On ne peut pas dire que les pilotes scandinaves ont chômé ce lundi 27 mai 2019. En l’espace de quelques minutes ils ont intercepté deux avions militaires russes qui volaient transpondeur éteint aux limites de l’espace aérien international. Visiblement l’Antonov An-12BK et l’An-72P en question réalisaient des vols de liaison à destination de l’enclave de Kaliningrad, mais ils n’ont rallumé leur transpondeur qu’après l’arrivée des chasseurs finlandais. Ensuite les deux avions russes ont frôlé l’espace aérien estonien.
C’est aux alentours de 11 heures du matin que la chasse finlandaise a été mise en alerte pour deux avions volant à haute altitude et à vitesse de croisière moyenne mais transpondeurs éteints. Le contrôle aérien finlandais les suivait depuis l’espace aérien de la fédération de Russie. Bien que non membre de l’OTAN la Finlande est ce que les atlantistes appellent une nation PfP (pour Partnership for Peace) avec qui ils partagent des informations militaires. C’est ainsi que l’organisation n’a pas cru bon de faire décoller les avions de Baltic Air Policing stationnés à Ämari en Estonie.
De ce fait ce sont donc deux McDonnell-Douglas F/A-18C Hornet de l’Ilmavoimaat qui ont pris les airs en alerte de réaction rapide. Armés de missiles air-air bons de guerre ils ont pris la route plein sud à destination du golfe de Finlande. Et rapidement ils ont identifié à quelques minutes d’intervalles l’un de l’autre deux avions de transport militaire portant les marquages officiels russes. Le premier était un quadrimoteur à turbopropulseur Antonov An-12BK et le second un biréacteur Antonov An-72P. Tous deux volaient donc transpondeur éteint.
Si l’Antonov An-72 n’est pas un inconnu dans la région le recours à l’An-12 est beaucoup plus rare. Il faut dire que ce dernier n’est pas loin d’être obsolète, étant de la même génération que le Lockheed C-130E Hercules américain. Officiellement bien sûr ils réalisaient des vols de transits entre la région de Saint-Petersbourg et l’enclave de Kaliningrad et pas du tout de l’espionnage aéroporté aux frontières de l’OTAN. Mais il est étonnant de savoir que le biréacteur appartient à la garde frontalière, laquelle dépend organiquement du FSB. Autrement dit des services russes de renseignement et de contre-espionnage. LAn-12 lui semble bien faire parti des forces aériennes russes.
Les deux avions ont été escorté par la chasse finlandais jusqu’aux limites de l’espace aérien de Kaliningrad. Et comme par magie leurs transpondeurs se sont alors rallumés.
Il faut savoir que la zone d’espace aérien international au-dessus du golfe de Finlande est particulièrement étroite, avec par endroit pas plus de cinq kilomètres de large. S’y côtoient également les espaces aériens estoniens, finlandais, et russes. Autant dire que c’est une région particulièrement surveillée.
Photos © ministère finlandais de la défense.
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4 Responses
A mettre en parallèle avec l’article sur les chasseurs russes publié il y a quelques jours. Même causes, même effet, peut être même motivations.
Je ne serai pas surpris d’apprendre dans quelques mois une évolution des systèmes embarqués russes.
Un AN 12 c’est bruyant en sacrament,cet hiver un CUB est passer au dessus de chez nous à 25,000 pieds et j’avais l’impression que c’était au dessus de ma tête!
C’est vrai qu’il est très beau ce AN-72. On n’en voit pas souvent des comme ça.
C’est étonnant à noter, mais l’AN-72, appareil conçu pour la patrouille et le transport, a une capacité de combat dans sa version garde-frontalière AN-72P : paniers à roquettes / bombes lisses sous 2 moignons d’ailes, et un canon de bord fixe sur le flanc près du carénage du train arrière.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b2/Russian_Border_Guard_Antonov_An-72P_at_Vladivostok_Airport.jpg
Quoi qu’il en soit, ces jolis appareils des gardes-frontières sont souvent dotés de camouflages chatoyants très seyants (outre l’étoile rouge et blanche de l’unité soulignée de bleu), et celui-ci ne fait pas exception !