Bien que s’inscrivant dans le cadre du traité multilatéral Open Skies ce survol de l’Ukraine par un avion de l’US Air Force n’a pas à tout le monde. On a appris ce jeudi 6 décembre 2018 qu’un avion américain d’observation et de surveillance Boeing OC-135B avait réalisé un survol de plusieurs sites stratégiques sur le territoire ukrainien. À Moscou cependant certaines voix se sont élevées contre cette mission en raison de la trop grande proximité du quadriréacteur avec le territoire sous occupation russe de Crimée. Pour autant à aucun moment l’avion n’a été inquiété par les forces russes.
Il faut dire que la dernière fois qu’une telle mission avait été réalisé par les Américains au-dessus de l’Ukraine remonte à la fin du printemps 2014, soit quelques semaines seulement après l’annexion militaire de la péninsule ukrainienne par les forces aux ordres de Moscou. Et dans la capitale russe beaucoup y avaient vu la patte de l’OTAN et de l’administration Obama. Comme quoi ils avaient quelque peu tort, puisque un peu plus quatre plus tard sous l’administration Trump c’est un bis repetita.
Officiellement le Boeing OC-135B a pour mission de surveiller les risques de prolifération militaire dans les états membres, et notamment le respect des parties du traité liées aux armes nucléaires. Outre l’équipage de pilotage de l’US Air Force l’avion embarquait pour l’occasion des experts allemands, américains, britanniques, canadiens, français, roumains et ukrainiens. Mais chacun sait que l’OTAN en profite souvent pour observer au plus près les actions militaires russes, c’est de bonne guerre puisque la Russie est souvent accusée de la même chose quand elle survole les États-Unis ou un pays européen. Pour autant aucune preuve n’a jamais été apportée, par un quelconque camp sur ce genre d’allégations.
Mais avec le regain de tension entre la Russie et l’Ukraine autour de la mer d’Azov et la capture par la première de navires de la seconde ce vol d’observation prend une tournure diplomatique des plus spéciales. Nul n’ignore en effet Washington ne soutient pas particulièrement la ligne militaire de Poutine sans pour autant faire une confiance immodérée à Porochenko. Du coup cette mission Open Skies apparaît logiquement auprès de l’opinion publique russe comme une provocation des Américains et de leurs alliés, voire carrément un soutien au pouvoir ukrainien.
On peut aisément se demander si sur ce coup là il n’aurait pas été plus avisé de repousser de quelques semaines cette mission. Sauf bien sûr si elle ne concernait pas uniquement le traité international. Mais ça à priori nous ne le saurons jamais.
Photo © US Air Force
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