Il existe encore plusieurs zones d’ombre autour de ce drame, mais la thèse du suicide par aéronef semble privilégiée par les enquêteurs fédéraux américains. Ce vendredi 24 mai 2019 un avion d’affaire biréacteur Cessna 560 Citation Encore s’est abîmé à l’est des côtes de Floride, avec juste son pilote à bord. L’avion avait été rejoint quelques minutes auparavant par une patrouille de chasseurs du 125th Fighter Wing de l’US Air Force. Ses pilotes ont été témoins de l’incident.
C’est à 13 heures 36 (en heure locale) que le pilote a fait décoller son jet d’affaire depuis un terrain d’aviation sis à East Alton dans la banlieue de Saint-Louis, dans l’état de l’Illinois. Le plan de vol prévoyait que l’avion rejoigne l’aéroport de Fort Lauderdale en Floride.
Au bout d’un peu moins de deux heures et demi de vol le biréacteur à dépassé sa destination et bifurqué subitement vers l’océan Atlantique. Dans le même temps toute communication radio a été perdu avec le Cessna Citation Encore.
Immédiatement le contrôle aérien de Floride demande au 125th Fighter Wing, dépendant de l’US Air National Guard de faire prendre les airs à une patrouille de chasse. Deux avions biréacteurs McDonnell Douglas F-15C Eagle sont rapidement guidés jusqu’à l’écho radar de l’avion. Et en effet ils se retrouvent nez à nez avec le jet d’affaire en question. Ils identifient son immatriculation américaine N832R.
Au moment de son interception le Cessna 560 Citation Encore se trouve à environ 480 kilomètres à l’est des côtes de Floride. Pour le contrôle aérien autant que pour les pilotes de l’US Air Force il s’agit alors certainement d’une panne d’équipements. Une grosse panne à vraie dire mais rien de plus, les militaires sont alors loin de se douter du drame qui se joue alors. Ils battent des ailes avec leurs avions pour signifier à l’avion d’affaire de les suivre, lequel se place entre les deux chasseurs de supériorité aérienne, légèrement en avant d’eux. Jusque là rien d’inhabituel.
Mais alors qu’ils volent ainsi depuis quelques secondes l’avion civile pique brusquement du nez et vient percuter la surface de l’eau. Sous l’impact le Cessna Citation Encore se disloque littéralement. Par radio les pilotes de F-15C Eagle demandent très vite l’envoi sur zone d’hélicoptères de sauvetage, et c’est l’US Coast Guard qui s’y colle. Malheureusement leurs équipes n’ont toujours pas retrouvé la dépouille du pilote.
Pour des raisons logiques d’enquête les deux avions de chasse ont été durant un cours temps placés sous scellés judiciaires. Il fallait faire déterminer par les agents fédéraux du NTSB (pour National Transportation Safety Board) si un tir au canon avait eu lieu contre le jet d’affaire. Les missiles air-air étant eux tous encore en place. Bien évidemment le magasin d’obus de chaque F-15C Eagle était alimenté comme avant leur décollage. L’hypothèse d’un tir, même intempestif, a donc été vite levé.
Désormais donc les enquêteurs s’orientent vers la piste d’un acte délibéré, non criminel ou terroriste : un suicide. Pour les aider ils ont désormais le concours des agents du FBI puisqu’il ne s’agit pas d’un accident.
Il ne s’agit pas du premier suicide par aéronef. Bien entendu le bilan humain est ici bien moins lourd que celui du tristement célèbre vol de la Germanwings dans les Alpes françaises. À l’époque le copilote allemand Andréas Lubitz avait entraîné dans la mort les 149 passagers et membres d’équipage se trouvant avec lui dans l’Airbus A320. Dans le cas de ce jet d’affaire américain le pilote se serait donc suicidé seul, il n’a tué personne !
Photo © US Air Force.
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Une réponse
Cas similaire il y a moins d’un an quand un mécanicien avait dérobé un Dash 8 pour faire un petit tour avant de se crasher volontairement sous l’oeil de pilotes de F-15.