Plus que jamais la tension est maximale entre le Venezuela et ses deux puissants voisins que sont la Colombie à l’ouest et le Brésil au sud. C’est d’ailleurs ce dernier qui a décidé d’augmenter sensiblement sa présence militaire le long des 2200 kilomètres de frontière commune. Pour la première fois depuis le début de la crise humanitaire des avions de combat brésiliens ont été aperçu dans la région. Dans le même temps le gouvernement fédéral de Brasilia appelle les parties vénézuéliennes en présence à revenir à la table des négociations tout en exhortant Washington à ne pas jouer la surenchère militaire.
Pour mémoire le Brésil a été le premier voisin du Venezuela a mettre en place un vaste déploiement de forces aux frontières avec ce pays. C’était à l’été dernier, et ce qui devait n’être que provisoire pour quelques jours s’est pérennisé jusqu’à aujourd’hui ! Le changement d’orientation politique au Brésil n’y a rien fait.
Il faut dire que si les caméras du monde entier ont leurs objectifs braqués sur la frontière entre la Colombie et le Venezuela la situation sur l’autre frontière, avec le Brésil, n’est pas beaucoup plus enviable. La violence y est quotidienne, et la tension particulièrement palpable entre les militaires des deux pays. Par exemple ce samedi 23 février 2019 deux militants associatifs sont morts à la frontière en tentant de ravitailler des populations vénézuéliennes avec de l’aide humanitaire brésilienne. Ils ont été abattu par des militaires vénézuéliens restés fidèles au pouvoir en place.
Depuis la mi-février donc, et malgré l’envoi d’émissaires diplomatiques, le gouvernement fédéral brésilien a décidé d’augmenter la présence militaire dans la région. C’est notamment celle de la Força Aérea Brasileira qui est la plus visible. Désormais des avions de combat AMX A-1M et Northrop F-5EM Tiger II n’hésitent plus à faire entendre le rugissement de leurs réacteurs au plus près de la frontière. Cependant leurs pilotes font tout pour ne pas envenimer la situation et demeurent de ce fait du bon côté, dans l’espace aérien fédéral brésilien. Il s’agit surtout de rassurer les populations locales autant que les milliers de fantassins déployés localement.
Depuis quelques jours en outre un avion de surveillance radar Embraer E-99 est déployé sur la base aérienne brésilienne de Manaus. C’est la plus importante à moins de 500 kilomètres de la frontière, et elle dispose d’équipements permettant d’accueillir durablement des avions de combat et de soutien.
Cet avion permet ainsi aux Brésiliens de connaître tous les trafics aériens évoluant dans la zone frontalière, et éventuellement de charger la chasse de les contrôler.
Mais bien sûr ce sont les hélicoptères qui sont omniprésents dans la région. Les Eurocopter CH-34 Super Puma et CH-36 Caracal ainsi que les Sikorsky UH-60 Blackhawk assurent quotidiennement des missions de liaisons et de dépose de troupes.
L’armée n’est pas en reste avec des Eurocopter HA-1 Pantera également très présents dans la région.
En parallèle à ce déploiement de forces le gouvernement brésilien demande officiellement aux États-Unis de ne pas intervenir militairement au Venezuela, sous peine d’embraser une partie de l’Amérique du sud. En fait, et même si aucun signal ne va réellement dans ce sens de la part du Pentagone, tout est parti d’une rumeur. Lorsque à la mi-février les premiers avions-cargos Boeing C-17A Globemaster III ont atterri en Colombie afin de livrer l’aide humanitaire américaine beaucoup y ont vu en fait les prémices d’une invasion. Alors qu’à priori ces gros quadriréacteurs ne transportaient que du matériel de première urgence ainsi que des médicaments et vivres. Mais à l’heure des réseaux sociaux la rumeur est partie très vite et s’est emparée même des allées du pouvoir à Brasilia.
Pour autant donc si le Brésil a bien renforcé son aviation militaire dans la région l’US Air Force de son côté ne semble pas prête à mener autre chose que des vols humanitaires.
Photos © Força Aérea Brasileira.
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4 Responses
Que peuvent faire les Northrop F-5 brésiliens contre les Sukhoi Su 30 vénézuéliens?
ça dépend beaucoup des pilotes et de la disponibilité des SU 30
Le problème est que le Brésil a plus de 100 Northrop e AMX-A1, sans compter les avions d’attaque au sol Embraer EMB-312 Super Tucano Et le Venezuela n’a que 20 appareils en service, le reste manque d’entretien et pièces.
Surtout c’est moins humiliant de se faire descendre un F5 qu’un avion tout neuf. Et ça peut aussi exciter les pilotes de Sukhoi jusqu’à commettre une faute en voulant trop en faire face à une menace très limitée.