dévastation militaire que Jérusalem produit dans l’infrastructure iranienne en Syrie.